Manifestation contre un centre portant le nom d’un roi bulgare allié d’Hitler
Les manifestants, portant des drapeaux et des pancartes frappées de l'inscription "nous ne sommes pas fascistes", ont exigé la fermeture de ce centre situé à Ohrid
Des centaines de personnes ont manifesté jeudi en Macédoine du Nord contre l’ouverture d’un centre culturel bulgare portant le nom du roi Boris III de Bulgarie, sur le trône pendant la Seconde Guerre mondiale et allié d’Adolf Hitler.
Les manifestants, portant des drapeaux et des pancartes frappées de l’inscription « nous ne sommes pas fascistes », ont exigé la fermeture de ce centre situé à Ohrid, dans le sud-ouest de la Macédoine du Nord.
« Un pays démocratique qui a combattu le fascisme ne peut pas permettre la réhabilitation d’un fasciste en tolérant qu’un centre culturel porte son nom », a déclaré dans la foule à l’AFP Temelko Muchoski, un habitant d’Ohrid.
Des querelles sur fond historique et culturel enveniment les relations entre la Macédoine du Nord et la Bulgarie.
L’ouverture du centre culturel bulgare à Ohrid intervient après celle, en avril dernier, d’un centre similaire dans la ville voisine de Bitola.
Ce centre a également été baptisé du nom d’un collaborateur nazi bulgare, ce qui a provoqué des protestations. Le bâtiment abritant le centre a été vandalisé.
Les membres de la communauté juive en Macédoine du Nord ont annoncé qu’ils déposeraient une plainte en justice pour obtenir la fermeture du centre culturel à Ohrid.
« C’est une provocation inacceptable et plus que sérieuse », a déclaré Rasela Mizrahi, députée et membre de la communauté juive à Skopje.
La Macédoine a déclaré son indépendance de la Yougoslavie en 1991 et a changé son nom en Macédoine du Nord en 2018 afin de surmonter un litige avec la Grèce qui bloquait son accession à l’Otan et l’ouverture de ses négociations d’adhésion à l’UE.
La porte de l’Europe est toutefois restée fermée en raison d’un veto bulgare.
En juillet dernier, un accord entre les deux pays a permis à la Macédoine du Nord d’ouvrir ses négociations d’adhésion à l’UE.