Nasrallah dément les rumeurs de mauvaise santé et critique la coalition de Netanyahu
Une simple "allergie à la trachée" serait à l'origine de l'annulation récente du discours prévu du chef du Hezbollah; selon lui, le nouveau gouvernement est composé "d'extrémistes"
Hassan Nasrallah, le chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran, a prononcé un discours télévisé mardi, faisant taire les rumeurs sur sa mauvaise santé. Il s’en est également pris aux « fonctionnaires fous » du nouveau « gouvernement de criminels corrompus et d’extrémistes » d’Israël.
« Je voudrais vous rassurer : il n’y a aucune raison de s’inquiéter », a déclaré Nasrallah dans un discours prononcé à l’occasion du troisième anniversaire de l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani, tué dans une frappe aérienne américaine en Irak. Il s’est également prononcé contre le nouveau gouvernement d’Israël, tout en exprimant l’espoir qu’il conduise à la disparition de l’État juif.
Nasrallah, 62 ans, a rejeté les rumeurs mentionnées dans certains médias israéliens et internationaux selon lesquelles il aurait eu une attaque ou serait à l’article de la mort, après qu’un discours prévu pour vendredi a été annulé. Nasrallah, qui toussait et avait une voix rauque tout au long de son discours, a expliqué qu’il souffrait d’une « allergie à la trachée » depuis 30 ans.
« Après ce qui a été dit dans les médias israéliens et du Golfe, je tiens à vous rassurer : il n’y a aucune raison de s’inquiéter », a-t-il déclaré.
« Je m’excuse de vous avoir inquiété », a-t-il dit à ses partisans. Les médias libanais affiliés au Hezbollah avaient rapporté que Nasrallah souffrait d’une grippe, l’empêchant de parler normalement et que c’était la raison de l’annulation du discours.
Le chef du Hezbollah a également évoqué le nouveau gouvernement israélien, ainsi que la visite très controversée du mont du Temple mardi matin par le ministre de la Sécurité nationale d’extrême-droite, Itamar Ben Gvir.
« Toute atteinte à al-Aqsa pourrait faire exploser toute la région », a averti Nasrallah, adressant un message à la communauté internationale pour qu’elle « mette au pas ces responsables fous en Israël » afin d’éviter une guerre.
« Le nouveau gouvernement israélien est un gouvernement de personnes corrompues, criminelles et extrémistes », a déclaré Nasrallah, selon une traduction du site d’information libanais Naharnet.
Il a plaisanté en disant que la seule raison d’être optimiste au sujet du nouveau gouvernement était qu’il pourrait accélérer la disparition d’Israël.
« Nous ne tolérerons aucun changement dans le fragile équilibre des forces entre Israël et le Liban », a-t-il déclaré. « Nous avons pratiqué Netanyahu pendant longtemps et nous ne le craignons pas. »
Soleimani, qui, en tant que chef de la Force Quds du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (IRGC), était l’architecte des activités militaires régionales de l’Iran, a été tué le 3 janvier 2020 dans une frappe aérienne effectuée par un drone américain MQ-9 Reaper en Irak. Il est considéré comme une icône nationale par les partisans de la théocratie iranienne.
Le président iranien Ebrahim Raissi a juré mardi de se venger de son assassinat.
L’Associated Press a contribué à cet article.