Pas assez pour « judaïser le Néguev et la Galilée »: Otzma Yehudit s’oppose au budget
Bien qu'il ait déjà reçu 460 M de NIS sur les 13,7 Mds de NIS de fonds discrétionnaires approuvés par le cabinet, le parti de Ben Gvir réclame plus d'argent
Carrie Keller-Lynn est la correspondante politique et juridique du Times of Israël.
Les ministres du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit ont critiqué dimanche le projet de budget de l’État en raison de leur mécontentement quant au montant des fonds discrétionnaires alloués au ministère du Développement du Néguev et de la Galilée, dont le parti est titulaire.
Dans des déclarations divulguées lors de la réunion à huis clos du cabinet de dimanche, Itamar Ben Gvir, chef du parti et ministre de la Sécurité nationale, a déclaré « être opposé à ce budget » et a qualifié la répartition d’injuste.
Son collègue du parti, le ministre du Développement du Néguev et de la Galilée, Yitzhak Wasserlauf, a ajouté que la faible allocation « est également une violation de ce qui nous a été promis dans les accords de coalition ». « J’espère que le budget ne sera pas adopté en l’état. » Les accords de coalition ne sont pas contraignants.
Les deux ministres ont exprimé leur frustration une semaine seulement après qu’un projet de financement discrétionnaire de 12,4 milliards de shekels joint au budget 2023-2024 a été rendu public. Le ministère du Développement du Néguev et de la Galilée a reçu 460 millions de shekels, selon l’analyse de la Fondation Berl Katznelson.
Bien que les ministres d’Otzma Yehudit aient refusé de voter, le cabinet a approuvé une augmentation de 13,7 milliards de shekels du financement discrétionnaire. Les ministres du Yahadout HaTorah, Yitzhak Goldknopf et Meïr Porush, se sont également opposés à cette décision.
Ben Gvir et son parti sont le maillon le plus fragile de la coalition de droite radicale du Premier ministre Benjamin Netanyahu, et à huis clos, leurs partenaires de la coalition considèrent Ben Gvir comme le plus susceptible de renverser l’alliance avant les élections législatives de 2026.
La semaine dernière, une précédente crise de coalition initiée par Ben Gvir a été résolue par l’entrée d’Israël dans une opération militaire à Gaza, dont il a profité pour mettre fin unilatéralement au boycott de sa coalition.
Malgré l’augmentation de 460 millions de shekels que recevra le ministère du Développement du Néguev et de la Galilée, Ben Gvir a accusé le ministre des Finances Bezalel Smotrich d’avoir donné la priorité aux intérêts de son propre parti, HaTzionout HaDatit, dans le processus de budgétisation.
« Nous ne pouvons pas oublier le Néguev et la Galilée. La répartition doit être équitable. Il n’est pas possible que Smotrich prenne trois milliards pour lui et laisse le Néguev et la Galilée sans budget », a déclaré Ben Gvir lors de la réunion du cabinet.
S’adressant à Smotrich, avec qui Ben Gvir s’est présenté sur une liste commune aux élections de 2022, le ministre de la Sécurité nationale a ajouté que « le poste de ministre des Finances est important. Mais il ne faut pas oublier que les 14 sièges que nous avons obtenus ensemble proviennent de personnes qui veulent judaïser le Néguev et la Galilée ».
Les partis de Ben Gvir et de Smotrich sont tous deux de fervents partisans du contrôle juif sur les terres d’Israël et ont promis de soutenir la construction de communautés juives dans les régions moins peuplées et mal gouvernées du pays, principalement dans le sud du désert du Néguev et dans le nord de la Galilée.
« Il ne reste que 14 % de Juifs en Galilée. Nous voulons judaïser la région, mais sans budget, nous ne pourrons pas le faire », a déclaré Wasserlauf au cabinet. « Je suis déçu et en colère. C’est une blessure pour le Néguev et la Galilée… Il est facile pour Bezalel de négocier avec lui-même. »
Le budget de l’État doit être approuvé avant le 29 mai, faute de quoi la coalition pourrait être confrontée à des élections législatives anticipées.