Israël en guerre - Jour 370

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Netanyahu ferait preuve d’une « froide indifférence » face au sort des otages – sources

Deux des négociateurs ont expliqué à Ilana Dayan que le Premier ministre refuse d'envisager de nouvelles idées ; "sans lui, les chances de parvenir à un accord seraient meilleures"

Des parents et des sympathisants des otages israéliens détenus à Gaza depuis l'assaut barbare du groupe terroriste palestinien du Hamas sur le sud d'Israël le 7 octobre brandissent des pancartes lors d'une manifestation, à Tel Aviv, le 4 avril 2024. (Crédit : Jack Guez/AFP)
Des parents et des sympathisants des otages israéliens détenus à Gaza depuis l'assaut barbare du groupe terroriste palestinien du Hamas sur le sud d'Israël le 7 octobre brandissent des pancartes lors d'une manifestation, à Tel Aviv, le 4 avril 2024. (Crédit : Jack Guez/AFP)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu serait indifférent au sort des otages détenus par le Hamas à Gaza et aurait sapé les efforts visant à conclure un accord avec le groupe terroriste palestinien pour obtenir leur libération, selon deux membres de l’équipe de négociation israélienne qui se sont exprimés au micro de la Douzième chaîne.

Les négociateurs, qui n’ont été identifiés que par les lettres « A » et « D », se sont entretenus anonymement avec Ilana Dayan, présentatrice de l’émission d’investigation « Uvda », qui a été diffusée jeudi soir.

Dayan a déclaré que les deux hommes avaient décidé de se présenter de manière indépendante pour dénoncer le fait qu’Israël ne faisait pas tout ce qui était en son pouvoir pour sauver les otages qui sont retenus en captivité à Gaza, dans des conditions qu’ils qualifient « d’infernales », depuis plus de six mois.

« Il y a un fossé énorme entre les récits qu’ils essaient de créer aux yeux du grand public et les actions dans la réalité », a déclaré « A », dont la voix a été déformée pour masquer son identité.

Il a également décrit une atmosphère de « froide indifférence » à l’égard du sort des otages de la part de « l’échelon supérieur », plus précisément du bureau du Premier ministre, et a affirmé que lors des discussions sur la stratégie, Netanyahu n’était pas disposé à prendre en compte de nouvelles idées.

« Depuis décembre, et assurément depuis janvier, il est devenu clair pour tout le monde que nous ne négocions pas », a-t-il déclaré.

De grandes images des otages Naama Levy et Liri Albag brandies au-dessus de la foule alors que des manifestants appellent à un accord pour la libération des otages, à Tel Aviv, le 11 avril 2024. (Crédit : Danor Aharon/Mouvement de protestation pour la démocratie)

« Je ne peux pas dire que sans Netanyahu il y aurait eu un accord, mais je peux dire que sans Netanyahu, les chances de conclure un accord seraient meilleures », a estimé « D ».

« Cela se répète encore et encore, nous recevons un mandat pendant la journée, puis le Premier ministre passe des coups de téléphone pendant la nuit. Il dit : ‘Ne dites pas ceci, n’approuvez pas cela.’ C’est ainsi qu’il contourne les chefs de l’équipe de négociation ainsi que le cabinet de guerre », a-t-il noté.

« A » a ajouté que la délégation israélienne a été forcée de faire des demandes impossibles, telles que la demande de mars d’une liste d’otages vivants, qu’ils savent que le groupe terroriste palestinien du Hamas n’acceptera pas.

« Lorsque cette demande a été formulée, il n’était pas réaliste de s’attendre à ce que nous l’obtenions. »

« C’était une demande ridicule », a affirmé D. « Nous avions déjà la liste par nous-mêmes. Pourquoi devrions-nous l’obtenir du Hamas ? »

Ils ont également expliqué que les dirigeants politiques semblaient déconnectés du sort des otages et que, lorsqu’ils informaient les hommes politiques, les négociateurs essayaient souvent d’inclure des photos et des histoires des otages pour leur faire prendre conscience de leur sort.

Ils ont décrit comment, après la libération du premier groupe d’otages fin novembre, ils ont insisté pour que Netanyahu entende les témoignages et rencontre les responsables médicaux afin de se faire une idée de ce qu’ils enduraient en captivité, « en particulier les jeunes femmes ».

« Lorsque j’ai réalisé que l’État ne faisait pas tout ce qu’il pouvait, j’ai craqué. Je ne peux pas dire avec certitude qui sera encore en vie au moment où un accord sera conclu, ni ce qu’il restera d’eux. Ce que je peux dire, c’est que quel que soit l’accord conclu, il aurait pu l’être il y a deux mois », a déploré « A ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d’une réunion avec des proches d’otages détenus à Gaza, au bureau du Premier ministre, à Jérusalem, le 22 janvier 2024. (Crédit : Bureau du Premier ministre)

« Le temps n’est pas compté », a-t-il dit. « Il s’est écoulé. »

Malgré cela, les deux hommes ont déclaré que les personnes impliquées dans le retour des otages continuaient à faire tout ce qui était en leur pouvoir pour assurer leur survie.

Ils ont expliqué que l’équipe de négociation essayait toujours d’obtenir de nouvelles informations sur les otages afin de les partager avec les familles et de travailler avec l’armée israélienne pour éviter de blesser indûment les personnes retenues en captivité à Gaza, en plus de mener les négociations elles-mêmes.

« Nous faisons un effort suprême pour fournir aux otages un parapluie de protection afin de ne pas frapper ou nous approcher [des zones où ils sont détenus] pour qu’ils [le Hamas] ne paniquent pas et n’exécutent pas [les otages] », a souligné « A ».

Malgré les efforts considérables déployés pour protéger les otages, « A » a déclaré : « Je dois dire, honnêtement, que nous ne savons pas tout. »

Lorsqu’on lui a demandé si les otages entravaient les opérations militaires visant à détruire le Hamas, il a répondu qu’ils « ne sont pas exactement un fardeau pour Tsahal, mais qu’ils représentent un défi majeur ».

Ce défi ne fera que s’aggraver si Tsahal lance une incursion terrestre dans Rafah, la ville la plus méridionale de Gaza, où vit actuellement la majorité des habitants de la bande de Gaza. « A » a déclaré qu’il s’attendait à ce que les soldats israéliens y trouvent des otages « morts » s’ils y entraient.

Le Premier ministre a annoncé au moins quatre fois au cours des deux derniers mois qu’il avait approuvé les plans opérationnels de Tsahal à Rafah, mais aucune incursion ne semble prévue dans un futur proche en raison de la pression internationale massive pour trouver d’abord un moyen d’évacuer et de loger en toute sécurité plus d’un million de civils palestiniens déplacés dans la ville de Rafah.

Des troupes de l’armée israélienne opérant dans le quartier de Shejaiya, à Gaza, sur une image publiée le 11 avril 2024. (Crédit : Armée israélienne)

La guerre a éclaté lorsque des terroristes du Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tuant près de 1 200 personnes, principalement des civils, tout en prenant 253 otages de tous âges, en commettant de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Israël a répondu à cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays et la pire menée contre des Juifs depuis la Shoah par une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza visant à anéantir le Hamas, à mettre fin à son règne de seize ans à Gaza et à libérer tous les otages.

129 otages enlevés par le Hamas lors de l’assaut sauvage du 7 octobre sont encore à Gaza – mais certains ne sont plus en vie – après que 105 civils ont été libérés des geôles du groupe terroriste palestinien du Hamas lors d’une trêve d’une semaine fin novembre, et que cinq otages ont été libérées avant cela.

Trois otages ont été secourus par les troupes, et les corps de douze otages ont été retrouvés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée.

Illustration : Soldats israéliens marchant à côté des destructions causées par les terroristes du Hamas dans le kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2023, près de la frontière entre Israël et la bande de Gaza, dans le sud d’Israël, le 21 novembre 2023. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Tsahal a confirmé la mort de 34 des personnes encore détenues par le Hamas, citant de nouveaux renseignements et des découvertes obtenues par les soldats opérant à Gaza. Toutefois, des responsables israéliens et américains ont déclaré en privé que le nombre de morts pourrait être beaucoup plus élevé.

Une personne est encore portée-disparue depuis le 7 octobre, et son sort est indéterminé.

Le Hamas détient aussi les corps sans vie de deux soldats tués au combat en 2014 dans la bande, Oron Shaul et Hadar Goldin. Il garde aussi en captivité deux civils, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore en vie. Ils avaient été capturés après être entrés dans la bande de leur propre gré, en 2014 et en 2015 respectivement.

Après un regain d’optimisme lundi à la suite d’une proposition américaine en faveur d’une trêve au moins temporaire qui inclurait la libération de certains otages israéliens enlevés lors de l’assaut du Hamas, le groupe terroriste palestinien a donné une première réponse mitigée, affirmant que ses demandes n’étaient pas suffisamment satisfaites.

Plus de six mois après le début de la guerre, le Hamas a déclaré qu’il « étudiait » une nouvelle proposition de trêve temporaire soumise lors des pourparlers avec les médiateurs américains, qataris et égyptiens.

Selon ce plan, les combats cesseraient pendant six semaines, 40 femmes et enfants otages seraient échangés contre des centaines de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël et jusqu’à 500 camions d’aide entreraient à Gaza chaque jour, a déclaré une source du Hamas.

Le groupe terroriste palestinien a déclaré qu’il « appréciait » les derniers efforts des médiateurs, mais a accusé Israël de ne pas répondre à ses demandes de longue date, notamment le retrait total des troupes de la bande de Gaza.

Israël a catégoriquement rejeté cette condition, ainsi que la demande du Hamas, qui souhaite que les dizaines de milliers de personnes déplacées qui ont fui les combats dans le nord du territoire côtier soient autorisées à rentrer chez elles sans entrave. Israël chercherait à obtenir des conditions qui lui permettraient de s’assurer que les terroristes du Hamas ne profitent pas de la situation pour se repositionner dans le nord de la bande de Gaza.

Plus de 33 100 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Tsahal dit avoir éliminé 13 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus d’un millier de terroristes qui ont pris d’assaut Israël le 7 octobre.

260 soldats israéliens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 27 octobre, début de l’incursion terrestre lancée en représailles à l’attaque barbare du Hamas menée le 7 octobre.

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