Lyon II : la présidente de l’université critique un professeur agressé par des militants
Pris à partie par des étudiants le 1er avril, le maître de conférences Fabrice Balanche a reçu le soutien de nombreuses figures politiques

C’est une nouvelle pièce dans un engrenage déjà bien enclenché. La présidente de l’université Lyon II, Isabelle von Bueltzingsloewen, est revenue dans un entretien accordé à La Tribune de Lyon sur les événements du 1er avril dernier, au cours desquels l’un de ses professeurs a été pris à partie par plusieurs étudiants.
Si elle dénonce des faits « intolérables », elle regrette aussi « des paroles affligeantes, complotistes et délétères pour l’université ». « Je suis en colère, car certains termes ont été particulièrement durs : ‘Premier blocage islamiste de France’. Il fallait l’inventer », s’emporte-t-elle. Elle assure par ailleurs ne « pas avoir été étonnée que cette interruption touche ce collègue-là », en raison de ses « positionnements sur Gaza ».
Sur X (ex-Twitter), de nombreux responsables politiques ont vivement réagi à ses propos. « Un professeur est menacé, attaqué, empêché de faire cours par des militants masqués parce qu’il s’oppose aux revendications islamistes à l’université. La présidente de Lyon-II s’en prend aujourd’hui… au professeur agressé », écrit l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy.
« La violence aurait donc des excuses ? » s’interroge pour sa part l’ancien ministre du Travail Olivier Dussopt.
Fabrice Balanche, maître de conférences à l’université Lyon II, a été en effet contraint de quitter son cours le 1er avril après l’irruption de militants d’extrême gauche.
Dès le 28 mars, soit quelques jours avant les faits, ils avaient déjà bloqué le campus. La veille du cours perturbé, le 31 mars, Fabrice Balanche était intervenu sur la chaîne CNews, où il avait dénoncé l’activisme de militants « islamogauchistes », notamment ceux du syndicat Solidaires Étudiants, au sein de l’université.
Dans un communiqué publié le vendredi 4 avril, l’université a annoncé avoir saisi le procureur de la République, qui a ouvert une enquête. De son côté, le professeur a porté plainte. L’université lui a immédiatement accordé la « protection fonctionnelle » – c’est-à-dire la prise en charge de ses frais de justice – et lui a proposé un accompagnement par la chargée de prévention.
Sur les vidéos relayées sur X, on voit une quinzaine d’individus vêtus de noir, cagoulés ou masqués, entourer le bureau du professeur. On les entend scander : « Sionistes, racistes, c’est vous les terroristes ! », tandis que Fabrice Balanche, impassible, rassemble ses affaires et quitte la salle, suivi par les militants. Ces derniers ont également déployé une banderole proclamant : « Pour une Palestine libre ».