Des textes juifs inscrits sur les ruines du commissariat de Sderot

Sur le terrain jonché de gravats de ce qui fut le commissariat de Sdérot, plusieurs rabbins guident une imprimante sur roues accrochée à un générateur crachotant.
Derrière eux, des sapeurs s’efforcent d’extraire les restes d’un terroriste dont la dépouille en décomposition n’a été découverte qu’aujourd’hui, 40 jours après qu’une équipe de terroristes palestiniens a assassiné des dizaines de personnes à Sderot, dans le cadre de l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, qui a fait 1 200 victimes.
Le rabbin Moshe Zeev Pizem, envoyé du mouvement hassidique Habad-Loubavitch, appuie sur le bouton d’impression et la machine produit une copie au format A3 du Tanya, ou Likutei Amarim – un volume d’écritures qui constitue le magnum opus du rabbin Shneour Zalman de Liadi, décédé en 1812.
« C’était un lieu de grande obscurité », dit Pizem à propos de l’ancien poste de police, que les troupes israéliennes ont incendié après que des terroristes en ont pris le contrôle. « Nous apportons donc la lumière là où elle est nécessaire. »
La journée est relativement calme à Sderot, cible favorite des lanceurs de roquettes à Gaza, mais qui n’a pratiquement pas été visée par des projectiles aujourd’hui. Les habitants qui s’étaient éloignés à cause des roquettes reviennent pour inspecter leurs maisons, pensant qu’un cessez-le-feu est en vigueur. (Ce n’est pas le cas car l’entrée en vigueur a été reportée d’un jour, d’aujourd’hui à demain).
Mais ce n’est pas la raison pour laquelle la cérémonie d’impression a lieu à ce moment-là. Elle a lieu parce que cette semaine est censée correspondre à la même semaine du calendrier hébraïque que le décès de Dovber Schneuri, le successeur et fils de Liadi, explique Pizem.
« Regardez, cet endroit vient d’être mieux éclairé », dit-il en buvant un verre de whisky et en montrant les sapeurs qui enlèvent les restes du terroriste après avoir vérifié qu’ils n’étaient pas piégés.