Nitikorn Sae Wang, 26 ans : Un ouvrier thaï qui n’aura jamais pu rencontrer son fils
Il a été assassiné par les terroristes du Hamas au kibboutz Kfar Aza, le 7 octobre
Nitikorn « Lee » Sae Wang, 26 ans, originaire d’un village de la province de Chiang Rai, dans le nord de la Thaïlande, a été assassiné par les terroristes du Hamas au kibboutz Kfar Aza, le 7 octobre.
Son ami et compatriote, Wayo Yama, qui était, comme lui, ouvrier agricole, a raconté l’attaque lancée par les hommes armés dans un entretien poignant qui a été accordé à la chaîne Kan.
Lorsqu’ils ont entendu le bruit des premières roquettes, a raconté Yama, les deux hommes sont allés se mettre à l’abri. Peu de temps après, a-t-il ajouté, « quatre hommes se sont montrés ; ils sont venus directement dans notre logement ; ils étaient habillés en civil mais ils avaient des armes de poing, des grenades et des couteaux ».
« Lee était assis dans l’abri anti-aérien situé à côté de la maison », a-t-il continué. « Ils ont levé leur arme sur lui, en direction de sa tête et il est parti avec eux ».
Yama est finalement parvenu à s’échapper par la fenêtre mais Nitikorn a été tué, comme cela a aussi été le cas d’un autre de leurs amis, Settha « Tom » Homsorn. D’autres ouvriers agricoles ont été emmenés en captivité.
« Je suis tellement triste de ne pas avoir pu les sauver », s’est-il exclamé dans son interview. « J’ai tout vu mais je n’ai rien pu faire. Et je veux leur dire qu’ils me manquent énormément, que je les aime beaucoup ».
Le corps sans vie de Nitikorn a été rapatrié en Thaïlande, le 26 octobre, pour y être inhumé. Il a laissé derrière lui son épouse Weeriya, leur fils de presque deux ans, Sittichai, ainsi que ses parents, Charin et Naiyana.
Le 12 octobre, alors que le sort réservé à Nitikorn était encore indéterminé, son épouse Weeriya avait indiqué à un média local qu’elle n’avait plus eu de contact avec son mari depuis le samedi précédent, avant onze heures du matin. Il lui avait alors dit qu’il y avait des tirs de roquettes, des coups de feu et qu’il se cachait dans un abri antiaérien.
Weeriya avait expliqué que la famille avait emprunté 110 000 baht , l’équivalent de 3 000 dollars, pour financer son voyage vers Israël. Il voulait y gagner suffisamment d’argent pour « commencer une famille, construire une maison, acheter une voiture et faire carrière ».
Lorsqu’il était parti pour Israël, plus de deux ans avant sa mort, Weeriya était alors enceinte de quatre mois : « Il n’a pas vu le visage de son fils depuis qu’il est né. Aujourd’hui, mon fils est âgé d’un an et il n’a jamais rencontré son père ».