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Pour les 80 ans du Débarquement, « le siècle américain » s’expose au Mémorial de Caen

"Ici on raconte l'histoire vue à hauteur d'hommes et de femmes, pas celle des chefs", explique Kléber Arhoul

Le Mémorial de Caen. (Crédit : BAB XIII/CC BY-SA 4.0)
Le Mémorial de Caen. (Crédit : BAB XIII/CC BY-SA 4.0)

L’exposition à l’occasion des 80 ans du Débarquement au Mémorial de Caen, intitulée « L’aube du siècle américain 1919-1944 », ouvre au public ce mercredi et retrace la « naissance d’une puissance », selon le directeur du musée Kléber Arhoul.

« Cette exposition permettra de comprendre avec quelle histoire, quelle culture, quel imaginaire cette génération de jeunes Américains débarque en Normandie », a expliqué M. Arhoul à l’AFP.

« Tout le monde va célébrer la bravoure et l’héroïsme de ces soldats morts sur les plages le 6 juin 1944, avec cette exposition nous allons parler de la vie, leur vie d’avant, pas de la mort », a-t-il ajouté.

Cette exposition sera visible jusqu’au 5 juin 2025.

Dix-huit prêteurs publics et privés ont accepté d’envoyer environ 70 œuvres, manuscrits, vêtements, bijoux, au Mémorial, dont certains quittent pour la première fois leurs collections comme la robe d’Ingrid Bergman dans Casablanca (1942).

Parmi les pièces de choix, le pin’s porté par Jesse Owens aux Jeux olympiques de Berlin en 1936, le kimono d’un enfant de 7 ans interné dans un camp parce que né japonais, ou encore l’une des premières planches de surf de l’histoire.

La période couverte débute en 1919, au retour au pays des soldats de la Première Guerre mondiale, et s’achève lors du départ de la génération suivante pour venir débarquer sur les plages normandes.

Après un premier espace gratuit consacré au cinéma américain de l’entre-deux guerres, le visiteur s’immerge dans « l’Amérique aux multiples visages, de 19 à 29 » et les contradictions de cette société « qui devient monde ».

L’automobile, le jazz, la naissance du surf et l’émancipation de la « nouvelle femme américaine » côtoient les tensions raciales, le Ku Klux Klan, la prohibition, et le krach de 1929 qui plonge le monde dans la crise.

Une dernière salle intitulée « Crises et rebonds » évoque le New Deal de Franklin Roosevelt, l’isolationnisme face à la montée des périls et l’entrée en guerre des Etats-Unis.

Un montage saisissant y diffuse en parallèle un authentique discours d’Adolf Hitler et la parodie de Charlie Chaplin dans « Le dictateur ».

L’exposition démarre sur des portraits d’anonymes dans leur quotidien américain des années 1920 et s’achève sur le sourire d’autres anonymes qui partent au combat en 1944.

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