Oman appelle les entreprises d’Etat à remplacer les étrangers par des nationaux
Ce projet a pour but, selon le ministère, "d'offrir des opportunités d'emploi aux Omanais qualifiés" et de "renforcer les compétences et les capacités nationales"
Le gouvernement du sultanat d’Oman a appelé mercredi les entreprises publiques à remplacer leurs employés étrangers occupants des postes à responsabilités par des citoyens nationaux « le plus vite possible », dans ce pays du Golfe qui compte un nombre important d’expatriés.
Comme dans les autres Etats de la région, de nombreux immigrés, principalement venus d’Asie et du Moyen-Orient, travaillent à Oman. Plus de 40 % des 4,6 millions d’habitants de ce pays sont des expatriés, pour la plupart des travailleurs pauvres occupant des emplois subalternes faiblement rémunérés.
« Toutes les entreprises publiques doivent accélérer le remplacement des expatriés par les Omanais », a déclaré le ministère des Finances dans un document officiel, insistant particulièrement sur « les postes de direction ».
Ce rappel à l’ordre intervient après que le ministère a, dit-il, « constaté, à travers les rapports financiers et administratifs, la présence d’un grand nombre d’expatriés occupant des postes de direction dans des entreprises publiques ».
Ce projet, qui doit « s’appliquer le plus vite possible », a pour but, selon le ministère, « d’offrir des opportunités d’emploi aux Omanais qualifiés » et de « renforcer les compétences et les capacités nationales ».
Depuis les années 1970, de nombreux travailleurs asiatiques et arabes se sont installés dans les pays du Golfe, qui se sont largement développés grâce à l’exportation d’énergies fossiles comme le pétrole en Arabie saoudite ou le gaz au Qatar. L’économie d’Oman dépend elle aussi en grande partie de l’or noir.
Plus de 25 millions d’étrangers vivent dans la région. Ils constituent même la majorité de la population au Qatar, au Koweït et aux Emirats arabes unis.
Les conditions de travail et d’hébergement de cette main d’œuvre immigrée sont régulièrement dénoncées par les organisations de défense des droits humains.
Face à la pandémie de Covid-19, les pays du Golfe ont tenté de rapatrier les travailleurs étrangers mais se sont souvent heurtés au refus des pays d’origine.
Depuis 2014, les Etats du Golfe souffrent de la chute des prix du pétrole et ont dû revoir leurs dépenses publiques à la baisse. Ils ont mis en place des politiques publiques visant à favoriser l’intégration de leurs ressortissants nationaux au marché du travail.