Pour l’Iran, la décision de Trump sur l’OMS montre que Washington « tue des gens »
Le président américain accuse l'organisation de s'être alignée sur les positions de la Chine, qui a, selon Washington, caché la gravité du virus lors de son apparition en décembre

La décision du président américain Donald Trump de suspendre son aide financière à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en pleine pandémie de nouveau coronavirus prouve au monde que les Etats-Unis « tuent des gens », a dénoncé mercredi l’Iran.
« Le monde est en train de découvrir ce que l’Iran sait et connait depuis toujours », a déclaré sur Twitter le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.
« La façon du régime américain de bizuter, menacer et déblatérer présomptueusement n’est pas qu’une de leurs addictions : cela tue des gens », a-t-il accusé.
« L’acte honteux d’enlever des fonds à l’OMS en pleine pandémie restera en mémoire comme une infamie », a-t-il ajouté.
Sur décision de Donald Trump, les Etats-Unis, premier bailleur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avec plus de 400 millions de dollars par an, vont arrêter de la financer.

Le président américain accuse l’organisation de s’être alignée sur les positions de la Chine, qui a, selon Washington, caché la gravité du virus lors de son apparition en décembre.
Cette annonce américaine a suscité de nombreuses critiques, dont celle de Moscou qui a dénoncé « l’approche très égoïste » des Etats-Unis, et celle de l’Union africaine pour qui cette décision est « profondément regrettable ».
Paris a de son côté dit « regretter » l’annonce américaine.
Depuis plusieurs semaines, l’Iran – qui a enregistré officiellement 4 777 morts, soit le bilan le plus lourd du Moyen-Orient – estime que les sanctions américaines contre Téhéran affaiblissent sa capacité à lutter contre la pandémie.

Celles-ci, rétablies en 2018 après le retrait unilatéral de Washington de l’accord international sur le nucléaire iranien, asphyxient financièrement le pays et restreignent ses capacités à emprunter sur le marché international.
Sur le papier, les biens humanitaires (médicaments, équipements médicaux notamment) échappent aux sanctions, mais en réalité, les banques internationales préfèrent généralement refuser une transaction impliquant l’Iran, quel que soit le produit concerné, plutôt que de courir le risque de s’exposer à des représailles des Etats-Unis.