Philippe Lellouche : « Être Juif en France en 2024, c’est pas une partie de plaisir »
L'acteur et comédien parle notamment de sa judéité sur scène, dans son one-man show qu'il joue en ce moment en tournée en France
À l’occasion de la promotion de son one-man show « Stand alone », l’acteur et comédien juif Philippe Lellouche a accordé une interview à Yahoo, dans laquelle il évoque notamment les défis que représente le fait d’être Juif en France surtout depuis le pogrom du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël.
« Être Juif en France en 2024, c’est pas une partie de plaisir », a-t-il déclaré. Depuis le 7 octobre, les actes antisémites sont en très forte hausse en France et créent pour la communauté juive une atmosphère anxiogène.
« Il y a un grand dramaturge qui, après la guerre, avait dit : ‘je disais avant la guerre je suis Français et juif, maintenant je suis obligé de dire je suis juif et Français’ », a-t-il affirmé. « Et moi j’espère qu’on va pouvoir continuer longtemps dans notre pays à dire ‘je suis Français et juif’, et pas le contraire ».
Par ailleurs, il a expliqué qu’il avait donné une autre interview à un journaliste de « Rire et chansons » qui lui a demandé « pour rire » de donner un argument pour lequel les gens ne viendraient pas le voir sur scène. Philippe Lellouche a cyniquement répondu : « Ben parce que je suis Juif ».
Il a déploré le fait que dans la société d’aujourd’hui « tout le monde doit choisir son camp » et que « la nuance n’existe plus ». « On a l’impression aujourd’hui qu’en fonction d’une pensée que tu as, on va forcément se mettre dans un camp. Or, moi j’ai plein de pensées qui s’affrontent, une espèce de schizophrénie intellectuelle. »
« Je veux continuer à pouvoir écouter des mecs avec qui je ne suis pas d’accord parce que, peut-être qu’à un moment, dans leurs arguments, il y en a un que je vais trouver intelligent et que je vais reprendre à mon compte », a-t-il expliqué. « Je n’ai pas envie d’être cantonné à un camp ».
Enfin, le danger de l’époque selon lui est le sentiment qu’il a que « les gens ne changeront plus d’avis. Et là, on en est là quand même. Il y a des gens qui ne se parlent plus parce qu’ils se disent ‘je ne peux pas, il cautionne machin, il cautionne machin…’ C’est un peu tragique tout ça ».