Macron exhorte les enfants d’aujourd’hui à tirer toutes les leçons d’Oradour
Le président français a appelé 500 écoliers à “raviver la flamme et lui redonner sens” pour devenir des “témoins”, des “passeurs” de mémoire et plus encore, des “consciences”

Le président français Emmanuel Macron a rendu hommage samedi aux victimes d’Oradour-sur-Glane, village martyr de la Seconde Guerre mondiale, en présence de 500 écoliers qu’il a invité à devenir les « dépositaires » des valeurs humanistes de la France.
Face à « la mémoire qui s’érode », 73 ans jour pour jour après le massacre de 642 habitants d’Oradour, dont une majorité de femmes et d’enfants, par des soldats allemands le 10 juin 1944, le président a appelé ces enfants à « raviver la flamme et lui redonner sens », lors du premier grand discours mémoriel de son mandat.
« J’ai voulu que vous deveniez, vous aussi, des témoins », des « passeurs » de mémoire et plus encore, des « consciences », après avoir « vu ces lieux de vos yeux » et « serré la main du dernier survivant » du massacre, Robert Hébras, 91 ans, a souligné Emmanuel Macron.
Le vieil homme l’avait accompagné auparavant dans une longue déambulation à travers les ruines du village martyr, laissées en l’état depuis sa destruction et notamment dans la nef de l’ancienne église où plus de 450 femmes et enfants avaient été enfermés et brûlés vifs, les hommes, répartis en six groupes, étant abattus dans des granges avant que le village ne soit entièrement incendié.

« Je ne sais pas pourquoi je suis vivant, ce sont les autres qui m’ont sauvé… », a rappelé Robert Hébras, mitraillé et laissé pour mort avant de parvenir à échapper aux flammes.
« Nous aimerions pouvoir dire que désormais cela se passe loin de chez nous ou que cela n’advient plus, mais le Rwanda ou la Yougoslavie hier, la Syrie aujourd’hui ne sont qu’à quelques heures d’avion », a rappelé le chef d’Etat.
« Et parfois c’est chez nous, au sein de nos populations et de nos territoires, que ressurgit la bestialité infâme, celle-là même qui dévasta Oradour […]. La barbarie, dès qu’elle le peut, se reforme et son visage ne change pas. Il est toujours celui de la sauvagerie, se dissimulant derrière un idéal dévoyé, brandissant des étendards noirs et se ruant vers la mort et la destruction sans jamais en être rassasiée », a-t-il ajouté, alors que la France est confrontée depuis 2015 à une vague d’attentats islamistes qui a fait 239 morts.
Fin avril, entre les deux tours de l’élection présidentielle, le candidat Emmanuel Macron s’était déjà rendu à Oradour, promettant d’y revenir pour présider cette cérémonie s’il était élu.