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Loi sur l’Etat-nation : Grève générale des Palestiniens et des Arabes israéliens

Les habitants de Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est ont défilé en solidarité avec les Arabes israéliens qui s'estiment être désormais des citoyens de seconde zone

Illustration : Des Palestiniens marchent devant les magasins fermés dans la ville de Hébron en Cisjordanie, après un appel à la grève générale pour protester contre la décision prise par le président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem en tant que capitale d'Israël, le 7 décembre 2017 (Crédit : (HAZEM BADER/AFP)
Illustration : Des Palestiniens marchent devant les magasins fermés dans la ville de Hébron en Cisjordanie, après un appel à la grève générale pour protester contre la décision prise par le président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem en tant que capitale d'Israël, le 7 décembre 2017 (Crédit : (HAZEM BADER/AFP)

Les Palestiniens de Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est ont respecté lundi une grève générale en solidarité avec les Arabes israéliens qui protestent contre la loi controversée sur l’Etat-nation.

Cette action vise également à protester contre les initiatives prises par l’administration Trump vis-à-vis des Palestiniens, avec notamment le déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem et la coupure des financements versés à l’agence de secours de l’UNRWA.

Ces manifestations marquent l’anniversaire des émeutes meurtrières du mois d’octobre 2000 au cours desquelles 13 Arabes israéliens avaient été tués dans des affrontements avec la police israélienne au début de la Seconde Intifada.

En l’an 2000, alors que le soulèvement meurtrier palestinien prenait de l’ampleur en Cisjordanie, les Arabes israéliens étaient descendus dans les rues pour protester contre la visite du leader de l’opposition de l’époque, Ariel Sharon, au mont du Temple – une initiative qui avait entraîné la colère des Palestiniens et des musulmans israéliens, attisant les violences.

Treize manifestants avaient été tués dans les affrontements avec la police israélienne qui avaient suivi.

Selon Reuters, les entreprises et les écoles palestiniennes resteront fermées pendant toute la journée. Lundi marque le dernier jour de la fête juive de Souccot, durant laquelle les écoles et de nombreuses entreprises israéliennes restent closes – indépendamment de la grève.

Des manifestants brandissent des drapeaux israéliens et druzes lors d’une manifestation à Tel Aviv contre la loi sur l’État-nation, le 4 août 2018. (Luke Tress / Le temps de l’état-major d’Israël)

Mohammed Barakeh, ancien député israélien et chef du comité supérieur de contrôle arabe, a déclaré que la grève avait été appelée en coordination avec les groupes des Territoires palestiniens.

« Le grève est un message envoyé au monde, celui que la cause de l’apartheid et du racisme ne doit pas être seulement traitée en interne, mais qu’on doit en parler dans le monde entier », a-t-il commenté auprès de Reuters.

Les leaders arabes israéliens ont appelé les membres de leur communauté à se mettre en grève contre la législation. Les critiques affirment que le texte contrevient à la base du système légal israélien ainsi qu’à la déclaration d’Indépendance, en ancrant l’inégalité parmi les citoyens.

Des Israéliens arabes et des militants protestent contre la  » loi de l’État-nation juif  » à Tel Aviv le 11 août 2018 (Tomer Neuberg/Flash90).

De nombreux Israéliens et certains au sein de la communauté internationale ont également dénoncé cette loi qui, selon eux, transforme les minorités en citoyens de seconde catégorie.

Le député Jamal Zahalka et le président de la Liste arabe unie Hassan Jabareen ont rencontré cette semaine le sénateur Bernie Sanders et un certain nombre de membres du Congrès américain dans le cadre d’une campagne contre la législation, a fait savoir le site d’information Walla.

Les manifestants portent des banderoles lors d’une manifestation de protestation contre la loi de l’État-nation à Tel-Aviv le 11 août 2018. Sur les bannières en arabe:  » C’est notre nation, c’est notre maison, l’arabe est notre langue « . (AFP/Ahmad GHARABLI)

Zahalka a demandé aux membres du Congrès de faire pression sur le gouvernement israélien pour qu’il révoque la loi et après la rencontre, les législateurs américains ont apparemment exprimé leur volonté d’oeuvrer en défaveur du texte, acceptant de maintenir le contact avec la Liste arabe unie.

Le gouvernement de Netanyahu estime que la législation ne nuit nullement aux droits et qu’elle ne fait qu’ancrer le caractère préexistant du pays, ajoutant que la nature et les dispositions en faveur de l’égalité en Israël existent déjà dans des textes précédemment approuvés.

De multiples plaintes contre la loi ont déjà été déposées auprès de la Haute cour de justice par les leaders druzes, arabes et bédouins, par des groupes de défense des droits de l’Homme, des universitaires, et les partis politiques du Meretz et de la Liste arabe unie. Plusieurs autres plaintes sont en cours de préparation.

Au début du mois, une délégation de députés arabes israéliens de la Liste arabe unie ont rencontré le président de la Ligue arabe au Caire pour débattre de la loi sur l’Etat-nation et de ses implications pour un accord de paix avec les Palestiniens.

Les manifestants lors d’un rassemblement contre la loi sur l’Etat-nation à Tel Aviv, le 14 juillet 2018 (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

La loi sur l’Etat-nation adoptée par la Knesset au mois de juillet ancre le caractère d’Israël en tant que « foyer national du peuple juif » et affirme que « le droit à l’auto-détermination au sein de l’Etat d’Israël est unique au peuple juif ». Elle définit également l’arabe comme une « langue à statut particulier », une rétrogradation de facto par rapport à son précédent statut de deuxième langue officielle, même si elle stipule que « cette clause ne nuit pas au statut octroyé à la langue arabe avant la mise en vigueur de ce texte ».

Son adoption a entraîné une indignation particulière au sein de la communauté druze dont les membres – dont un grand nombre fait son service dans l’armée israélienne – estiment que les dispositions ancrées dans la législation les transforment en citoyens de seconde zone.

Le mois dernier, 30 000 Arabes israéliens et Juifs ont manifesté contre la législation à Tel Aviv. Un rassemblement précédent de la communauté druze avait attiré 50 000 personnes.

Netanyahu a déclaré qu’une équipe du gouvernement reverra les moyens de renforcer les liens entretenus par l’Etat et les minorités, mais il a également souligné s’opposer à un changement du texte controversé.

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