Manifestation ultranationaliste pour l’expulsion des Gazaouis prévue la semaine prochaine
"Occupation, expulsion et implantation" vise à rallier le soutien contre la phase 2 du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas et à stopper le retrait de Tsahal de l'enclave
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Une grande manifestation d’extrême-droite et ultra-nationaliste doit avoir lieu la semaine prochaine à Jérusalem pour appeler à l’expulsion des Palestiniens de Gaza et à la construction d’implantations juives sur ce territoire.
Intitulée « Occupation, expulsion et implantation », la manifestation du 27 février est organisée par le groupe de défense des implantations Nachala et d’autres organisations de droite qui plaident en faveur d’une occupation israélienne totale et de la réinstallation à Gaza depuis les premiers mois de la guerre déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d’Israël.
Nachala, qui a longtemps soutenu et encouragé la construction d’avant-postes illégaux en Cisjordanie, a organisé plusieurs événements pendant la guerre pour promouvoir la reprise des implantations juives à Gaza, une politique qui a été soutenue par plusieurs ministres, dont le ministre des Finances, Bezalel Smotrich.
Des militants ultra-nationalistes, vraisemblablement soutenus par Nachala, ont également tenté de pénétrer à plusieurs reprises dans Gaza pendant la guerre pour y établir de nouvelles implantations juives, mais ils ont finalement été expulsés par l’armée israélienne.
La manifestation de jeudi, qui se tiendra sur la place de Paris, dans la capitale, se déroulera juste avant la dernière série de libérations d’otages contre des prisonniers palestiniens entre Israël et le Hamas, un échange qui marquera la fin de la première phase de l’accord de cessez-le-feu plus large entre les deux parties.
Nachala et sa dirigeante, Daniella Weiss, ont fermement manifesté leur opposition à l’accord de cessez-le-feu et au retrait des troupes de Tsahal de Gaza, qui constituaient un élément majeur de l’accord.

L’organisation, ainsi que d’autres groupes ultra-nationalistes, a mené une campagne sans relâche depuis l’entrée en vigueur de l’accord en janvier pour s’opposer à la mise en œuvre de la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu. Cette dernière prévoit le départ de toutes les troupes israéliennes de Gaza et le retour de tous les otages encore en vie.
Au lieu de cela, Nachala a appelé à la reprise des combats contre le Hamas, à la construction d’implantations juives à Gaza et à l’expulsion de la population palestinienne de l’enclave.
« À l’approche de la fin de l’accord [pour les otages et de cessez-le-feu] et de la reprise des combats, les organisateurs insistent sur le fait que cette fois-ci sera décisive : non à l’arrêt de la guerre, occupons, expulsons, implantons. »
Selon Nachala, une « cellule opérationnelle » a été mise en place pour coordonner les activités d’organisation de la manifestation, notamment en passant un grand nombre d’appels téléphoniques pour mobiliser du soutien à l’événement.

Quelque 16 000 tracts ont déjà été distribués, selon Nachala, par des équipes de bénévoles qui les ont affichés dans tout le pays, tandis que plus de 50 « coordinateurs des transports » s’efforcent d’attirer le plus de monde possible à la manifestation, a ajouté Nachala.
La semaine dernière, Nachala a organisé une conférence pour planifier la manifestation dans l’implantation de Kiryat Arba.
Les groupes ultra-nationalistes ont commencé à appeler à la reconstruction d’implantations juives à Gaza peu après le pogrom du 7 octobre 2023 et la guerre qui a suivi. Certains ministres du cabinet ont approuvé une politique « d’encouragement à l’émigration volontaire » lors d’une conférence de Nachala en janvier de l’année dernière.
Lors de cette conférence, le ministre de la Sécurité nationale de l’époque, Itamar Ben Gvir, avait approuvé une politique « d’encouragement à l’émigration volontaire », tandis que l’actuel ministre des Communications, Shlomo Karhi (Likud), avait plaidé pour la réinstallation forcée de la population de Gaza.

Lors d’une autre conférence tenue plus tard dans l’année et consacrée à la bande de Gaza, Ben Gvir, Smotrich et la ministre May Golan (Likud), avaient tenu des propos similaires, tandis que Weiss avait déclaré que les Palestiniens avaient « perdu leur droit » de vivre à Gaza à la suite des massacres du 7 octobre.
Cependant, les appels explicites à « l’expulsion » des Gazaouis par ces groupes ne sont devenus une caractéristique importante de leur programme que suite aux propos du président américain Donald Trump, qui a insisté fin janvier pour que toute la population palestinienne de l’enclave soit définitivement transférée en dehors de Gaza.