Israël en guerre - Jour 427

Rechercher

Lors de sa rencontre avec les familles des tazpitaniyot tuées, Netanyahu plaide l’ignorance

Le Premier ministre, qui a affirmé qu'il ne savait pas que les soldates de Nahal Oz avaient sonné l'alarme avant le 7 octobre et qu'elles n'étaient pas armées, refuse une enquête d'État durant la guerre

Les familles des soldates d'observation israéliennes qui ont été tuées par des terroristes du Hamas à l'avant-poste de surveillance de Nahal Oz le 7 octobre, s'adressant à la presse après avoir rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à l'extérieur du bureau du Premier ministre, à Jérusalem, le 17 juillet 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Les familles des soldates d'observation israéliennes qui ont été tuées par des terroristes du Hamas à l'avant-poste de surveillance de Nahal Oz le 7 octobre, s'adressant à la presse après avoir rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à l'extérieur du bureau du Premier ministre, à Jérusalem, le 17 juillet 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Lors d’une réunion tendue mardi avec les familles endeuillées des soldates de surveillance – ou tazpitaniyot – assassinées par le Hamas le 7 octobre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu’il ne savait pas que les soldates avaient exprimé leur inquiétude quant à la préparation d’une attaque imminente par le groupe terroriste palestinien.

Il a également affirmé ne pas savoir que les tazpitaniyot de la base située à la frontière de Gaza, toutes des femmes, n’étaient pas armées. Enfin, il a affirmé ignorer que de nombreuses familles endeuillées n’avaient pas reçu de visites de condoléances de la part de ministres du gouvernement ou de membres de la Knesset.

Au cours de cette réunion de trois heures, dont l’enregistrement a été diffusé par la Douzième chaîne, les familles ont vivement critiqué le Premier ministre pour ne pas avoir reconnu sa responsabilité dans le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas.

La rencontre, qui s’est déroulée au bureau de Netanyahu à Jérusalem, a commencé sur une note tendue, le Premier ministre souhaitant aux participants une « bonne matinée », ce à quoi l’un des proches des soldates assassinées a répondu : « Ce n’est pas une bonne matinée pour nous. »

« Nous sommes de la même famille », a immédiatement dit Netanyahu, ce à quoi le proche a rétorqué : « C’est dommage que cela ne soit pas perçu comme tel. »

Quinze soldates de surveillance ont été tuées et six ont été prises en otage dans la base militaire de Nahal Oz le 7 octobre. Au total, 66 soldats ont été tués lors de l’assaut de la base, dans le cadre du pogrom perpétré par le Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre, au cours duquel près de 1 200 personnes ont été tuées et 251 autres ont été enlevées et emmenées de force dans la bande de Gaza.

Le centre de commandement incendié de la base militaire Nahal Oz, pris d’assaut par les terroristes du Hamas, le 7 octobre 2023, pendant une visite faite par les proches des soldats de surveillance qui ont été tués par les terroristes, le 19 décembre 2023. (Crédit : Eyal Eshel)

Lors d’un échange audible dans l’enregistrement, l’un des proches a déclaré que de nombreuses tazpitaniyot avaient prévenu de l’imminence d’une attaque avant le 7 octobre.

« [Ma fille] venait de terminer sa formation. Elle avait commencé son service en tant que soldate de surveillance la semaine précédant le pogrom. En rentrant à la maison, elle nous a dit : ‘Maman, il va y avoir une invasion.' »

Le Premier ministre a semblé choqué par ces révélations – bien que des histoires similaires aient été publiées dans les médias israéliens à de multiples reprises au cours des mois qui ont suivi les massacres – en demandant : « Quand vous l’a-t-elle dit ? »

« Elle nous l’a dit pendant qu’elle était là-bas, elle l’a même dit à plusieurs reprises », a expliqué le proche.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu tenant une conférence de presse, au ministère de la Défense, à Tel Aviv, le 13 juillet 2024. (Crédit : Dudu Bachar/POOL)

« Elles nous ont dit tous les jours pendant un mois : ‘C’est le chaos […] ils [les terroristes du Hamas] s’entraînent [à Gaza]' », a déclaré un autre participant.

Netanyahu, qui a cherché à se défausser de la responsabilité de l’assaut barbare et sadique du 7 octobre, a écouté les récits des familles et a axé ses réponses sur les échecs militaires qui ont précédé les massacres.

« Toutes ces informations – je suis étonné de les apprendre. Je ne savais pas qu’elles vous l’avaient dit […] Toutes ces informations auraient dû être communiquées […] mais ça n’a pas été le cas. Cela signifie que les renseignements […]. »

« Écoutez, je vous ai entendus, écoutez-moi », a déclaré le Premier ministre alors que les participants se mettaient à parler plus fort que lui.

Les familles des soldates de surveillance israéliennes qui ont été tuées par des terroristes du Hamas à l’avant-poste de surveillance de Nahal Oz le 7 octobre s’adressant à la presse après avoir rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à l’extérieur du bureau du Premier ministre, à Jérusalem, le 17 juillet 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Netanyahu a ensuite reconnu qu’il n’avait aucune idée, jusqu’à mardi, que les tazpitaniyot de la base située à la frontière de Gaza n’avaient pas d’armes à feu – un manquement qui a été largement rapporté et discuté depuis le 7 octobre. Elles ne recevaient une arme que lorsqu’elles prenaient leur tour de garde.

« Je viens de demander à Roman [Gofman, son secrétaire militaire] : ‘Y avait-il des armes ? Elles n’avaient pas d’armes ?’ Et il y a une heure et demie […] Il m’a répondu que non. »

« ‘Comment est-ce possible ?’, lui ai-je répondu. »

« Essayez-vous de me dire que vous ne saviez pas qu’elles n’avaient pas d’armes ? », a demandé l’une des personnes participant à la réunion.

Au cours de cette rencontre, les membres des familles endeuillées ont demandé la création d’une commission d’enquête d’État pour enquêter sur le pogrom du 7 octobre mené par le Hamas et sur les échecs israéliens qui l’ont précédé.

Des Palestiniens se dirigeant vers le poste-frontière de Nahal Oz avec Israël, à l’est de la ville de Gaza, le 7 octobre 2023. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)

« Nos vies ont été bouleversées. La seule chose que nous demandons, c’est que la vérité éclate. Je veux qu’il y ait une commission d’enquête de l’État – nous le voulons tous », a insisté l’un d’eux.

On a pu entendre un autre participant demander à Netanyahu de promettre qu’une commission d’enquête serait formée rapidement, « pas dans 20 ans ».

En réponse à l’affirmation répétée du Premier ministre selon laquelle une enquête visant à déterminer la culpabilité du gouvernement ne peut avoir lieu tant que la guerre à Gaza est en cours, une mère endeuillée a déclaré : « Cela ne perturbera pas la guerre. Nous sommes des Likudnikim qui ont voté pour vous – il y a deux Bibistes [partisans de Netanyahu] assis en face de vous. »

Netanyahu ne s’est pas engagé à créer une commission d’État – l’organe d’enquête doté des plus grands pouvoirs -, indiquant que d’autres formats pourraient être plus appropriés.

Des personnes manifestant contre le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et demandant la libération des otages détenus dans la bande de Gaza par le Hamas, à Jérusalem, le 27 juin 2024. (Crédit : Leo Correa/AP)

Un autre participant a repris les slogans scandés lors des manifestations anti-gouvernement de ces derniers mois : « Vous êtes le chef, vous êtes responsable. Vous êtes le commandant de l’armée ! Vous commandez le ministre de la Défense, la responsabilité vous incombe. Prenez vos responsabilités. »

Le Premier ministre a de nouveau insisté. « Je vous le dis, nous avons besoin de tout examiner. Mais s’y mettre maintenant, que tous les officiers prennent des avocats ? Nous sommes en pleine guerre existentielle », a-t-il souligné.

La semaine dernière, le ministre de la Défense Yoav Gallant a demandé la mise en place d’une enquête officielle sur les échecs qui ont entouré l’assaut du 7 octobre, affirmant qu’elle ne pouvait plus attendre et qu’elle devait être exhaustive.

Alors que la réunion se poursuivait, une mère a déclaré : « Tout le monde a parlé de punitions », tandis qu’une autre a rappelé qu’on avait dit aux soldats qu’ils pourraient être condamnés à 28 jours de prison militaire « si, par malheur, ils détournaient leur regard des écrans de surveillance ne serait-ce qu’un instant ».

Des bougies commémoratives brûlant sur les bureaux calcinés de ce qui fut le centre de commandement de la base de Nahal Oz, le 23 février 2024. (Crédit : Autorisation ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur les droits d’auteur)

« Quelle est la punition pour avoir détourné le regard alors que cela a coûté la vie à 1 400 personnes et que c’est à nous que cela a coûté le plus cher ? Je veux savoir quelle punition ils recevront parce que si ma sœur avait détourné le regard, elle serait allée en prison. Quelle est la punition pour ceux qui ont détourné le regard pendant tant d’années ? »

Les familles se sont plaintes d’avoir été ignorées par le gouvernement, une autre affirmation maintes fois relayée par les médias depuis le 7 octobre.

« Cela fait neuf mois que je suis assis chez moi. Personne n’est venu nous voir – ni le gouvernement, ni la Knesset […] Au lieu de nous dire : ‘Les gars, nous sommes au courant' », a déclaré un participant, tandis qu’un autre a ajouté : « Personne n’a pu nous rendre visite ? En neuf mois, ils n’ont pas pu frapper à la porte, [dire,] ‘nous avons fait une erreur’, nous demander pardon ? »

Une fois de plus, le Premier ministre a plaidé l’ignorance : « Je voudrais m’excuser parce que je ne savais pas qu’ils ne vous avaient pas rendu visite […] Je ne sais pas pourquoi. Nous allons également vérifier cela. Je viens quand il y a quelqu’un que je connais personnellement. Je suis désolé de ne pas avoir pu venir, je serais venu voir chacun d’entre vous. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu en compagnie de l’otage secourue Noa Argamani, de son père Yaakov et de sa famille, à l’hôpital Sheba de Ramat Gan, le 8 juin 2024. (Crédit : GPO)

L’un des participants a rétorqué : « Vous connaissez Noa Argamani, n’est-ce pas ? Parmi les filles que vous connaissez ici, vous êtes allé lui rendre visite, n’est-ce pas ? »

Netanyahu a été critiqué pour avoir rendu visite à quatre otages secourus dans la bande de Gaza – dont Argamani, qui a été libérée par Tsahal et trois autres otages le mois dernier – alors qu’il n’a pas fait de déplacements similaires par le passé pour rendre visite aux familles des otages morts en captivité ou des victimes du 7 octobre.

Netanyahu a également expliqué aux participants que l’assaut du Hamas n’était qu’une partie d’un plan iranien d’invasion terrestre sur plusieurs fronts visant à détruire complètement Israël.

Le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, a déclaré Netanyahu, a commencé cet effort plus tôt que ne le souhaitait l’Iran. Mais le plan iranien, a-t-il indiqué, est toujours en place.

« Nous avons découvert au cours de l’opération [de Tsahal] à Gaza que Sinwar avait simplement ouvert le feu trop tôt – que l’Iran prévoit de nous mettre sous l’emprise de ses mandataires, de nous envahir à partir de Gaza, du Liban, de la Judée et de la Samarie, de la Jordanie. »

« Des invasions terrestres simultanées et des tirs de missiles de grande envergure. Des centaines de milliers de missiles, de roquettes et de drones », a-t-il ajouté.

« Et [des attaques] de l’Iran en personne, qui a déjà commencé », a-t-il ajouté, faisant allusion à l’attaque directe de l’Iran contre Israël à l’aide de centaines de missiles et de drones en avril.

« Le plan n’est pas d’anéantir Israël en tant qu’idée, mais de détruire l’État d’Israël, de conquérir l’État d’Israël. »

Les familles des cinq soldates de surveillance enlevées dans la base militaire de Nahal Oz par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023 tenant une conférence de presse au cours de laquelle elles montrent des photos des cinq au début de leur captivité, le 16 juillet 2024. (Crédit : Paulina Patimer/Forum des familles des otages et disparus)

L’enregistrement de la réunion a été diffusé peu après que les familles des cinq soldates de surveillance enlevées à la base de Nahal Oz ont diffusé des images de leurs premiers jours de captivité à Gaza.

Les cinq otages font partie des 116 personnes enlevées par le Hamas le 7 octobre et qui se trouveraient encore à Gaza – dont les corps de 42 personnes dont la mort a été confirmée par Tsahal – après que 105 civils ont été libérés des geôles du Hamas au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre, et que quatre otages ont été libérées avant cette date. Sept otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 19 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui avaient été tués accidentellement par l’armée.

Une personne est encore portée-disparue depuis le 7 octobre. Son sort reste indéterminé.

Le Hamas détient également les corps sans vie de deux soldats tombés au combat, Oron Shaul et Hadar Goldin, depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore en vie après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et en 2015 respectivement.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.