Paris : Cérémonie à la mémoire des Juifs de Tunisie tués dans la Shoah
L'évènement aura lieu le 5 décembre prochain à la Grande synagogue de Paris, en présence du grand rabbin de Tunisie
Le dimanche 5 décembre prochain, à 10h45, à la Grande synagogue de Paris, aura lieu une cérémonie en mémoire des Juifs de Tunisie morts au Champ d’honneur pendant la Seconde Guerre mondiale, dans les camps d’extermination d’Europe ainsi que dans les camps de travail forcé pendant l’occupation du territoire tunisien par les forces nazies.
Haim Bittan, grand rabbin de Tunisie, participera à la cérémonie.
Plusieurs personnalités de la société civile et de la communauté, dont les présidents du Consistoire central, du Consistoire de Paris et du CRIF, seront également présentes à cette cérémonie organisée par le Centre français du judaïsme tunisien.
Le 9 décembre 1942, le colonel SS Walter Rauff, inventeur des camions à gaz (chambres à gaz mobiles utilisées sur le front de l’Est), alors à la tête d’un groupe de SS, a profané la Grande synagogue de Tunis, détruisant les objets sacrés. Il a également organisé une rafle des Juifs de 17 à 40 ans autour de la synagogue et dans les quartiers environnants, ainsi qu’aux abords de l’école de l’Alliance israélite.
Plus de 4 000 Juifs tunisiens ont été envoyés dans des camps de travail forcé pendant la guerre. 90 000 Juifs vivaient alors dans le pays.
Les noms des victimes juives tunisiennes de la Shoah sont listés au musée national Auschwitz-Birkenau. Selon le musée, 46 sont morts dans les camps de travail forcé en Tunisie et 160 Juifs de Tunisie vivant en France ont été déportés vers les camps de la mort.
Néanmoins, selon le chercheur Victor Hayoun, plus de 700 Juifs d’origine tunisienne auraient été tués durant la Shoah : 50 dans les camps tunisiens de travail forcé, 390 d’une autre manière en Tunisie et 365 dans les camps de la mort, principalement à Auschwitz.
« Quand j’ai réalisé qu’il n’y avait pas de recherche scientifique sur la Shoah des Juifs de Tunisie, j’ai décidé de soulever la question et je travaille dessus depuis environ 12 ans », expliquait M. Hayoun en 2017 lors d’une conférence sous le thème « De Tunis à Djerba » au Centre Dahan de l’Université Bar-Ilan.
« Les chiffres parlent d’eux-mêmes : nous parlons de près de 700 membres de la communauté. Jusqu’en 2006, nous ne connaissions que 400 victimes d’origine tunisienne et en 2012, nous en connaissions 488. Aujourd’hui, nous savons que le nombre est plus proche de 700. »
Certains Juifs tunisiens se sont engagés dans les réseaux de résistance, comme Georges Attal, Maurice Nisard ou Paul Sebag. Certains d’entre eux ont été déportés.