Littérature jeunesse US: des dibbouks et un récit d’une survivante de la Shoah primés
Le Sydney Taylor Book Awards "récompense les livres qui illustrent des normes littéraires élevées tout en dépeignant de manière authentique l'expérience juive"

JTA – Un livre illustré sur une survivante de la Shoah et deux ouvrages fantastiques mettant en scène des dibbouks et des démons juifs ont remporté les principaux prix de la littérature juive pour enfants de cette année.
Les Sydney Taylor Book Awards sont décernés chaque année à des ouvrages exceptionnels de littérature juive pour enfants, dans le cadre des Youth Media Awards de l’American Library Association et en collaboration avec l’Association of Jewish Libraries.
Cette année, le premier prix dans la catégorie des livres d’images est The Tower of Life : How Yaffa Eliach Rebuilt Her Town in Stories and Photographs de Chana Stiefel, illustré par Susan Gal.
Aviva vs. the Dybbuk de Mari Lowe a gagné dans la catégorie des livres pour enfants.
When the Angels Left the Old Country, le premier roman de Sacha Lamb, a remporté le prix pour les jeunes adultes.
Nommé en mémoire de Sydney Taylor, l’auteur de la série All-of-a-Kind-Family qui est en train d’être adaptée en série télévisée, ce prix prestigieux « récompense les livres qui illustrent des normes littéraires élevées tout en dépeignant de manière authentique l’expérience juive », selon l’annonce du comité d’attribution.
En tant que présidente du comité du prix Sydney Taylor depuis trois ans, Martha Simpson constate une diversité croissante dans les livres juifs pour enfants. Cette année, le comité a examiné une série de nouveaux titres qui dépeignent la vie juive mondiale, d’autres qui mettent en scène des personnages neuroatypiques et des enfants LGBTQ et d’autres encore qui se déroulent dans des communautés orthodoxes, a-t-elle écrit dans un courriel.
« Il existe de nombreuses façons différentes de vivre une vie juive », a déclaré Simpson. « C’est merveilleux que ces histoires soient enfin écrites et publiées pour que les lecteurs puissent se voir et aussi apprendre d’autres expériences. »
Le premier livre d’images raconte l’histoire de Yaffa Eliach, qui a survécu à la Shoah en se cachant avec sa famille après avoir été expulsée de leur ville natale d’Eishyshok, un shtetl polonais (aujourd’hui en Lituanie), où elle avait aidé sa grand-mère dans son studio de photographie très animé à prendre des portraits des villageois juifs.
Après avoir immigré aux États-Unis et être devenue historienne, Eliach a entrepris un voyage à travers le monde pour retrouver des milliers de photographies et de souvenirs des familles juives d’Eishyshok. Son projet ambitieux est aujourd’hui une pièce maîtresse de l’exposition principale du musée commémoratif de l’Holocauste à Washington, D.C. Elle est décédée en 2016.

Gal, ancienne lauréate du prix Sydney Taylor et ancienne lauréate du National Jewish Book Award, donne vie à l’histoire d’Eliach grâce à ses illustrations richement colorées, entrecoupées de photographies d’Eliach.
Aviva vs. the Dybbuk de Lowe est un roman à suspense sur le passage à l’âge adulte d’une jeune fille introspective de 11 ans qui ouvre une fenêtre sur la vie quotidienne d’une communauté juive orthodoxe très soudée de New York. Après la mort accidentelle et traumatisante de son père, Aviva et sa mère, de plus en plus recluse, emménagent dans un petit appartement situé au-dessus du vieux mikveh, le bain rituel, dont la mère d’Aviva devient la gardienne. Un dibbouk surnaturel et perturbateur, que seule Aviva peut voir, devient son confident. Ce récit de résilience traite du deuil, de la mémoire, des hauts et des bas de l’amitié adolescente, des actes de violence antisémite et du pouvoir de guérison de l’amour et de la communauté.
Un démon du nom de Little Ash et un ange du nom d’Uriel sont les fascinants personnages de l’univers de When the Angels Left the Old Country, une histoire fantastique écrite avec lyrisme par Lamb. Au fil des pages, ces deux improbables partenaires d’étude du Talmud, qui prennent une forme humaine, quittent leur petit shtetl de la Zone de Résidence pour se rendre à New York afin de retrouver la fille disparue du boulanger du village.
Au cours de leur périple, ils sont confrontés aux périls auxquels sont exposés les immigrants juifs – un rabbin fourbe, des fonctionnaires d’Ellis Island soupçonneux, des patrons d’ateliers clandestins qui les exploitent et les pressions de l’assimilation juive. Lamb peint un récit richement texturé de pathos et d’esprit, rempli de culture juive qui explore l’identité de genre et les liens d’amitié.
Angels a remporté deux autres prix de l’ALA, dont le Stonewall Book Award pour les œuvres LGBTQ destinées aux jeunes lecteurs.
Outre les grands gagnants, le comité Sydney Taylor a désigné neuf livres comme médaillés d’argent et neuf titres remarquables pour leur contenu juif. Les lauréats seront honorés en juin lors de la visioconférence de l’AJL.
D’autres livres comportant des personnages et des thèmes juifs ont également reçu plusieurs prix de l’ALA, notamment The Life and Crimes of Hoodie Rosen, d’Isaac Blum, qui a remporté le prix William C. Morris du premier livre pour jeunes adultes, et Just a Girl : A True Story of World War II de Lia Levi, illustré par Jeff Mason, qui a remporté le prix Batchelder, adapté pour les jeunes lecteurs et traduit de l’original en italien.
Les livres juifs pour enfants récemment récompensés par le National Jewish Book Award du Jewish Book Councik sont The Very Best Sukkah : A Story from Uganda de Shoshana Nambi, illustré par Moran Yogev, et le roman de niveau intermédiaire The Prince of Steel Pier de Stacy Nockowitz.
La semaine dernière, l’Association of Jewish Libraries a annoncé séparément qu’Omer Friedlander avait remporté le prix de fiction de l’organisation pour The Man Who Sold Air in the Holy Land, un recueil de nouvelles dont l’action se déroule en Israël.