Naftali Bennett et Ayelet Shaked reconnaissent leur défaite
Les dirigeants d'HaYamin HaHadash acceptent leur responsabilité dans cet échec électoral, alors qu'il leur manquait 1 400 voix pour entrer à la Knesset
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël
Mardi, Naftali Bennett et Ayelet Shaked du parti HaYamin HaHadash ont reconnu leur défaite aux élections nationales, quelques heures après que la commission centrale électorale a confirmé que le parti de droite avait échoué à remporter suffisamment de voix pour entrer à la Knesset.
Dans un message sur Facebook, Naftali Bennett a indiqué qu’il mettait un terme à sa démarche de recours de vérification du scrutin après qu’il eût manqué environ 1 400 voix au parti pour entrer dans la Knesset.
« Après six années de service en tant que ministre, 100 jours de campagne, une semaine supplémentaire de lutte pour chaque vote, je peux le dire : j’ai fait de mon mieux », a-t-il déclaré sur Facebook.
« Je n’ai aucune accusation contre personne. Moi, et moi seul, suis responsable de ce résultat », a-t-il ajouté.
Dans un message séparé sur Facebook mardi soir, la co-présidente du parti Ayelet Shaked a déclaré : « Nous acceptons le choix des électeurs et voulons aller de l’avant ».
Tôt mardi, le parti HaYamin HaHadash avait fortement critiqué la commission centrale électorale pour avoir publié les résultats définitifs de l’élection où le parti de droite n’entre pas à la Knesset, en déclarant que le communiqué de la commission mardi était « prématuré », et en dénonçant des fraudes électorales graves.
Pourtant, mardi soir, le ministre de l’Education a fini par concéder sa défaite.
« Nous avons bien trouvé des irrégularités dans les bureaux de vote et ailleurs, mais en soi, cela n’est pas suffisant pour annuler les résultats des élections. Notre avocat va examiner tous les éléments dans les deux prochaines semaines, mais à ce stade, nous allons de l’avant », a-t-il écrit.
Dans son message, il a décrit Shaked comme « la meilleure ministre de la Justice dans l’histoire d’Israël ».
« Ensemble, lors des six dernières années, nous avons pris la barre pour mettre le cap à droite. Nous avons réussi à modifier, et à améliorer, la direction prise par l’Etat d’Israël. Le navire continue d’avancer sans nous », a-t-il écrit.
Dans son message d’au revoir, où elle a remercié Bennett et ses partisans, Shaked a déclaré qu’elle était « optimiste » pour l’avenir d’Israël. Elle s’est aussi félicitée d’avoir contribué à orienter le pays vers la droite.
Malgré les sondages qui prédisaient au parti un rôle majeur dans le prochain gouvernement, HaYamin HaHadash a obtenu les résultats les plus décevants de l’élection de 2019, échouant de peu pour parvenir au seuil électoral de 3,25 %.
Les deux ministres populaires pro-mouvement d’implantation ont quitté leur parti religieux nationaliste HaBayit HaYehudi et tenté de rassembler les électeurs laïcs, mais la manœuvre s’est retournée contre eux, les laissant en dehors de la Knesset.
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Bennett était entré à la Knesset en 2013 et a officié en tant que ministre de l’Education, des Affaires de la diaspora, de l’Economie et des Affaires religieuses. Shaked, qui a rejoint le parti HaBayit HaYehudi avec Bennett en 2012, est devenue ministre de la Justice en 2015.
La commission centrale électorale a publié ses résultats définitifs mardi, qui seront ensuite présentés au président Reuven Rivlin mercredi.
Plus tôt, alors que les résultats avaient été confirmés, HaYamin HaHadash avait dénoncé « de graves fraudes électorales » dans les bureaux de vote.
« Des erreurs ont été détectées dans 8 % des urnes, dont des preuves indiscutables de graves fraudes électorales », avait attaqué le parti HaYamin HaHadash. « Malheureusement, nous avons demandé à la commission d’attendre jusqu’à ce que l’enquête soit finie pour publier les résultats définitifs, mais l’urgence de publier le décompte a été plus forte que de se focaliser sur les faits ».
La commission centrale électorale a nié ces accusations, fustigeant le parti pour vouloir nuire à la confiance du public dans le processus électoral. « Les déclarations médiatiques d’HaYamin HaHadash sont infondées et proviennent d’un désarroi compréhensible », a déclaré la commission dans un communiqué. « Les affirmations sont infondées et sapent la confiance du public dans les résultats de l’élection, en plus d’être incohérentes ».
Au cours des derniers jours, plusieurs partis dont de HaYamin HaHadash et Yahadout HaTorah, se sont plaints auprès de la commission, estimant que certaines urnes avaient fait l’objet de fraudes ou signalant d’autres problèmes dans l’un ou plus des 10 000 bureaux de vote des élections.
La commission centrale électorale avait examiné les réclamations d’irrégularités et les erreurs de décompte dénoncées par HaYamin HaHadash, et étudié le décompte de dizaines de bureaux de vote cités par Bennett.
La commission centrale électorale a déclaré que ses équipes avaient travaillé tout lundi et toute la nuit pour examiner les recours et n’avaient pas trouvé d’erreurs majeures. En fait, la commission a trouvé que le parti avait reçu trois votes en trop par erreur.
Plus tôt cette semaine, la Treizième chaîne a annoncé que Bennett avait personnellement dirigé une équipe de 100 bénévoles à la recherche de bulletins de votes qui auraient été perdus dans un entrepôt de stockage dans la ville de Shoham dimanche. Plus tard, la commission a publié un communiqué déclarant qu’à part un bulletin de vote non compté, Bennett et son équipe n’avaient pas trouvé de votes « manquants » pour HaYamin HaHadash.
Mardi, la commission centrale électorale a également déclaré que le parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah obtenait un siège supplémentaire à la Knesset aux dépens du Likud, dans les résultats définitifs des élections. Yahadout HaTorah dispose maintenant de huit sièges, alors que le Likud est descendu à 35 sièges – le même nombre que le parti rival Kakhol lavan.
Alors que les représentants des partis de droite et ultra-orthodoxes ont soutenu Benjamin Netanyahu au poste de Premier ministre, le président a déclaré que son choix était « maintenant certain ». Il devrait charger Netanyahu de former le prochain gouvernement, qui devrait se composer d’une majorité de 65 sièges, avec le Likud (35 sièges), l’ultra-orthodoxe Shas (8), Yahadout HaTorah (8), l’Union des partis de droite (5), Koulanou (4) et Yisrael Beytenu (5).