Ministères et ONG sauvent les animaux exotiques captifs des villes frontalières
Avec le soutien de Tsahal, des lémuriens, des suricates, des émeus et une tortue géante parmi les animaux sauvages ont été évacués des zones de conflit près de Gaza et du Liban

Dans le sanctuaire des primates d’Israël, dans le centre d’Israël, six bouquetins de Nubie, deux lémuriens bruns, un lapin et plusieurs espèces d’oiseaux ont trouvé asile, après avoir enduré des jours et des nuits durant le vacarme des roquettes et des explosions, à Gaza ou à la frontière nord d’Israël.
Le personnel du sanctuaire et les bénévoles s’occupent d’eux comme ils le font des résidents permanents, à savoir les 900 primates rescapés des laboratoires, des trafics d’espèces sauvages ou des maisons de particuliers.
« Les lémuriens vont bien », annonce le directeur adjoint du centre de réhabilitation, Omer Polansky, ajoutant que les primates malgaches et d’autres animaux recueillis dans les communautés frontalières souffrent de stress à cause de la guerre, qui a débuté le 7 octobre lorsque 3 000 terroristes du Hamas ont envahi Israël et ont semé le chaos en tuant 1 200 personnes, pour l’essentiel des civils.
Près de 200 000 Israéliens ont depuis été déplacés, du sud d’Israël, où les atrocités ont eu lieu, comme des zones frontalières du nord, où les attaques en provenance du Liban se poursuivent.
Selon Ori Linial, référent pour les animaux sauvages en captivité au sein de l’Autorité israélienne de la nature et des parcs, aucune des créatures n’a été abandonnée par ses propriétaires sans que des arrangements n’aient été conclus avec des soldats ou des civils pour les nourrir et les soigner jusqu’à ce qu’ils puissent eux aussi être éloignés du danger.
Une femme venait quotidiennement de la mer Morte pour nourrir les animaux du kibboutz Beeri, l’un des plus touchés par le massacre du 7 octobre, précise Linial.

Le 13 octobre, une équipe composée de représentants de l’Autorité israélienne de la nature et des parcs, du service vétérinaire du ministère de l’Agriculture, du ministère de la Protection de l’environnement et de l’ONG For Wildlife s’est rendue dans les kibboutzim Nir Yitzhak et Beeri, où moins d’une semaine plus tôt, les habitants faisaient face à un effroyable massacre.
À l’aide de huit camionnettes et quatre remorques – et le soutien de l’armée -, ils ont évacué des dizaines d’animaux captifs, sous les bombardements incessants depuis l’enclave de Gaza.
מבצע לחילוץ חיות מפינות חיות בארי וניר יצחק ביום שישי 13.10.23 על ידי רשות הטבע והגנים , שירותים וטרינרים , משרד הגנת…
Posted by Tomer Nessimyan on Sunday, October 15, 2023
Les lémuriens, suricates, iguanes, le couple d’émeus ou encore la tortue géante sont parmi les animaux les plus exotiques qui requièrent des soins quotidiens et ont été transférés dans un cadre plus sûr – à savoir le sanctuaire des primates d’Israël, le kibboutz Yakum, au nord de Tel Aviv, le kibboutz Hazorea ou encore la forêt des singes de Yodfat, également dans le nord.
Les sauveteurs sont retournés au kibboutz Beeri fin octobre pour transférer d’autres animaux, parmi lesquels un grand nandou, une espèce d’oiseau incapable de voler originaire d’Amérique du Sud. L’oiseau se trouve maintenant au zoo de Hai Kef, au centre de Rishon Lezion.

Jeudi, le ministère de la Protection de l’environnement a mené une opération de sauvetage au kibboutz Alumim, tout près de Gaza, pour emmener les lapins, cochons d’Inde, gerbilles, hamsters, perroquets et autres animaux domestiques. Selon la Dre Tamar Fredman, directrice du Sanctuaire des primates d’Israël, qui a participé à l’évacuation, c’est une soldate qui les nourrissait. La plupart d’entre eux sont maintenant pris en charge à Kfar Haclavim, par une pension pour chiens du centre d’Israël.
Dans le kibboutz de Kfar Giladi, dans le nord du pays, l’Autorité israélienne de la nature et des parcs a évacué six bouquetins de Nubie sous des tirs de roquettes qui l’ont amenée à battre en retraite dans l’attente d’un moment propice. Quelques jours plus tard, le ministère de la Protection de l’environnement récupérait deux ânes au même endroit.

Linial insiste sur le fait que les sauvetages se sont faits avec l’autorisation des propriétaires, sous réserve que les animaux leur soient restitués dès que possible, dans de bonnes conditions de sécurité.
En dépit des rumeurs, il assure ne pas avoir eu vent d’animaux sauvages maltraités par les terroristes, se bornant à évoquer le cas d’hommes armés qui ont vandalisé une salle pour petits animaux du kibboutz Beeri et détruit une clôture, ce qui a permis aux bouquetins de s’échapper.
« Plus l’animal est gros et complexe, plus le traumatisme est important », explique Ligneal, ajoutant que les bouquetins devaient être anesthésiés avant le transfert.
Les émeus et nandous étaient faibles à l’arrivée des équipes, et les déplacer n’a fait qu’ajouter à leur stress, ajoute-t-il.
Les cerfs sont tellement sensibles qu’ils ne survivent pas toujours au transport, précise-t-il. Ils sont restés au kibboutz Magen, non loin de Gaza.

La Dre Ayelet Shmueli, responsable du bien-être animal au sein des services vétérinaires du ministère de l’Agriculture, a participé à l’évacuation de Nir Yitzhak. Elle dit avoir vu des rongeurs qui s’en prenaient les uns aux autres à cause du stress et des tortues africaines – généralement actives – devenues apathiques.
Mais, ajoute-t-elle, « nous n’avons rien vu de terrible. Les animaux se remettront rapidement ».
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