Pollard : la haine du juif, une croyance fondamentale de l’administration Biden
L'espion condamné, honoré lors d'un événement pour Yom Yeroushalayim, s'est lancé dans une diatribe contre les démocrates, les Palestiniens, les Jordaniens et les Nations unies
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Jonathan Pollard, un Américain qui a passé 30 ans en prison pour espionnage pour le compte d’Israël, a tancé l’administration Biden lundi, la comptant parmi les pires ennemis d’Israël.
Pollard, qui s’est installé en Israël après la fin de sa libération conditionnelle en décembre dernier, a été honoré lors du gala annuel de la Yeshiva Mercaz Harav à l’occasion de Yom Yeroushalayim, où le maire de la capitale, Moshe Lion, lui a remis un certificat d’appréciation pour ses efforts en faveur du peuple juif.
Pollard a profité de son discours pour se lancer dans une longue liste de recommandations politiques pour Jérusalem, qui a permis de mieux comprendre sa vision radicale du monde.
Il a commencé par évoquer le meurtre récent de Yehuda Guetta, 19 ans, lors d’une attaque terroriste à un carrefour de Cisjordanie.
« Le meurtrier était l’expression de la haine la plus ancienne, plus mortelle que la maladie la plus mortelle connue de l’homme – la haine du Juif. Un antisémitisme de sang-froid », a-t-il déclaré, s’exprimant en anglais. « C’est la croyance fondamentale de nos soi-disant partenaires de paix à Ramallah [l’Autorité palestinienne], de nos ennemis déclarés à Gaza et de bon nombre de bureaucrates et de fonctionnaires de mauvaise foi qui font partie de l’actuelle administration Biden. »
« Ce dont nous parlons, c’est d’Amalek, purement et simplement », a-t-il dit, assimilant l’administration Biden et les dirigeants palestiniens à l’ennemi juré biblique des Israélites.
« Que vous assassiniez un Juif directement… ou que vous le plaquiez au sol comme le font les démocrates identitaires de la même administration Biden – la mort du Juif est la même », a-t-il poursuivi, accusant apparemment les dirigeants américains de tuer des Juifs.
Pollard a affirmé que les ennemis d’Israël ne portent pas tous « un keffieh et une kalachnikov… certains d’entre eux portent de très beaux costumes… et ils nous haïssent avec une passion que vous ne pouvez même pas imaginer ».

Il a compté le département d’État américain et les Nations unies parmi les « ennemis » d’Israël et a qualifié ces dernières de « Knesset de la haine ».
Insistant sur le fait que la solution à deux États est une « fiction », Jonathan Pollard a déclaré que l’ensemble de la terre biblique d’Israël avait été donnée par Dieu et qu’aucun autre peuple n’avait le droit de s’en approprier une partie.
Il a déploré le fait qu’Israël ait cédé le contrôle de la garde du mont du Temple à la Jordanie, via le Waqf islamique de Jérusalem, et a demandé que cela soit inversé, ajoutant que la mosquée Al-Aqsa située dans le complexe devrait être transformée en synagogue et que la porte orientale du lieu saint, actuellement murée, devrait être « reconsacrée comme le portail du Messie ».
Selon Pollard, les pays devraient avoir le choix entre installer leurs ambassades à Jérusalem ou renoncer à la présence d’une mission en Israël. Il a ajouté que les diplomates américains devraient être expulsés si Washington tente de rouvrir son consulat à Jérusalem, qui a servi de représentant de facto auprès des Palestiniens.
Pollard, aujourd’hui âgé de 66 ans, a vendu des secrets militaires à Israël alors qu’il travaillait comme analyste civil du renseignement pour la marine américaine dans les années 1980. Il a été arrêté en 1985 après avoir tenté en vain d’obtenir l’asile à l’ambassade d’Israël à Washington et a plaidé coupable. L’affaire d’espionnage a embarrassé Israël et terni ses relations avec les États-Unis pendant des années.
Pollard a été condamné à la prison à vie. Les responsables de la défense et des services de renseignement américains ont déclaré que son espionnage avait causé de grands dommages et ont vigoureusement plaidé contre sa libération. Mais après avoir purgé 30 ans dans une prison fédérale, il a été libéré en 2015 et placé en liberté conditionnelle pour cinq ans. Pollard est arrivé en Israël où il a été accueilli en héros à la fin de l’année dernière.
