Manifestation à Toulouse contre la dissolution du « Collectif Palestine vaincra »
"Ils luttent contre l'injustice de ce qui se passe en Palestine, contre l'occupation, contre le sionisme, il n'y a rien d'antisémite à cela", a estimé auprès de l'AFP Farida Ferguen, 63 ans

Environ 250 personnes ont manifesté samedi à Toulouse pour protester contre une procédure de dissolution du « Collectif Palestine vaincra », ont constaté des journalistes de l’AFP.
L’organisation anti-Israël, née à Toulouse, fait l’objet d’une procédure de dissolution contre laquelle elle a déposé un recours au fond, examiné en début de semaine par le Conseil d’État, plus haute juridiction de la justice administrative française.
En mars 2022, sous l’impulsion de Gérard Darmanin alors ministre de l’Intérieur, le gouvernement avait pris des décrets de dissolution visant « Collectif Palestine Vaincra », accusée d’appeler « à la discrimination et à la haine envers Israël et les Israéliens », ainsi que d’une autre association anti-Israël, « Comité Action Palestine ».
Mais en avril de la même année, le Conseil d’État avait suspendu en référé l’exécution des décrets, dans l’attente d’un examen au fond.
Lundi, devant le Conseil d’État, la rapporteure publique, magistrate donnant un avis destiné à éclairer les juges administratifs, a conclu en faveur d’une validation de la dissolution du « Collectif Palestine vaincra », selon un de ses membres, interrogé par l’AFP, et, a-t-il précisé, une décision de la haute-juridiction est attendue d’ici deux semaines.
Cette procédure de dissolution est « une atteinte grave à la liberté d’expression et d’association », a estimé Tom Martin, porte-parole du collectif, tandis qu’à ses côtés, les manifestants défilaient en criant « Soutenir la Palestine n’est pas un crime » et « Palestine vivra, Palestine vaincra ».
La « criminalisation de la solidarité avec la Palestine en France atteint des niveaux sans précédent » et « témoigne du fait qu’il y a une complicité de la France avec l’occupation israélienne », a ajouté Martin, évoquant une « procédure-bâillon ».
« Tout dans l’action du collectif me fait dire que j’ai bien fait de les choisir : ils luttent contre l’injustice de ce qui se passe en Palestine, contre l’occupation, contre le sionisme, il n’y a rien d’antisémite à cela », a estimé auprès de l’AFP Farida Ferguen, 63 ans, ajoutant : « J’espère qu’il ne sera pas dissous, ce serait une injustice totale. »