Netanyahu : Abbas ne reconnaîtra pas un Etat juif, “quelles que soient ses frontières”
Le Premier ministre dit au président italien qu’Israël a été “profondément déçu” de l’abstention de Rome au vote de l’UNESCO sur Jérusalem, mais est ravi par la promesse que cela ne se produise plus
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré mercredi au président italien Sergio Mattarella, en visite en Israël, que l’Etat juif avait été « profondément déçu » par l’abstention de l’Italie pendant un vote le mois dernier d’une résolution de l’UNESCO, qui ignore les relations de judaïsme et du christianisme au mont du Temple de Jérusalem.
Il a cependant été encouragé d’entendre la promesse du Premier ministre italien, assurant que son pays s’opposerait à de telles résolutions dans le futur.
Il a également dit à son invité que le conflit avec les Palestiniens n’avait jamais porté sur leur désir d’avoir leur propre état, mais plutôt sur leur souhait de détruire l’Etat juif, et il a souligné qu’il était faux de voir les implantations de Cisjordanie comme la racine du problème. Le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas, a-t-il affirmé, ne reconnaîtra pas un Etat juif, « quelles que soient ses frontières ».
« Le conflit ne porte pas et n’a jamais porté sur un Etat palestinien, que différents gouvernements israéliens successifs, y compris moi-même, avons été prêts à mettre en place, un état palestinien démilitarisé qui reconnait l’Etat juif », a déclaré Netanyahu au début de sa rencontre avec Mattarella dans les bureaux du Premier ministre à Jérusalem.
« Il portait et il porte sur l’Etat juif, et tant que nos voisins palestiniens n’affrontent, ne confrontent pas ces démons, n’abandonnent pas le fantôme d’essayer de détruire l’Etat juif d’une manière ou d’une autre, la paix sera difficile à trouver. »
Notant que son invité venait de rencontrer Abbas, Netanyahu a accusé le dirigeant de l’AP de « continuer à refuser d’accepter un Etat juif quelles que soient ses frontières, et cela reste le cœur du conflit : le refus palestinien constant d’accepter un Etat juif, quelle que soit la configuration. »

Le Premier ministre a déclaré que les critiques des implantations en Cisjordanie, territoire dont les Palestiniens veulent faire leur futur état, étaient erronées.
« Je pense que l’attention que les gens [accordent] aux implantations est mauvaise. [Le conflit] a précédé les implantations d’un demi-siècle. Et quand nous avons quitté Gaza et toutes les implantations [en 2005], ils ont continué à nous tirer des roquettes dessus », a-t-il déclaré.
Netanyahu a déclaré qu’il avait approché à la fois « le Hamas et le président Abbas », pour savoir s’ils étaient prêts à reconnaître un Etat juif si le sujet des implantations était résolu. « Et ils ne le feront pas, parce que la vraie question des implantations concerne les implantations de Tel Aviv, de Jaffa, de Haïfa, d’Akko ; le refus constant de reconnaitre un Etat juif quelles que soient ses frontières », a-t-il déclaré.
Netanyahu a raconté avoir vu l’Arc de Titus à Rome, qui dépeint le butin de guerre pillé par l’armée romaine à Jérusalem, après la destruction du deuxième Temple en 70.
« Je soulève ceci parce que nous venons d’avoir une décision absurde de l’UNESCO, qui a déclaré que le peuple juif n’avait pas de connexion avec le mont du Temple. Eh bien, l’Arc de Titus a été construit par le frère de Titus, l’empereur Domitien. Il n’était pas un propagandiste sioniste. Et il décrivait évidemment cette relation ancienne du peuple juif, datant de centaines d’années, au mont du Temple, à Jérusalem, et à cette terre. »
Bien qu’Israël ait été déçu par l’abstention de l’Italie pendant le vote de la résolution, Netanyahu a déclaré qu’il avait été encouragé par la déclaration du Premier ministre italien Matteo Renzi, qui a promis que l’Italie changerait sa position de vote pour les futures résolutions.
« La tentative de l’UNESCO d’effacer l’histoire juive est une tentative de dire que les juifs n’ont pas réellement de connexion à notre pays. Ce n’est pas seulement faux, évidemment faux, cela rend aussi plus difficile de parvenir à la paix, a-t-il déclaré. Nier notre histoire est l’un des moyens de nier l’Etat juif. Voici la mauvaise nouvelle. »
« A présent, la bonne nouvelle. La bonne nouvelle, la nouvelle incroyable, qui me donne de l’espoir, est qu’un changement spectaculaire se produit dans le monde arabe, et ce changement est que beaucoup de pays arabes ne voient plus Israël comme leur ennemi, mais comme leur allié, et même leur allié vital, dans le combat contre le terrorisme islamiste, l’islam militant, mené par l’Iran ou par Daesh », a déclaré Netanyahu, en utilisant l’acronyme arabe du groupe Etat islamique.