Netanyahu condamné à restituer les 300 000 dollars offerts par son défunt cousin
Les juges ont statué que l'argent donné par Milikowsky constitue un cadeau illicite ; le prêt accordé par le milliardaire Patrich pourra, en revanche, être remboursé comme convenu
La Haute Cour de justice a ordonné dimanche au chef de l’opposition Benjamin Netanyahu de restituer 300 000 dollars à la succession de son cousin décédé et ancien bienfaiteur, Nathan Milikowsky, jugeant que les fonds étaient un cadeau illicite.
Le tribunal a jugé que l’argent reçu par Netanyahu et son épouse Sara, alors qu’il était Premier ministre, pour financer leurs frais de justice était un cadeau interdit, en sa qualité de fonctionnaire.
Les juges ont estimé que, bien que les deux hommes soient cousins, les intérêts commerciaux étaient un facteur plus important, et que l’argent allait bien au-delà de ce qui était acceptable comme cadeau de routine entre membres d’une même famille.
Selon les remarques de Milikovski, citées par le procureur général de l’époque, Avichai Mandelblit, les fonds ont été mis à disposition « pour le soulager [Netanyahu] de tout souci financier alors qu’il occupait une fonction publique importante ».
Les juges ont également décidé que le prêt de 2 millions de shekels qu’il a reçu du magnat de l’immobilier Spencer Partrich était un cadeau interdit, mais qu’il pouvait être remboursé conformément à leur accord, sous la supervision du contrôleur de l’Etat Matanyahu Englman, puisque le prêt a été approuvé par le contrôleur et le procureur général.
Le groupe en faveur d’une bonne gouvernance, Hatnua LeTohar Hamidot, a salué la décision, qualifiant l’acceptation de tels fonds de « non valide et dangereuse ».
En novembre, Mandelblit a ordonné à Netanyahu de restituer un total de 900 000 dollars aux deux hommes d’affaires (300 000 dollars à Milikowsky et 600 000 dollars à Partrich), après qu’un arrêt de la Haute Cour de juillet 2021 a ordonné au procureur général de l’époque, au Comité des permis du contrôleur d’État et au chef de l’opposition d’expliquer pourquoi l’argent n’était pas un cadeau illicite et pourquoi il ne devrait pas être condamné à le rendre dans son intégralité.
Le Comité des permis du contrôleur d’État a décidé en 2019 que Netanyahu ne devait rendre que 30 000 dollars sur le total des fonds reçus de Milikowsky et qu’il n’avait pas à rendre le reste de l’argent au motif qu’il avait été utilisé pour la défense juridique de sa femme, Sara Netanyahu.
Une affaire distincte connue sous le nom de « l’affaire des actions » a été classée par Mandelblit en octobre. Elle concerne des allégations selon lesquelles Netanyahu aurait profité illicitement de plusieurs millions de dollars en vendant des actions d’une société à Milikowsky. Le bureau de Mandelblit s’est penché sur ces allégations pendant près d’un an et demi, après que des reportages télévisés ont affirmé que Netanyahu avait réalisé un rendement suspect de plus de 700 % sur les actions qu’il détenait dans la firme Seadrift Coke.
Mandelblit a reconnu que le Premier ministre avait peut-être reçu des avantages importants de son cousin dans cette affaire, mais a déclaré qu’il n’était pas certain qu’il l’ait fait sciemment. Il a également noté que le délai de prescription a expiré depuis longtemps pour les soupçons potentiels de fraude et d’abus de confiance dans l’affaire de 2007.
Selon un article de Haaretz, Partrich, connu pour avoir été proche de Netanyahu pendant de nombreuses années, a acheté en 2016 la moitié de la maison d’enfance de Jérusalem du Premier ministre de l’époque à son frère cadet Ido, devenant essentiellement le partenaire commercial de Netanyahu dans un accord négocié par l’avocat de Netanyahu, David Shimron.
Netanyahu, qui cherche à récupérer son rôle de Premier ministre lors des élections législatives du 1er novembre, est accusé de fraude et d’abus de confiance dans une affaire de cadeaux illicites reçus d’autres riches bienfaiteurs, l’une des trois affaires pénales pour lesquelles il est actuellement jugé.
Netanyahu continue de nier toutes les accusations dans l’ensemble des affaires qui lui sont reprochées.