Pour l’ONU, Israël est la cause principale de la souffrance palestinienne
Le rapport annuel du Bureau de la coordination des affaires humanitaires évoque le blocus de Gaza et la violence des résidents des implantations
Le conflit des Palestiniens avec Israël, dont l’occupation en Cisjordanie et le blocus de Gaza, est la cause principale des « vulnérabilités humanitaires », selon un rapport de l’ONU publié lundi.
Le cinquième rapport annuel sur la situation dans les « oPt », l’abréviation utilisée par l’ONU pour « territoires palestiniens occupés », a été publié par la branche palestinienne du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Publié en anglais, en hébreu et en arabe, le rapport, intitulé « Vies fragmentées », affirme être un « aperçu général des causes sous-jacentes des vulnérabilités humanitaires dans les oPt ».
La cause principale, selon le rapport, est Israël. « Les besoins humanitaires dans les territoires palestiniens occupés (oPt) continuent à être traités selon des pratiques liées à l’occupation israélienne prolongée et au conflit en cours. »
« Ce mois-ci, les Palestiniens entrent dans leur cinquantième année sous occupation israélienne », a déclaré David Carden, directeur de la branche palestinienne de l’OCHA, cité dans le rapport. Il « montre clairement l’impact dévastateur de la situation actuelle. »
Le rapport présente d’autres responsables, dont des partis palestiniens comme le (groupe terroriste) Hamas et l’Autorité palestinienne dirigée par le Fatah, ainsi que le rôle de l’Egypte dans le renforcement du blocus de Gaza, comme des causes secondaires de la souffrance palestinienne.
Les Palestiniens souffrent le plus à Gaza, affirme le rapport. « La souffrance est le résultat des hostilités de 2014 – avec près de 90 000 Palestiniens toujours déplacés pendant la deuxième moitié de l’année 2015, qui s’ajoutent à un blocus de huit ans par Israël, et à des divisions palestiniennes internes. Les conditions de vie précaires des filles et femmes déplacées posent plusieurs problèmes de protection, dont l’exposition accrue aux violences dues au sexe. »
En Cisjordanie, le nombre « de morts et de blessés causé par les forces israéliennes parmi les Palestiniens de Cisjordanie était à son plus haut niveau depuis que l’OCHA a commencé à enregistrer ces nombres en 2005 », est-il écrit dans le rapport, qui note qu’un pic similaire a été vu dans le nombre de morts et de blessés « parmi les Israéliens par des attaques de Palestiniens de Cisjordanie. »
Les réponses israéliennes aux attaques au couteau ou autres par des Palestiniens soulèvent des « problèmes liés à l’usage excessif de la force ».
Le rapport porte une attention particulière aux implantations israéliennes en Cisjordanie, et à la violence de certains de leurs habitants contre les Palestiniens.
« Le phénomène de longue date de la violence des colons [résidents des implantations israéliennes], ajouté à l’application insuffisante de la loi par les autorités israéliennes, a également compromis la sécurité physique et les moyens de subsistance des communautés palestiniennes. Les affaires documentées d’attaques de colons, violant la propriété des terres et les saisissant de force, suggèrent que la violence est souvent menée dans le cadre d’un effort calculé des colons pour repousser les fermiers palestiniens de ce qui est devenu de facto des zones contrôlées par des Israéliens. Ce phénomène a continué malgré les efforts des autorités israéliennes pour améliorer l’application de la loi contre les colons violents. »
Selon le rapport, le nombre d’attaques contre les Palestiniens a diminué en 2015, mais « le nombre d’arbres appartenant à des Palestiniens qui ont été abîmés, volés ou déracinés dans des incidents liés à des colons (11 254) était à son plus haut depuis 2006. »
La répression israélienne contre la vague de terrorisme est également critiquée. « A la fin de l’année 2015, il y avait plus de Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes (plus de 6 000) que toutes les années précédentes depuis 2010, et plus d’enfants palestiniens détenus (422) que depuis 2008. »
Le rapport demande qu’Israël mette fin à la pratique controversée de la détention administrative sans procès pour les suspects de terrorisme, réprime la violence juive contre les Palestiniens et mette fin à la fermeture de Gaza, parlant de forme de « punition collective ».
Il demande que le Hamas « respecte les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution, y compris en mettant fin aux attaques contre les civils israéliens et les propriétés civiles, y compris aux attaques de roquettes. »
Il affirme que l’Autorité palestinienne (AP) en Cisjordanie doit instituer une meilleure justice pénale, autoriser la liberté d’expression et de rassemblement et mettre fin à la peine de mort dans les zones contrôlées par l’AP.