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L’Iran dit qu’il n’y a pas encore de « plan » pour renouer le dialogue avec Washington

Le chef de la diplomatie iranienne a reconnu que des dégâts "importants" avaient été infligés au nucléaire, ajoutant que les experts iraniens "procèdent à une évaluation détaillée des dégâts"

Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi s'adresse aux médias à son arrivée à la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de la Coopération islamique, à Istanbul, en Turquie, le 21 juin 2025. (Mehmet Guzel / AP)
Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi s'adresse aux médias à son arrivée à la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de la Coopération islamique, à Istanbul, en Turquie, le 21 juin 2025. (Mehmet Guzel / AP)

L’Iran a affirmé jeudi qu’aucun « plan » n’existait encore pour une reprise des négociations sur le nucléaire avec les Etats-Unis, contrairement à ce qu’avait annoncé Donald Trump après le cessez-le-feu qui a mis fin à 12 jours de guerre entre Téhéran et Israël.

Un sixième cycle de négociations sur le programme nucléaire de l’Iran, prévu le 15 juin via la médiation du sultanat d’Oman, a été annulé en raison de la guerre déclenchée deux jours plus tôt par l’attaque israélienne contre l’Iran.

« Les spéculations sur la reprise des négociations ne doivent pas être prises au sérieux », a déclaré jeudi le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à la télévision d’Etat.

« Je voudrais dire clairement qu’aucun accord ou arrangement n’a été conclu en vue de commencer de nouvelles négociations. Il n’y a pas encore de plan pour commencer des négociations », a-t-il insisté.

Le président américain avait évoqué mercredi une reprise prochaine des négociations. « Nous allons parler la semaine prochaine avec l’Iran, nous pourrions signer un accord », avait-il dit.

Téhéran, qui a réaffirmé ses « droits légitimes » à développer un programme nucléaire civil et dément vouloir se doter de l’arme atomique, s’était dit prêt à reprendre les discussions avec Washington sur un accord encadrant son programme nucléaire en échange de la levée des sanctions frappant son économie.

Un précédent accord conclu entre l’Iran et les grandes puissances en 2015 afin d’encadrer le programme nucléaire de l’Iran était devenu caduc après le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018, sous le premier mandat de Donald Trump.

« Gifle cinglante »

Jeudi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a relativisé l’impact des frappes menées dimanche à l’aube par les Etats-Unis, en soutien à Israël, sur les sites nucléaires de son pays, dans sa première apparition publique depuis la fin de la guerre mardi.

Cette image extraite d’une séquence diffusée par la chaîne de télévision iranienne IRIB le 26 juin 2025 montre le Guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, s’adressant à la nation. (Crédit : IRIB NEWS AGENCY / AFP)

Les Etats-Unis « n’ont rien gagné de cette guerre », a-t-il affirmé, ajoutant que « la République islamique l’avait emporté et, en représailles, infligé une gifle cinglante au visage de l’Amérique ».

Il a estimé que le président américain avait « exagéré » l’impact des frappes, selon lui « nullement importantes ».

M. Araghchi a cependant reconnu jeudi soir que des dégâts « importants » avaient été infligés aux installations nucléaires, ajoutant que les experts de l’Organisation de l’énergie atomique iranienne « procèdent actuellement à une évaluation détaillée des dégâts ».

Plusieurs évaluations contradictoires concernant les dégâts causés par les frappes américaines et israéliennes au cours des douze jours de guerre contre la République islamique ont été émises.

« La discussion pour exiger des dommages » figure désormais en bonne place dans l’agenda du gouvernement, a-t-il ajouté.

Après avoir déjà affirmé mercredi que le programme nucléaire iranien avait été retardé de « plusieurs décennies » par ces bombardements, M. Trump a assuré jeudi que « rien n’a été évacué » des sites visés avant les frappes.

« Cela prendrait trop de temps, serait trop dangereux et serait très lourd et difficile à déplacer », a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.

D’après des experts, il est possible que l’Iran ait anticipé l’attaque américaine en évacuant ses quelque 400 kilogrammes d’uranium enrichi à 60%, un niveau proche du seuil de 90% nécessaire à la fabrication d’une bombe atomique.

Photo d’illustration : Des centrifugeuses dans l’installation d’enrichissement d’uranium de Natanz près de Natanz, en Iran, le 5 novembre 2019. (Crédit : Organisation iranienne de l’énergie atomique via AP)

Selon un document secret-défense dévoilé mardi par CNN, les frappes auraient scellé les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains, retardant le programme iranien de seulement quelques mois.

La Maison Blanche a confirmé l’existence du rapport mais l’a qualifié de « tout à fait erroné ».

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a également jugé impossible à ce stade d’évaluer les dégâts et réclamé un accès aux sites. L’agence onusienne « a perdu la visibilité (sur les stocks d’uranium enrichi) à partir du moment où les hostilités ont commencé », a expliqué mercredi son directeur général, Rafael Grossi.

Après un vote mercredi du Parlement iranien en faveur d’une suspension de la coopération avec l’AIEA, le Conseil des Gardiens, en charge d’examiner la législation en Iran, a approuvé jeudi le texte de loi, qui doit être transmis à la présidence pour ratification finale.

« Il n’y a pas de doute sur l’application de cette loi », et « désormais notre relation et coopération avec l’Agence va prendre une autre forme », a affirmé M. Araghchi.

Voyant un « très mauvais signal », l’Allemagne a appelé Téhéran à ne pas suspendre cette coopération et la France l’a exhorté à reprendre « sans délai la voie du dialogue » et la coopération avec l’agence de l’ONU.

Pour le président français Emmanuel Macron, une sortie de l’Iran du Traité de non-prolifération, qui scelle la coopération de ce pays avec l’AIEA depuis 1970, serait le « pire scénario » en affranchissant le pays de tout contrôle.

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