Plus de 100 arrestations lors des manifestations la semaine dernière, toutes relaxées par les tribunaux
Les arrestations se sont accompagnées d'une escalade de la violence policière ; le commandant régional aurait ordonné à la police d'envoyer "tout le monde en cellule"
La police a arrêté plus de 100 manifestants au cours de la semaine dernière, dans le cadre d’une recrudescence des manifestations appelant à un accord de « trêve contre libération d’otages », a déclaré vendredi la Detainee Support Organization (Organisation de soutien aux détenus).
Le groupe, qui fournit également une représentation juridique aux personnes arrêtées lors de manifestations anti-gouvernement, a déclaré que les tribunaux ont rejeté les 56 demandes déposées par la police pour prolonger la détention des manifestants. Selon Haaretz, cinq manifestants ont été assignés à résidence.
Le site d’information Ynet a déclaré que la police avait arrêté 110 manifestants au cours de la semaine écoulée, dont 75 à Tel Aviv.
Ynet indique que 18 personnes ont été arrêtées à Tel Aviv dimanche. Elles ont toutes été remises en liberté le lendemain.
Le juge aurait critiqué la police pour ne pas avoir apporté de preuves significatives contre l’un des manifestants, et pour avoir négligé d’apporter la moindre preuve contre l’un d’entre eux.
Selon Haaretz, le commandant adjoint du poste de police de Lev Tel Aviv – situé à proximité du lieu de rassemblement de nombreuses manifestations – a été entendu lors d’une manifestation lundi, déclarant que le commandant de la police régionale avait ordonné d’envoyer « tout le monde en cellule ».
Selon Haaretz, la police n’a fait appel cette semaine que d’une seule décision de justice pour libérer un manifestant – un homme qui avait été violemment arrêté par la police mercredi pour avoir lancé une fusée éclairante sur des officiers.
Le président du tribunal, qui a visionné les images du crime présumé, aurait déclaré que l’appel de la police avait peu de chances d’aboutir.
L’une des personnes arrêtées au cours de la semaine, Michal Deutsch – qui, selon un article de Haaretz datant de début juillet, détient le record national d’arrestations lors de manifestations anti-gouvernement – a été détenue à la prison pour femmes de Neve Tirtza jusqu’à vendredi, après avoir refusé de signer la demande de la police de rester à l’écart des manifestations illégales pendant deux mois.
Le tribunal de Tel Aviv a ordonné sa libération vendredi, estimant qu’elle devait rester à l’écart des rassemblements illégaux pendant un mois et demi.
Violences policières croissantes
Les arrestations ont été accompagnées d’une escalade manifeste des tactiques policières violentes lors des manifestations.
Tom Simon, 35 ans, qui a été arrêté lors d’une manifestation à Tel Aviv dimanche, a déclaré au site d’information Ynet que « trois personnes m’ont attrapé par les bras et les jambes ».
« J’ai été projeté en l’air », a-t-il ajouté. « Ils m’ont saisi de manière agressive et je suis tombé par terre. »
Police violently detain a protester after snatching his megaphone at the Tel Aviv demonstration to demand a hostages-for-ceasefire deal. pic.twitter.com/MNMQzHpQGV
— Noam Lehmann (@noamlehmann) September 4, 2024
Simon a déclaré que lui et d’autres manifestants ont été détenus pendant 24 heures jusqu’à ce qu’ils soient présentés à un juge.
« Il s’agissait clairement d’une décision radicale », a-t-il estimé, ajoutant que les policiers avaient dit aux manifestants qu’il s’agissait d’une « décision venue d’en haut ».
Deux journalistes du Times of Israel ont également été malmenés par des policiers alors qu’ils couvraient des manifestations à Tel Aviv et à Jérusalem.
Des personnes réclamant un accord de cessez-le-feu pour les otages ont organisé des manifestations quotidiennes rue Begin, à Tel Aviv, depuis dimanche, lorsque l’armée israélienne a annoncé qu’elle avait récupéré les corps de six otages récemment assassinés dans un tunnel de Rafah, au sud de la bande de Gaza. Des manifestations plus restreintes ont également eu lieu à Jérusalem, et Haïfa entre autres.
Les organisateurs estiment que 300 000 personnes se sont rassemblées à Tel Aviv dimanche et que 200 000 autres ont participé à des manifestations à travers le pays.
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le groupe terroriste palestinien du Hamas du pogrom du 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 33 otages dont le décès a été confirmé par Tsahal.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué près de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.