Mort d’humanitaires à Gaza : Duda juge « scandaleux » les propos de l’envoyé d’Israël
Un journaliste a insisté pour que Yacov Livne s'excuse pour la frappe non intentionnelle sur les 7 humanitaires de WCK
Le président polonais Andrzej Duda a qualifié jeudi de « scandaleux » les propos de l’ambassadeur d’Israël en Pologne après une frappe israélienne non intentionnelle qui a tué sept travailleurs humanitaires à Gaza, dont un citoyen polonais de 35 ans, Damian Sobol.
Considérant que l’ambassadeur n’avait pas présenté d’excuses claires, M. Duda a estimé que ce dernier avait eu des remarques « peu heureuses, bref, scandaleuses », ajoutant que le diplomate constituait « le plus gros problème de l’État d’Israël dans ses relations avec la Pologne ».
L’ambassadeur israélien Yacov Livne a donné un entretien mercredi soir à un média polonais internet dans lequel il s’est abstenu de présenter des excuses claires pour la frappe, malgré l’insistance du journaliste.
« Dans n’importe quel système juridique, nous faisons une distinction entre un crime intentionnel, un crime de guerre ou tout autre crime, et un accident qui peut survenir », a-t-il dit lors d’un entretien avec Kanal Zero.
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a lui aussi dénoncé le comportement de l’ambassadeur jeudi : « Si un ambassadeur choisit de faire des apparitions publiques dans nos médias, il devrait profiter de l’occasion pour présenter des excuses simples ».
Au lendemain de la frappe non intentionnelle, l’ambassadeur avait également provoqué de vives réactions qualifiant sur le réseau social X « d’antisémite » le vice-président de la chambre basse du Parlement polonais qui avait qualifié la frappe de « crime de guerre ».
L’ambassadeur israélien a été convoqué pour des entretiens au ministère polonais des Affaires étrangères, prévus vendredi, afin de discuter de la « responsabilité » d’Israël dans la mort du travailleur humanitaire.
Les autorités polonaises ont également demandé à Israël d’indemniser la famille de la victime.
« L’Etat israélien devrait simplement verser une indemnisation au nom de la décence, au nom des principes », a estimé M. Duda.
Le chef d’État-major, Herzi Halevi, le porte-parole de l’armée Daniel Hagari et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont chacun regretté une erreur.