Pas de passeport allemand pour les anti-Israël et les négationnistes
Le parti d'extrême droite AfD fustige cette réforme et redoute que le passeport allemand ne soit ainsi « bradé »
Le gouvernement allemand l’avait souhaité, c’est désormais chose faite : depuis le 27 juin dernier, l’obtention de la nationalité allemande est conditionnée à la reconnaissance de la Shoah et du droit d’Israël à exister en sécurité.
Dans un entretien à l’hebdomadaire Der Spiegel en mars, la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser s’était justifiée en expliquant que « L’Allemagne a une responsabilité particulière envers les Juifs et l’État d’Israël après l’Holocauste, crime contre l’humanité qu’elle a commis ».
Ceux qui veulent devenir Allemands doivent savoir « ce que cela signifie et s’engager à assumer cette responsabilité de l’Allemagne » qui fait partie de « l’identité » du pays, avait-elle ajouté.
Les postulants devront dès lors reconnaître la responsabilité historique de l’Allemagne pour les crimes commis sous le national-socialisme, dont le meurtre de six millions de Juifs. Ils devront accepter cet héritage pour participer à la lutte contre l’antisémitisme.
Nancy Faeser a précisé qu’il était essentiel pour tous les futurs naturalisés de reconnaître « la relation particulière et étroite de la République fédérale d’Allemagne avec l’État d’Israël, en particulier que la sécurité et le droit à l’existence d’Israël font partie de la raison d’État allemande ».
Cette réforme qui intervient alors que les actes antisémites connaissent une forte augmentation depuis l’attaque du 7 octobre par le Hamas, implique de nouveaux mécanismes de vérification par les services de naturalisation, parmi lesquels des questions sur Israël, les Juifs et les crimes allemands de la Seconde Guerre mondiale. Avoir été condamné pour un acte antisémite ou raciste disqualifie automatiquement un postulant à la nationalité allemande.
De son côté, le parti d’extrême droite AfD (Alternative für Deutschland) fustige cette réforme et redoute que le passeport allemand ne soit ainsi « bradé ». Le chef de la CDU, Friedrich Merz, qui s’était battu pour que la clause de la reconnaissance d’Israël soit ajoutée aux conditions à remplir, répond clairement : « Ceux qui refusent cette condition n’ont rien à faire en Allemagne ! ».