Netanyahu inquiet qu’Obama puisse agir contre Israël à la fin de son mandat
Le Premier ministre a démenti une information de la radio militaire, quelques heures après le démenti par le département d’Etat d’une information similaire de la Deuxième chaîne

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’inquiète que l’administration Obama puisse utiliser ses dernières semaines en poste pour soutenir des décisions du Conseil de sécurité de l’ONU et d’autres mesures nuisibles à Israël, a annoncé dimanche la radio militaire.
Netanyahu a donc essayé de persuader ses collègues du gouvernement d’approuver une série de mesures pour améliorer l’économie de la Cisjordanie et pour montrer l’implication d’Israël à améliorer la vie des Palestiniens, mais s’est vu entravé par une opposition au sein du cabinet de sécurité par des ministres, dont Naftali Bennet, Ayelet Shaked et Zeev Elkin, selon la radio.
Le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan du Likud, parti du Premier ministre, a déclaré à la station de radio dimanche matin qu’il ne croyait cependant pas que l’administration Obama soutienne ou ne mette pas son veto à des résolutions de l’ONU soutenant un état palestinien ou des mesures similaires pour imposer ses termes.
« Il est inconcevable que le président Obama ait une telle intention, a déclaré Erdan, étant donné que lui et son administration soulignent que la solution au conflit requiert des négociations directes et un compromis entre les deux parties elles-mêmes. »
Erdan a également déclaré qu’il soutiendrait personnellement des mesures pour améliorer la qualité de vie des Palestiniens dans les territoires, et qu’il pensait que Netanyahu serait capable de sécuriser un soutien majoritaire au cabinet de sécurité, dont il est membre, pour de telles mesures si et quand ce serait nécessaire.

L’information de la radio militaire, qui ne citait pas de sources identifiées, annonçait que les inquiétudes de Netanyahu sur de possibles décisions de l’administration Obama se concentrait sur la période entre novembre 2016, quand le nouveau président sera élu, et janvier 2017, quand le président élu commencera son mandat.
Etant donné l’historique des relations difficiles entre les dirigeants des deux pays, cette période constituerait une brève fenêtre temporelle où l’administration Obama pourrait avancer son agenda sans répercussion intérieure, selon la radio.
L’information de la radio militaire suivait de très peu une affirmation similaire diffusée samedi soir sur la Deuxième chaîne, selon laquelle le secrétaire d’Etat américain John Kerry visiterait Israël dans les prochaines semaines, qu’il chercherait à reprendre les pourparlers de paix et que s’il échouait, l’administration Obama pourrait essayer d’imposer une sorte d’accord dans les derniers mois de la présidence Obama – après l’élection d’un nouveau président américain, et avant qu’Obama ne s’efface.
Le département d’Etat américain a catégoriquement démenti la plupart des affirmations de la chaîne samedi soir. Répondant sur Twitter à la couverture par le Times of Israel du reportage de la Deuxième chaîne, le porte-parole du département d’Etat, John Kirby, a déclaré que le secrétaire n’avait « pas de projets […] de prochain voyage en Israël. Et pas de projet pour lui de reprendre les négociations. »
« Besoin des deux côtés pour réduire la violence, » a ajouté Kirby dans son tweet.
@TimesofIsrael No plans by @JohnKerry to travel soon to Israel. Also no plan by him to restart talks. Need both sides to reduce violence.
— Matthew Miller (@StateDeptSpox) February 6, 2016
Le reportage de la Deuxième chaîne semblait être basé, au moins en partie, sur son entretien plus tôt dans la journée de samedi avec le chef de l’opposition, Isaac Herzog.
Herzog a déclaré que l’administration Obama « n’avait pas abandonné le processus [de paix israélo-palestinien] » et qu’il pensait que Kerry « pourrait venir ici bientôt » pour essayer à nouveau de faire avancer les choses. Herzog, président du parti de l’Union sioniste, a rencontré Kerry mardi à Rome.
Herzog a déclaré que beaucoup de dirigeants mondiaux discutaient de l’impasse du processus [de paix] et évaluaient des idées, dont certaines « pourraient être au détriment d’Israël ». Israël pourrait affronter des « décisions venues de toutes les directions » a-t-il déclaré, notant que la menace de la France la semaine dernière de reconnaitre un Etat palestinien en cas d’échec de sa nouvelle tentative à reprendre des pourparlers de paix et d’atteinte d’un accord « ne sortait pas de nulle part ».
Si Israël ne reprend pas l’initiative, a déclaré Herzog, « nous aurons un accord qui nous sera imposé ». Il a noté que, dans la dernière année de la présidence Obama, le président « pouvait faire ce qu’il voulait ».
Herzog a déclaré qu’il n’était pas certain que les Américains aient déjà décidé de ce qu’ils voulaient tenter. Mais « quand vous entendez que les dirigeants mondiaux veulent prendre des décisions unilatérales », a-t-il déclaré, cela souligne l’impératif pour Israël « d’initier de nouvelles actions qui amélioreront sa propre sécurité ».