Manifestation devant la Knesset pour la poursuite de l’action militaire contre le Hamas
La marche de cinq jours entre la frontière de Gaza et la capitale s'est achevée par un grand rassemblement, alors que le cabinet se réunit dans le cadre des discussions sur la trêve
Des milliers de manifestants se sont rassemblés à Jérusalem jeudi soir pour demander au gouvernement de poursuivre l’incursion militaire contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza et de rejeter les pressions visant à interrompre les combats dans le cadre d’un accord sur la libération des otages.
Le rassemblement, qui a eu lieu alors que le cabinet de guerre du gouvernement israélien se réunissait pour formuler une réponse officielle à la récente proposition de cessez-le-feu du Hamas, était le point culminant d’une marche de cinq jours de la frontière de Gaza à Jérusalem par des activistes, principalement de droite, ainsi que des familles d’otages et d’autres victimes du terrorisme du Hamas qui exhortent le gouvernement à poursuivre l’opération militaire dans l’enclave contrôlée par le groupe terroriste palestinien.
Le rassemblement, organisé par un groupe d’activistes dirigé par des réservistes de l’armée israélienne en faveur de l’action militaire israélienne à Gaza, a montré un net penchant pour l’aile droite de la sphère politique, qui s’est prononcée en faveur d’une action militaire plus dure dans le cadre des efforts déployés pour parvenir à une trêve qui permettrait de libérer les 136 otages encore détenus par le Hamas.
De nombreux militants portaient des pancartes soutenant l’utilisation par Israël de la force militaire pour faire pression sur le groupe terroriste palestinien afin qu’il libère les otages enlevés le 7 octobre, lorsque des milliers de terroristes du Hamas ont envahi le sud d’Israël, tué près de 1 200 personnes et enlevé 253 autres.
D’autres pancartes brandies par les participants montraient des photos de soldats tués au cours de l’incursion terrestre israélienne qui dure depuis près de quatre mois, appelaient à la vengeance et affichaient des slogans tels que « c’est nous ou eux » et « seul le transfert [de population] apportera la paix ». Une personne a brandi un drapeau Trump 2024.
La manifestation des milliers de personnes rassemblées devant le bâtiment gouvernemental de Jérusalem contrastait fortement avec les rassemblements hebdomadaires à Tel Aviv appelant à un accord sur les otages, soulignant la polarisation politique croissante de la question au sein de la société israélienne.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré jeudi en privé les familles des otages capturés par le Hamas le 7 octobre, dont beaucoup ont publiquement plaidé en faveur d’un compromis pour le retour des kidnappés.
Plusieurs proches des otages de Gaza ont déploré ce qu’ils ont décrit comme une « terrible campagne » menée contre eux en Israël.
« Le sentiment est que ceux qui sont censés superviser le retour des otages ne sont pas vraiment intéressés à le faire », a déclaré l’un des représentants à Blinken, selon la Douzième chaîne.
« Nous nous sentons mal. Nous avons l’impression qu’il y a une campagne destinée à torpiller l’accord et à créer une opinion publique défavorable. On nous dit de faire pression à l’étranger, mais dans notre pays, où nous devrions être accueillis favorablement, on s’efforce de changer la perception du grand public à nos dépens », a indiqué le représentant.
Les pourparlers en vue d’une éventuelle trêve ont semblé s’intensifier au cours des deux dernières semaines, à la suite d’une réunion à Paris entre les médiateurs qataris et égyptiens et les négociateurs américains et israéliens qui ont proposé les grandes lignes d’un accord pour la libération des otages.
Le Hamas a finalement répondu à la proposition de Paris par des exigences qu’Israël considère comme des conditions inacceptables, telles que la fin permanente de la guerre, la fin des restrictions sécuritaires imposées par Israël et l’Égypte sur Gaza, le retrait complet des troupes et la libération d’un grand nombre de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.
Mercredi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rejeté la contre-offre du Hamas, la qualifiant « d’illusoire », et a maintenu que seule la pression militaire permettrait d’obtenir la libération des otages retenus à Gaza.
« Il n’y a pas de substitut à la victoire absolue », a-t-il déclaré, ajoutant que se rendre aux conditions du Hamas reviendrait à s’exposer à un nouveau massacre.
Jeudi, un responsable israélien a déclaré qu’Israël s’efforcerait de faire pression sur le groupe terroriste palestinien du Hamas, par l’intermédiaire de médiateurs, pour qu’il abandonne ses conditions et qu’il ne prévoyait pas d’en proposer de nouvelles.
Le Hamas a proposé une trêve de quatre mois et demi au cours de laquelle les otages seraient libérés en trois étapes, ce qui mettrait fin à la guerre. L’accord prévoit de laisser le groupe terroriste intact et la libération de 1 500 prisonniers, dont un tiers serait choisi sur une liste de Palestiniens condamnés à la perpétuité par Israël.
Israël s’est engagé à détruire les capacités de combat et de gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza, à restituer les otages, à faire en sorte qu’il n’y ait plus de menace terroriste en provenance de Gaza et à rétablir la sécurité dans l’ensemble du pays.
Sam Sokol a contribué à cet article.