Peu de risques pour le Palestinien de Gilboa soupçonné d’avoir violé des soldates
En l'absence de témoins oculaires ou de témoignages d'autres gardiens, l'accusation a du mal à réunir suffisamment de preuves pour faire condamner Mahmoud Atallah
Le détenu palestinien, soupçonné d’avoir violé et harcelé sexuellement des gardiennes dans une prison israélienne, ne sera probablement pas condamné pour viol, selon les médias israéliens.
Alors que l’enquête sur les agressions sexuelles commises par le détenu palestinien Mahmoud Atallah à l’encontre d’une soldate de la prison de Gilboa touche à sa fin, il semble peu probable que les preuves soient suffisantes pour l’inculper de viol, a rapporté la Douzième chaîne jeudi.
En l’absence de témoins oculaires ou de témoignages d’autres gardiens de la prison, et parce que les agressions présumées d’Atallah auraient eu lieu dans une pièce sans caméra, l’accusation a du mal à rassembler suffisamment de preuves pour son inculpation, selon les informations.
Cependant, il n’a pas été précisé si Atallah pourrait être inculpé pour d’autres agressions sexuelles commises sur d’autres gardiennes de la prison.
Atallah est en isolement depuis 2018, en raison du scandale dans lequel l’agent de renseignement Rani Basha aurait « livrées » des soldates à des prisonniers de sécurité pour être violées et abusées sexuellement, à sa demande.
En juillet, le site d’information Ynet a rapporté qu’un prisonnier palestinien condamné pour terrorisme faisait l’objet d’une enquête de police pour agression sexuelle, alors qu’il était incarcéré.
Quelques jours plus tard, une ancienne soldate de Tsahal, qui avait servi comme gardienne à la prison de Gilboa, a allégué qu’elle avait été violée à plusieurs reprises par un prisonnier, nommé plus tard comme Atallah.
Dans une interview accordée au site d’information Ynet le mois dernier, la jeune femme, identifiée sous le pseudonyme de Hila, a décrit les agressions et a déclaré qu’elle « menait une guerre » pour blanchir son nom contre les rumeurs à son sujet et les accusations de mensonge.
« L’histoire ne s’arrête pas au terroriste et aux geôliers. L’histoire est plus compliquée et bien plus grande. Qui lui a permis, pendant plus de quatre ans, de toucher, d’attaquer et de violer ses gardiennes ? », avait-elle ajouté.
Des allégations selon lesquelles des gardiens de Gilboa ont « livré » des soldates de Tsahal, en poste dans la prison, à des condamnés palestiniens pour terrorisme circulent depuis 2018, mais l’affaire avait été classée en raison d’un manque de preuves.
Mais l’année dernière, l’enquête a été rouverte à la suite de nouvelles allégations apparues lors d’une enquête sur une évasion à la prison de Gilboa.
La semaine dernière, une transcription de l’enquête de Basha de 2018, publiée par la Douzième chaîne, a suggéré que le phénomène pourrait avoir commencé encore plus tôt.
Interrogé sur le fait de ne pas avoir traiter les allégations d’agression sexuelle portées à sa connaissance, Basha avait alors déclaré que « la question du harcèlement sexuel ne date pas d’hier ». « Elle a probablement commencé avant ma prise de fonction. »
Le commandant de la prison de Gilboa, Freddy Ben Shitrit, avait, quant à lui, déclaré que la prison « faisait du proxénétisme avec les soldates » et « qu’elle remettait des femmes soldats à des terroristes à des fins sexuelles », faisant apparemment référence à une pratique présumée consistant à placer les femmes soldats en contact étroit avec les prisonniers comme des objets sexuels à reluquer, voire à agresser.