L’Union africaine a « suspendu » le débat sur l’accréditation accordée à Israël
"La question d'Israël a été suspendue pour le moment et à la place, un comité sera mis en place pour étudier la question", a déclaré un des diplomates
Le débat prévu dimanche après-midi au sommet de l’Union africaine sur l’accréditation d’Israël à l’organisation a été « suspendu » et un comité va être créé sur ce sujet parmi les 55 Etats membres, ont indiqué à l’AFP des sources diplomatiques.
« La question d’Israël a été suspendue pour le moment et à la place, un comité sera mis en place pour étudier la question », a déclaré un des diplomates interrogés par l’AFP.
Ce report évite un possible vote sur cette décision prise en juillet par le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat.
Israël, répondant à la décision de l’Union africaine, a déclaré que lui donner un tel rôle « est un intérêt clair pour nous tous – pour Israël, pour l’Union africaine et pour les membres de l’Union. »
« Cela facilitera une coopération accrue entre Israël et les pays africains », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Israël attache une grande importance à l’élargissement du dialogue et de la coopération avec l’Union africaine conformément aux changements au Moyen-Orient, et le considère comme une expression importante de nos activités communes pour la prochaine génération du continent », indique le communiqué.
Depuis plusieurs mois, cette décision d’accréditer Israël est vivement critiquée par plusieurs Etats membres, dont l’Afrique du Sud et l’Algérie, qui estiment qu’elle va à l’encontre des déclarations de l’organisation soutenant les Territoires palestiniens.
Dans un discours samedi devant les dizaines de dirigeants africains réunis au siège de l’UA, le Premier ministre de l’Autorité palestinienne (AP) Mohammed Shtayyeh a demandé le retrait de l’accréditation accordée à l’Etat hébreu.
« Nous appelons au retrait et à l’objection du statut d’observateur israélien auprès de l’Union africaine », a-t-il déclaré, qualifiant l’accréditation d’Israël de « récompense imméritée » pour les abus commis selon lui par le gouvernement israélien contre les Palestiniens.
« Les peuples du continent africain ne connaissent que trop bien la dévastation et la déshumanisation qui caractérisent le colonialisme et les systèmes connexes de discrimination raciale institutionnalisée », a-t-il lancé à la tribune.
« Israël ne devrait jamais être récompensé pour ses violations et pour le régime d’apartheid qu’il impose au peuple palestinien », a ajouté Mohammed Shtayyeh, citant notamment un rapport très controversé d’Amnesty International publié cette semaine.
Peu avant, dans son discours d’ouverture du sommet, Moussa Faki avait défendu son choix et appelé à « un débat serein ».
Il a assuré que l’engagement de l’UA dans la « quête d’indépendance » des Palestiniens était « immuable et ne peut que continuer à se renforcer ». Mais l’accréditation d’Israël peut constituer, selon lui, « un instrument au service de la paix ».