Netanyahu exclut toute rotation avec Bennett et ne renverra pas Mandelblit
Le Premier ministre estime que ses rivaux ne peuvent former une coalition sans rotation et qualifie de "mensonge" le fait que Sara nommerait des hauts fonctionnaires
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a juré samedi qu’il n’accepterait pas d’alterner le poste de Premier ministre avec le chef du parti Yamina, Naftali Bennett, afin de former une coalition avec lui après les élections.
S’adressant à la Treizième chaîne, M. Netanyahu a affirmé que la seule façon pour ses rivaux politiques de former une coalition après les élections serait « un gouvernement de rotations ».
« Bennett dit ‘si j’ai 15 sièges, je serai Premier ministre' », a-t-il dit. « Avec moi, il n’y aura pas de rotation. Je n’aurai pas de rotation avec Bennett. »
Bennett est considéré comme un facteur décisif possible à l’issue des élections. Tous les sondages indiquent que Netanyahu ne sera pas en mesure de former un gouvernement sans lui, et il n’est pas certain qu’il y parvienne même avec son soutien.
M. Bennett a fait campagne sur la nécessité de remplacer les dirigeants actuels d’Israël, mais il n’a pas exclu de siéger avec M. Netanyahu.
Plus tôt samedi, lors d’une interview sur la Douzième chaîne, Galit Distal Atbaryan, en dixième position sur la liste électorale du Likud, a déclaré que Netanyahu devrait renvoyer le procureur général Avichai Mandelblit immédiatement après les élections.
Les rivaux du Premier ministre ont prévenu que Netanyahu avait l’intention d’agir ainsi afin de nommer un procureur général plus amical qui l’aidera à éviter son procès pénal.
Interrogé à ce sujet dans l’interview, Netanyahu a répondu : « Je ne traite pas du tout avec lui ». Lorsque l’intervieweuse Ayala Hason a fait remarquer qu’il n’avait pas répondu à la question et a posé à nouveau la question, il a répondu : « Non. »
Mais Netanyahu a également affirmé que de nombreux détails concernant Mandelblit étaient apparus qui remettaient sa conduite en question. « Si j’avais su toutes les choses qui ont été révélées par la suite », a-t-il dit, baissant la voix, indiquant apparemment qu’il ne l’aurait pas nommé.
Quant à son procès pénal, Netanyahu a insisté sur le fait que « ces affaires s’écroulent sous nos yeux. » Il a soutenu que « la vérité est si puissante » qu’aucun procès équitable ne pourrait le déclarer coupable de méfaits.
Vendredi, Itamar Ben Gvir, chef du parti extrémiste Otzma Yehudit, a déclaré qu’il conditionnerait son entrée dans une coalition gouvernementale à l’adoption d’une loi accordant à Netanyahu l’immunité dans son affaire de corruption et mettant fin à son procès.
Netanyahu a rejeté la déclaration de Ben Gvir comme une « pirouette enfantine ».
Ia affirmé que la procédure n’affecterait pas sa capacité à exercer ses fonctions de Premier ministre.
Cette semaine, un ancien haut fonctionnaire du complexe militaro-industriel israélien a affirmé qu’il y a plusieurs années, l’avocat de Netanyahu, David Shimron, lui a montré un contrat entre Netanyahu et sa femme Sara, qui lui donne un contrôle total sur des aspects essentiels des affaires nationales d’Israël. Il s’agirait notamment de dispositions lui permettant d’assister à des réunions ultra-secrètes et d’approuver les nominations des chefs du Mossad, du Shin Bet et de l’armée israélienne.
Netanyahu a qualifié cette affirmation de « mensonge éhonté » et s’est dit heureux que Shimron poursuive David Arzi, ancien vice-président de l’aviation commerciale et civile d’Israel Aerospace Industries, pour diffamation.
« Mes relations avec ma femme Sara sont des relations d’amour et d’immense reconnaissance que j’ai pour son sacrifice face à de tels mensonges », a-t-il déclaré. « Il y a beaucoup de mensonges… ils mentent sur Sara parce qu’ils ne peuvent pas me faire tomber aux élections. Je suis un Premier ministre de droite fort, alors ils créent un misérable faux récit. »
Netanyahu a également déclaré qu’il avait l’intention de maintenir le chef du Mossad, Yossi Cohen, à un poste influent lorsqu’il terminera son mandat dans les prochains mois.
« Je pense certainement qu’il pourra jouer un rôle plus tard. Je pense qu’il a apporté une grande contribution. Dans le gouvernement que je formerai, je veillerai à utiliser les talents de Yossi Cohen. »
Les sondages annoncent une impasse politique après l’élection, ni Netanyahu ni ses rivaux n’ayant la possibilité d’obtenir une majorité parlementaire.
De nouvelles élections, les quatrièmes depuis avril 2019, ont été convoquées en décembre après que le gouvernement de partage du pouvoir entre le Likud et Kakhol lavan n’a pas réussi à s’entendre sur un budget avant la date limite du 23 décembre.
L’élection, comme les trois précédentes, est largement considérée comme un référendum sur le pouvoir de Netanyahu au milieu de son procès en cours, ainsi que sur la gestion par son gouvernement de la pandémie de COVID-19.