Liban : un déploiement de forces internationales évoqué en cas de trêve – diplomate occidental
Un déploiement de forces internationales dans le sud du Liban aux côtés de l’armée libanaise a été évoqué par des pays occidentaux en cas de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien, a affirmé mercredi à l’AFP un diplomate occidental.
Depuis le 23 septembre, le conflit entre le mouvement terroriste libanais et Israël a tourné à la guerre ouverte, avec des frappes intensives de l’armée israélienne qui ont fait plus de 1 500 morts, selon un décompte de l’AFP basé sur les bilans officiels.
« Ce dont nous avons besoin en ce moment, c’est d’un cessez-le-feu et une présence en laquelle les deux parties auraient confiance. Cela pourrait être l’armée libanaise avec des forces internationales », différentes des Casques bleus, a dit ce diplomate qui a requis l’anonymat.
Actuellement, près de 10 000 Casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) sont déployés aux côtés de l’armée libanaise dans le sud du Liban frontalier d’Israël.
Ce dispositif est prévu par la résolution 1701 de l’ONU qui avait acté la fin de la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, mais n’a jamais été appliquée à la lettre.
La Finul n’a pas pu empêcher les hostilités entre le Hezbollah et l’armée israélienne, qui mène actuellement des incursions terrestres dans le sud. Elle a en outre essuyé des tirs israéliens, déclenchant un tollé diplomatique.
Un émissaire américain, Amos Hochstein, a déclaré lundi à Beyrouth que la résolution 1701 restait la base d’un cessez-le-feu, mais que l’engagement des deux parties à l’appliquer n’était plus « suffisant ».
Des médias libanais ont évoqué une « 1701 plus », ou une nouvelle annexe à cette résolution au sujet de ses modalités d’application.
L’idée d’une « ‘1701 plus’ est le reflet de la réalité : aucun des deux camps n’a mis en œuvre la 1701 », affirme le diplomate occidental.
« Les partenaires du Liban ont déjà soutenu les forces armées libanaises et examinent très concrètement comment ils peuvent les soutenir davantage pour qu’elles soient plus à même de remplir leur mission dans le cadre d’un cessez-le-feu et d’un accord diplomatique à long terme », selon le diplomate.
Dans une interview à la chaîne France 24 mercredi soir, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, qui avait rencontré M. Hochstein, a déclaré que « l’important c’est d’abord le cessez-le-feu, puis la 1701 et le mécanisme de son application, et non pas une annexe ».
Il a ajouté que « les propositions » d’Amos Hochstein étaient « toujours à l’étude », sans dire en quoi elles consistaient.
« Nous ne pouvons nous engager à rien avant que les Israéliens s’engagent au cessez-le-feu. À ce moment, nous pourrons discuter », a encore dit M. Mikati.
Il s’était dit prêt la semaine dernière à augmenter les effectifs de l’armée dans le sud afin qu’elle contrôle, en cas de cessez-le-feu, cette région frontalière, fief du Hezbollah.