Pourquoi une artiste nippo-américaine a peint la combattante Hannah Senesh
L'artiste chrétienne Julie Robertson, qui a découvert l'une des héroïnes nationales du pays plus tôt cette année lors d'un voyage en Israël, dit avoir été frappée par son courage
JTA – Hannah Senesh, la femme juive morte en combattant les nazis en tant que parachutiste britannique, peut paraître comme un sujet d’intérêt improbable pour l’artiste japonaise Julie Robertson.
Mais l’artiste chrétienne de 35 ans, qui vient de passer quatre jours à peindre une fresque murale de 9 x 12 mètres en hommage à la poétesse juive, a découvert Hannah Senesh cette année et a été impressionnée par son courage. Héroïne nationale en Israël, elle a été parachutée en Europe pour aider les forces antinazies en 1943. Elle a été capturée et tuée à l’âge de 23 ans, mais malgré la torture, elle a refusé de révéler les détails de sa mission.
« J’ai découvert l’histoire d’une si jeune fille qui était très consciente de faire quelque chose de très dangereux et qui n’a jamais lâché une seule information quand elle fut faite prisonnière, voilà mon héros » a-t-elle déclaré à la Jewish Telegraphic Agency, alors qu’elle terminait son œuvre. « Je voulais vraiment la peindre. »
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JUURI, de son nom d’artiste, a réalisé la peinture murale dans le quartier East Village de San Diego. Elle a entendu parler de Hannah Senesh plus tôt cette année lors d’un voyage en Israël organisé par Philos Project, un groupe chrétien pro-Israël. Elle s’était rendue deux autres fois dans le pays dans le cadre de délégations organisées par Artists 4 Israel, un groupe qui fait venir des créateurs dans l’État juif.
L’artiste d’Oklahoma City dit qu’elle a toujours voulu se rendre dans l’État juif, parce que « c’est le point de départ de ma religion ».
« J’ai toujours entendu parler d’Israël toute ma vie, mais on ne peut pas vraiment savoir ce que c’est tant qu’on n’y est pas allé », dit-elle.
Dans le cadre des voyages d’Artists 4 Israel, Julie Robertson a réalisé des peintures murales dans tout le pays, y compris sur un mur à la frontière avec le Liban, une expérience qu’elle décrit comme « unique ». Il lui a fallu sept jours pour terminer la fresque de 4 x 9 mètres, qui représente le visage d’une femme entourée de chevaux regardant une colombe tenant une branche d’olivier.
« C’était un peu inhabituel parce que les soldats allaient et venaient tout le temps », dit-elle.
De mère japonaise et de père américano-nippon, elle a vécu au Japon jusqu’à l’âge de 6 ans et déménagé avec sa famille lorsque son père servait dans l’armée américaine et fut transféré dans le Kansas.
Elle puise dans les influences de son pays natal pour son art, combinant souvent des motifs floraux japonais avec des images de visages féminins. Dans sa fresque sur Hannah Senesh, Julie Robertson a associé des fleurs d’un kimono japonais à l’uniforme de la combattante juive.
La fresque murale est présentée dans le cadre de Ladies Who Paint, un festival d’une semaine qui s’est achevé le 5 octobre et qui a réuni 12 femmes artistes chargées de peindre des fresques murales à San Diego. Julie Robertson n’était pas certaine que les organisateurs soient d’accord avec son idée, dans la mesure où quelques-unes des autres peintures murales représentent des personnages historiques.
Mais je leur ai montré le projet et leur ai expliqué de quoi il s’agissait en leur disant : ‘Elle était le summum de l’émancipation féminine, c’était vraiment une héroïne’ et ils ont trouvé ça vraiment cool », raconte-t-elle.
Il y a un autre aspect important puisque la fresque se trouve à seulement une demi-heure de route de la ville de Poway, où une fusillade dans une synagogue a fait un mort et trois blessés en avril.
« Je veux faire passer un message d’espoir et de beauté ici et simplement encourager tout le monde à penser à eux », confie l’artiste.
Bien que la peinture murale ne mentionne pas le nom de Hannah Senesh, le personnage porte un uniforme avec un insigne de parachutiste britannique. Julie Robertson espère que son œuvre inspirera à la fois ceux qui auront la référence et ceux qui ne l’auront pas.
« Je pense que cela est une preuve de bonne volonté auprès de la ville et pour la communauté juive, et pour tous les autres, c’est magnifique », a-t-elle dit. « Même s’ils ne savent pas ce que ça veut dire, il y a quelque chose dans l’art qui a beaucoup d’impact sur les gens. »
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