New York: Enquête du département de l’Éducation après le partage d’un lien antisémite par un bureau
Une lettre d'information distribuée par le groupe des services d'orientation professionnelle contient un lien vers un document intitulé "Stop Gaza Genocide"
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

NEW YORK – Le département de l’Éducation de la ville de New York a annoncé vendredi avoir lancé une enquête après l’envoi, par l’un de ses bureaux, d’une lettre d’information qui orientait vers un lien anti-Israël – dont le texte utilisait un « langage clairement antisémite ».
« Aujourd’hui, une négligence troublante a été portée à mon attention, avec un lien redirigeant vers un contenu politique offensant, un lien qui avait été intégré à l’une de nos lettres d’information », a déclaré la chancelière des écoles de la ville de New York, Melissa Aviles-Ramos, dans un communiqué. « Cette inclusion contrevient à nos politiques de neutralité politique et elle utilise un langage haineux et antisémite ».
Ce lien figurait dans une lettre d’information provenant du Bureau des parcours des élèves du ministère, une lettre qui a été envoyée le 1er avril. Ce bureau prépare les élèves des écoles publiques aux carrières post-scolaires.
Dans la lettre, sous l’icône du Centre de la Shoah pour l’humanité, se trouvaient des ressources pour « faciliter les échanges de soutien ». L’une de ces ressources était un lien intitulé « Scripts pour contacter les représentants » – mais le lien menait à un document Google intitulé « Stop Gaza Genocide Toolkit », un document diffusé par l’organisation US Campaign for Palestinian Rights, selon des images que les défenseurs des enseignants juifs ont partagées avec le Times of Israel.
Le document a fait surface après qu’une source, au sein du système scolaire public, a partagé la lettre d’information avec le groupe de défense EndJewHatred, a déclaré Michelle Ahdoot, une activiste du groupe. EndJewHatred a fait connaître la lettre d’information, ce qui a entraîné la déclaration de la chancelière.
« Israël se prête actuellement à un déchaînement de mort et de destruction », est-il écrit dans le document qui exhorte les lecteurs à appeler le Congrès en signe de protestation.
« Le Congrès ne connaîtra pas le repos tant qu’il financera et qu’il permettra un génocide. Ils ont du sang sur les mains », ajoute le document.
Il contient également des images de manifestations, des informations sur « l’argent des groupes pro-israéliens », des graphiques de protestation à destination des réseaux sociaux, des liens vers des tracts à imprimer et des informations sur la participation aux rassemblements et autres défilés pro-palestiniens et anti-israéliens.
« Israël assassine en masse les familles palestiniennes avec l’argent de nos impôts », continue-t-il.
Le document apporte son soutien au mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS) visant Israël, appelant à boycotter des entreprises telles que McDonald’s, Disney et Domino’s Pizza, ainsi que les entreprises israéliennes Ahava, SodaStream et Elbit. Un graphique montre le logo de l’entreprise de houmous Sabra dégoulinant de sang avec le mot « tueur ».
Un porte-parole du département de l’Éducation a confirmé ces détails auprès du Times of Israel.
« Ce langage est blessant pour de nombreux membres de notre communauté juive et nous nous en excusons profondément », a commenté Aviles-Ramos. « Dès que la direction a eu connaissance de ce lien, nous avons immédiatement ordonné son retrait et nous avons déjà commencé à mener une enquête approfondie sur la manière dont il a été ajouté à une communication [des écoles de la ville de New York] ».
Le texte de la lettre d’information indique qu’elle a été envoyée à des personnes qui ont été impliquées dans le Bureau des parcours étudiants. Le nombre de personnes ayant reçu le message reste indéterminé.
Les défenseurs des écoles publiques juives affirment depuis longtemps que l’antisémitisme est endémique dans le système scolaire et ils réclament des réformes.
« C’est un excellent exemple de l’enracinement de la haine dans les écoles publiques de la ville de New York et de l’incapacité de l’administration à superviser toutes les différentes composantes de la ville de New York pour s’assurer que cette haine ne se propagera pas », a déclaré Tova Plaut, cofondatrice de l’Alliance des écoles publiques de la ville de New York, un groupe de défense des intérêts des juifs.