L’ONG qui redistribue les médicaments inutilisés veut intensifier ses activités pendant la guerre
Après avoir approvisionné l'armée et les équipes de défense communautaire, Haverim LeRefuah recherche des dons supplémentaires de médicaments pour aider les personnes évacuées
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Une organisation à but non lucratif qui collecte les médicaments inutilisés et les redistribue à ceux qui en ont besoin recherche des dons de médicaments et d’argent pour aider les communautés disloquées par la guerre.
Selon Haverim LeRefuah, basée à Bnei Brak, près de Tel Aviv, des médicaments non périmés d’une valeur de 500 millions de shekels sont jetés chaque année.
Ceux qui sont jetés avec les ordures ménagères finissent dans des décharges, s’infiltrent dans la nappe phréatique et la contaminent.
En temps normal, l’organisation reçoit des dons de médicaments provenant de près de 1 000 points de collecte, dont toutes les succursales de la chaîne de pharmacies Superpharm.
Les médicaments donnés sont alors triés. Ceux qui le peuvent sont redistribués par Haverim LeRefuah et ceux qui sont périmés sont éliminés en toute sécurité.
Haverim LeRefuah, qui travaille avec plus de 1 200 bénévoles, distribue gratuitement, en temps normal des médicaments à environ 7 000 personnes par mois.
Depuis lundi, le groupe a fourni plus de 250 000 fournitures médicales aux soldats de première ligne et aux équipes de défense communautaire, et plus de 10 000 envois de médicaments pour les blessés, militaires et civils, et pour les personnes évacuées, a indiqué le groupe.
Outre d’autres dons de médicaments, l’association recherche actuellement un financement de 500 000 shekels pour développer les activités liées à la guerre, et ce jusqu’à la fin de l’année.
Peu après le 7 octobre, lorsque les terroristes du Hamas venus de Gaza ont pris d’assaut le sud d’Israël, ont tué 1 200 personnes et enlevé environ 240 otages l’organisation s’est installée dans un entrepôt de 500 mètres carrés appartenant à une société pharmaceutique et a mis en place un système informatisé pour répondre aux besoins des soldats et des autres personnes impliquées dans la défense avec des donateurs, des fabricants d’équipement et des commerçants, selon Dalit Boutboul, responsable du marketing et de la communication.
En recevant les demandes des différentes unités militaires et en les vérifiant auprès des médecins de l’armée, l’ONG a notamment obtenu des appareils à oxygène pour les ambulances militaires et des articles plus petits comme des garrots, des bandages et des trousses de premiers secours.
Il y a environ une semaine, les forces israéliennes étant bien mieux approvisionnées, Haverim LeRefuah a décidé de se concentrer sur la fourniture de médicaments aux personnes déplacées des communautés situées le long des frontières avec Gaza et le Liban.
L’organisation, qui est reconnue par le ministère de la Santé comme une pharmacie, a mis en place des unités mobiles pour atteindre les lieux où se trouvent les personnes évacuées.
Elle fournit à certains des médicaments qu’ils ont laissés derrière eux après avoir fui les attaques terroristes avec pour seul bagage les vêtements qu’ils portaient, et à d’autres qui rencontre des difficultés à prendre rendez-vous avec des médecins dans une région éloignée de leur domicile.
« Tout le monde est débordé « , a déclaré Mme Boutboul, ajoutant que même si les médicaments pouvaient être obtenus par le biais des caisses de santé, ils n’étaient toujours que partiellement subventionnés et, dans certains cas, les bénéficiaires devaient choisir entre les médicaments et un autre besoin.
« Nous pouvons leur fournir un approvisionnement à long terme de ce dont ils ont besoin, généralement gratuitement, pour des choses comme l’hypertension, le diabète et la dépression « , a-t-elle expliqué.
« Nous nous distinguons lorsqu’il s’agit de médicaments coûteux. Un cinquième des médicaments que nous fournissons, et 80 % de leur prix, ne sont pas couverts par les caisses d’assurance maladie, et ils peuvent coûter des dizaines de milliers de shekels », poursuit-elle.
« Nous les obtenons auprès de personnes qui ont opté pour d’autres solutions ou qui sont décédées, et nous nous approvisionnons auprès de plus de 30 sociétés pharmaceutiques, lorsque les médicaments sont souvent proches de leur date de péremption. »