Israël en guerre - Jour 466

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Netanyahu affirme s’en tenir au plan présenté par Biden ; le texte proposé suggère le contraire

Selon le Premier ministre, le contrôle israélien du corridor Philadelphi fait partie de l'offre approuvée en mai - qui prévoit que Tsahal se retirera complètement de Gaza dans la 2e phase

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'adressant lors d'une conférence de presse au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, à Tel Aviv, le 13 juillet 2024. (Crédit : Nir Elias/POOL/AFP)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'adressant lors d'une conférence de presse au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, à Tel Aviv, le 13 juillet 2024. (Crédit : Nir Elias/POOL/AFP)

Le texte intégral de la dernière proposition israélienne relatif aux otages, obtenu par le Times of Israel, semble contredire l’affirmation du Premier ministre Benjamin Netanyahu, samedi soir, selon laquelle il n’a pas formulé de nouvelles demandes dans le cadre des négociations sur le cessez-le-feu avec le groupe terroriste palestinien du Hamas.

« Maintenant, je voudrais clarifier quelque chose, et cela contraste avec les briefings interminables de sources anonymes », a déclaré Netanyahu lors d’une conférence de presse à une heure de grande écoute, après la frappe israélienne visant le chef de l’aile armée du Hamas, Mohammed Deif.

« Je n’ai pas bougé d’un iota par rapport à la proposition dont le président [américain] [Joe] Biden a fait l’éloge. Je n’ai ajouté aucune condition. Et je n’ai supprimé aucune condition », a poursuivi le Premier ministre, faisant référence à la proposition israélienne soumise le 27 mai, que Biden a détaillée dans un discours prononcé le 31 mai.

« Je me suis tenu à quatre [exigences] fondamentales, qui font partie de cette proposition », a souligné Netanyahu, à commencer par le droit d’Israël à poursuivre la guerre jusqu’à ce que tous ses objectifs soient atteints.

« Deuxièmement, j’exige pour que nous soyons en mesure d’empêcher la contrebande d’armes vers le Hamas via l’Égypte. Pour ce faire, nous devons continuer à contrôler le corridor Philadelphi [entre Gaza et l’Égypte] et le poste-frontière de Rafah », a poursuivi le Premier ministre.

« Troisièmement, j’exige pour que nous empêchions le retour des terroristes armés et des armes dans le nord de la bande de Gaza. Quatrièmement, j’insiste pour que nous ramenions autant d’otages vivants que possible dans la première phase de [l’accord] », a ajouté Netanyahu.

Vue du corridor Philadelphi, la zone frontalière entre l’Égypte et la bande de Gaza, à Rafah, le 18 juin 2024. (Crédit : Emanuel Fabian/Times of Israel)

Cependant, le texte de la proposition est loin d’aller aussi loin que Netanyahu l’a fait samedi soir, en particulier en ce qui concerne ses deux premières exigences.

La proposition approuvée par Netanyahu en mai stipule qu’au début de la deuxième phase de 42 jours, les parties « annonceront le rétablissement d’un calme durable [cessation permanente des opérations militaires et des hostilités] et son commencement avant l’échange d’otages et de prisonniers [palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël] entre les deux parties ».

La déclaration de cessez-le-feu au début de la première phase, avant que les otages restants n’aient été libérés, semble contredire l’affirmation de Netanyahu selon laquelle Israël pourra poursuivre la guerre jusqu’à ce que tous ses objectifs soient atteints, étant donné que ces objectifs incluent le retour des otages.

La clause 15 détaillant la deuxième phase de l’accord précise en outre qu’elle comprendra un « retrait complet des troupes israéliennes de la bande de Gaza ». Cette phase fait suite à la première phase de 42 jours au cours de laquelle les soldats israéliens se retireront « vers l’est, loin des zones densément peuplées le long des frontières dans toutes les zones de la bande de Gaza ».

Un tank avec un drapeau israélien entre du côté gazaoui de la frontière avec Gaza, à Rafah, le 7 mai 2024. (Crédit : Armée israélienne via AP)

Dans aucune des deux phases, le corridor Philadelphi et le point de passage de Rafah ne sont spécifiés comme des endroits où les troupes israéliennes seront autorisées à rester, malgré l’affirmation de Netanyahu selon laquelle l’accord permet à l’armée israélienne de garder le contrôle de ces deux zones afin d’empêcher la contrebande d’armes.

Vendredi, le bureau du Premier ministre a publié un communiqué qualifiant de « fake news » un article de Reuters révélant qu’Israël avait discuté du retrait d’Israël de la frontière entre Gaza et l’Égypte dans le cadre des négociations pour la libération des otages.

Malgré ce démenti, deux responsables impliqués dans les négociations ont par la suite déclaré au Times of Israel que les négociateurs israéliens avaient en réalité discuté du retrait de Tsahal du corridor Philadelphi et du poste-frontière de Rafah dans le cadre de l’accord de trêve.

Ce retrait ferait partie d’un accord qui verrait l’Égypte, avec l’aide des États-Unis et d’autres partenaires internationaux, renforcer la frontière afin d’empêcher le groupe terroriste palestinien du Hamas d’introduire clandestinement des armes dans la bande de Gaza à partir du Sinaï, ont indiqué les responsables.

L’accord comprendrait la construction d’un mur souterrain le long du corridor afin de neutraliser la menace des tunnels, ont-ils ajouté.

Le texte de la proposition israélienne de mai semble faire quelque peu référence à la demande de Netanyahu, qui souhaite qu’Israël soit en mesure d’empêcher le retour de terroristes armés dans le nord de la bande de Gaza.

La clause 3a de l’accord stipule que le septième jour de la première phase verra « le début du retour des personnes déplacées à leur lieu de résidence [sans porter d’armes lors du retour] ».

Toutefois, la réitération de ce point par Netanyahu a été critiquée par des sources de sécurité anonymes bien au fait des pourparlers, citées vendredi par la Douzième chaîne, qui ont compris qu’il s’agissait d’une affirmation selon laquelle Tsahal conserverait le contrôle du corridor dit de Netzarim, qui sépare actuellement la bande de Gaza en deux et empêche le retour des terroristes dans la partie septentrionale.

Des manifestants réclamant un accord pour les otages bloquant un carrefour, à Jérusalem, le 13 juillet 2024. (Crédit : Charlie Summers/Times of Israel)

Une source a déclaré que dans son offre de mai, Israël avait renoncé à sa demande initiale de rester dans le corridor, arguant que « la demande de surveiller tous ceux qui se déplacent vers le nord est une rétractation de notre concession sur la question ».

« Il s’agit d’une exigence qui empêchera la conclusion d’un accord », a déclaré la source. « Dans le meilleur des cas, il s’agit d’un obstacle qui rendra la poursuite [des pourparlers] plus difficile, et dans le pire des cas, elle vise à mettre des bâtons dans les roues des négociations et à éliminer la possibilité de parvenir à un accord. »

En ce qui concerne l’exigence du Premier ministre de libérer le plus grand nombre possible d’otages vivants dans la première phase de l’accord, la clause 4 de la proposition israélienne stipule que « le Hamas doit libérer 33 des otages israéliens [vivants et morts] qui sont des femmes [civiles et soldates], des enfants [de moins de 19 ans qui ne sont pas soldats], des personnes âgées [de plus de 50 ans] et des civils malades et blessés ».

« Au cas où le nombre d’otages israéliens vivants à libérer au cours de cette étape n’atteindrait pas 33, la différence sera complétée par la libération d’un nombre correspondant de dépouilles des mêmes catégories pour cette phase », stipule la clause 4d.

Deux fonctionnaires de deux pays médiateurs distincts ont confirmé que la proposition israélienne obtenue par le Times of Israel était authentique.

Le porte-parole du bureau de Netanyahu n’a pas répondu à une demande de commentaire.

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