Nouveaux tirs de roquettes au nord : le Hezbollah attaque des positions de Tsahal
Un homme a été modérément blessé par une frappe revendiquée par le groupe terroriste libanais. Des chars israéliens se préparent à l'attaque, un drone a frappé un lanceur de mortier
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Des roquettes ont été tirées depuis le Liban sur des villes du nord d’Israël, et le groupe terroriste du Hezbollah a attaqué plusieurs positions de l’armée israélienne le long de la frontière, alors que les escarmouches se poursuivent à la frontière, en paralèlle avec la guerre contre le Hamas la bande de Gaza.
Selon l’armée israélienne, neuf roquettes lancées depuis le Liban ont déclenché les sirènes à Kiryat Shmona et dans plusieurs localités voisines. Toujours selon l’armée, quatre d’entre elles ont été interceptés par le système de défense aérienne Dôme de fer.
Une roquette au moins a atterri dans la ville du nord du pays, sans faire de blessés ni de dégâts.
Peu avant le déclenchement des sirènes, l’armée israélienne avait fait savoir que l’un de ses chars avait bombardé deux positions de lancement de missiles guidés antichars (ATGM) dans le sud du Liban, où l’armée avait identifié une tentative d’attaque.
Un troisième site de lancement d’ATGM a été frappé suite à une attaque de missiles sur Metula, une fois encore dans le nord du pays.
L’armée israélienne a par ailleurs déclaré que des projectiles ont été lancés depuis le Liban dans la zone contestée du mont Dov, où se trouvent plusieurs postes militaires, mais aucune ville habitée.
L’armée israélienne a ajouté avoir utilisé un drone contre une cellule terroriste qui lançait des obus de mortier depuis le Liban, dans le secteur de Tel Turmus, dans le nord d’Israël, au sud du mont Dov.
Tout au long de la journée de mercredi, le Hezbollah s’est vanté d’avoir lancé plusieurs missiles et attaqué un certain nombre de positions de l’armée israélienne le long de la frontière.
Une vidéo publiée par le groupe terroriste le donne à voir en train de tirer sur des caméras et des équipements de surveillance israéliens à la frontière.
Tsahal a fait savoir que les missiles visaient des zones situées non loin de Metula, Malkia, du kibboutz Manara et de Rosh HaNikra. Les tirs auraient visé un certain nombre de postes militaires dans la région, selon Tsahal, qui n’a pas fait état de victimes parmi ses rangs.
L’hôpital Rambam de Haïfa a confirmé avoir admis une personne dans un état modéré suite à la chute de l’un des missiles, sans préciser ni comment ni où elle avait été blessée.
L’armée israélienne a expliqué avoir riposté par des tirs d’artillerie sur le foyer des tirs de missiles et d’artillerie, dans le sud du Liban, et mené des frappes contre des positions du Hezbollah.
Mercredi, avant l’aube, le Hezbollah a tiré un missile sur les forces israéliennes près de Shtula, moshav du nord d’Israël, qui a légèrement blessé quatre soldats.
Shtula, Metula, Malkia, Manara et Rosh HaNikra font partie des 28 localités du nord évacuées en raison des menaces de guerre.
Ces incidents sont les derniers en date d’une longue série, à la frontière nord, avec le Hezbollah soutenu par l’Iran ainsi qu’avec des membres du Hamas. Les ripostes sont jusqu’alors restées limitées, mais Israël a menacé le Liban en cas d’intensification des attaques du Hezbollah.
Au total, cinq soldats israéliens au moins, 11 terroristes du Hezbollah et cinq terroristes palestiniens ont été tués dans les échanges. Un civil israélien a été tué dans une attaque du Hezbollah dimanche, et deux civils libanais ainsi qu’un journaliste auraient également été tués par des bombardements israéliens.
Israël continue de faire la guerre au Hamas à Gaza suite à l’assaut meurtrier du groupe terroriste, le 7 octobre dernier, au cours duquel 1 400 personnes ont été massacrées et 200 à 250 prises en otage et conduites dans la bande de Gaza.
Le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, a déclaré mardi que si le Hezbollah « faisait une erreur », il serait « détruit ».
Dernièrement, l’Iran a multiplié les annonces d’un possible élargissement du conflit, au moment où Israël s’apprête à lancer une incursion terrestre pour renverser le Hamas dans l’enclave palestinienne.
Israël et les États-Unis ont sommé l’Iran et le Hezbollah de rester en-dehors du conflit et Washington a envoyé deux de ses porte-avions dans la zone, signe fort d’une possible intervention pour défendre Israël, le cas échéant.
Face au durcissement de la situation, l’armée israélienne et le ministère de la Défense ont donné l’ordre d’évacuer les civils des villes situées jusqu’à deux kilomètres de la frontière libanaise, pour les protéger des attaques de roquettes et de missiles du Hezbollah et des factions palestiniennes alliées.
L’Autorité nationale de gestion des urgences (NEMA) du ministère a déclaré que les quelque 27 000 résidents seraient logés aux frais l’État dans des maisons d’hôtes.
Nombre d’habitants des villes frontalières du nord ont déjà évacué vers le sud, effrayés par les attaques menées depuis le Liban.
Les niveaux d’alerte sont au plus haut car le Hezbollah s’est dit « fin prêt » à se joindre à son allié palestinien du Hamas pour mener la guerre contre Israël, le moment venu.