Manifestations dans tout Israël pour le départ de Netanyahu et un accord sur les otages
Près de la résidence du Premier ministre à Jérusalem, des manifestants ont incendié une barricade ; pas d'arrestations ni d'utilisation de canons à eau ; le Likud dit qu'une ligne rouge a été franchie
Des manifestations contre le gouvernement ont eu lieu jeudi dans tout Israël, les protestataires réclamant la tenue de nouvelles élections et un accord pour libérer les otages encore détenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza.
Quelque 3 000 personnes ont manifesté devant le domicile privé du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Césarée, selon des estimations non officielles. À Jérusalem, une foule estimée à environ 5 000 personnes a défilé du Pont de Cordes de Jérusalem, à l’ouest de la ville, jusqu’à la rue Azza, où se situe la résidence officielle du Premier ministre. Des manifestations plus modestes ont également eu lieu dans d’autres villes du pays.
Les manifestants brandissaient des pancartes appelant à la destitution du gouvernement, lui reprochant l’absence de progrès dans la conclusion d’un accord sur la libération des otages enlevés le 7 octobre et la mauvaise gestion de l’effort de guerre.
Une pancarte surplombant la foule disait : « Nous avons été abandonnés – Élections maintenant ! » Les manifestants ont crié des slogans dans des mégaphones, brandi des drapeaux et tapé sur des caisses claires, tandis que des policiers se tenaient aux barricades.
Les manifestants de Césarée ont scandé : « Combien de sang sera encore versé jusqu’à ce que vous partiez ? » et « Ramenez les otages et partez ».
Alors que le soleil se couchait, les manifestants de Jérusalem ont bloqué la circulation et allumé un grand feu.
Dans un communiqué, la police de Jérusalem a indiqué qu’elle avait rétabli l’ordre après que des manifestants « ont allumé un feu au milieu d’une route, dans un quartier résidentiel, et qu’un autre groupe de contrevenants a tenté de forcer un barrage de police ».
Aucune échauffourée majeure n’a été signalée et la police n’a pas utilisé de canons à eau pour contrôler la foule, comme cela a été le cas lors de manifestations plus agitées. Aucune arrestation n’a été signalée.
Plus tôt dans la journée, la police a indiqué qu’elle avait arrêté un suspect qui se rendait à Jérusalem avec des conteneurs de matériaux inflammables et des dispositifs permettant de créer des écrans de fumée. La police a également dit avoir découvert jeudi matin une cache de pneus bourrés de tissus inflammables, destinés à bloquer la circulation sur la route 1.
À Césarée, la police aurait trouvé une grenade fumigène attachée à un fil dans la zone devant le domicile de Netanyahu désignée pour la manifestation.
Le parti du Likud de Netanyahu s’est plaint dans un communiqué que « l’incitation à la violence contre le Premier ministre Netanyahu a franchi une autre ligne rouge ce soir… Les jeux sont faits. »
Parmi les manifestants à Jérusalem se trouvait Einav Zangauker, dont le fils Matan est retenu en captivité à Gaza, et qui est devenu une des figures centrales des manifestations organisées presque tous les soirs.
« Le Premier ministre a décidé d’abandonner les otages », a-t-elle déclaré, l’accusant d’être moins intéressé par la victoire de la guerre ou la récupération des otages que par sa volonté de rester au pouvoir.
« Nous le renverserons pour les ramener à la maison et pour rétablir la sécurité des citoyens d’Israël », a-t-elle déclaré. « Il n’y aura pas d’accord ou de reconstruction sans la chute du régime de Netanyahu. Quand il tombera, nous nous relèverons. »
Les efforts visant à conclure un accord avec le Hamas pour libérer les quelque 116 otages encore en captivité se sont enlisés ces dernières semaines, le Hamas exigeant une cessation définitive de la guerre avant de libérer qui que ce soit, une condition rejetée par le gouvernement de Netanyahu.
Les États-Unis et Israël ont critiqué le Hamas pour avoir rejeté la dernière offre d’Israël au début du mois.
Plus tôt dans la journée de jeudi, des manifestants anti-gouvernementaux ont bloqué les principales autoroutes près de Tel Aviv et Haïfa.
Sur l’autoroute Ayalon près de Tel Aviv, les manifestants ont mis le feu à une cage métallique sur laquelle était inscrit le mot « Help ».
La guerre à Gaza a été déclenchée par le déferlement du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre, au cours duquel des terroristes ont assassiné près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et en ont enlevé 251 autres pour les emmener à Gaza.
Selon Israël, au moins 42 des otages détenus par le Hamas ne sont plus en vie, et les estimations officieuses seraient encore plus élevées, les familles affirmant que le temps presse pour ceux qui sont encore en vie. Bien qu’elles aient conquis la majeure partie de la bande de Gaza au cours des huit derniers mois et décimé les forces de combat du groupe terroriste, les troupes israéliennes n’ont réussi à récupérer que sept otages vivants et n’ont pas réussi à localiser la plupart des hauts dirigeants du Hamas.
Lors d’une trêve d’une semaine en novembre, 105 civils ont été libérés de la captivité du Hamas, et quatre otages ont été libérés avant cela. Les corps de 19 autres otages ont également été retrouvés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats de Tsahal tués en 2014.