Israël en guerre - Jour 649

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Première manifestation pour les otages à Gaza, depuis la trêve avec l’Iran

Des milliers de manifestants soulignent la détresse des mères de soldats à Gaza ; les familles des otages demandent à rencontrer Trump la semaine prochaine

Des manifestants anti-gouvernementaux participent à un rassemblement contre la guerre à Gaza, sur la place Rabin à Tel Aviv, le 26 juin 2025. (Crédit : Flash90)
Des manifestants anti-gouvernementaux participent à un rassemblement contre la guerre à Gaza, sur la place Rabin à Tel Aviv, le 26 juin 2025. (Crédit : Flash90)

Des milliers de manifestants se sont réunis jeudi sur la place Rabin à Tel Aviv pour exiger un cessez-le-feu et un accord sur les otages détenus, la première manifestation de ce type depuis qu’une trêve a mis fin à douze jours de guerre entre Israël et l’Iran.

Les femmes ont été les seules oratrices de la manifestation, la plupart d’entre elles, des mères de soldats à Gaza, qui ont souligné leur situation critique face à la guerre en cours. La manifestation a eu lieu un jour après que Tsahal a annoncé la mort de sept soldats à Khan Younès.

La manifestation a débuté avec l’hymne national israélien, la « Hatikvah », chanté par un chœur de mères de soldats.

La députée Avoda Efrat Rayten, elle-même mère d’un soldat ayant servi à Gaza, a appelé Israël à « mettre fin à la guerre immédiatement et à œuvrer pour une solution diplomatique ».

La place Rabin avait déjà été le théâtre de grandes manifestations contre la guerre, notamment celles menées par des mères de soldats exigeant la fin de la présence militaire israélienne dans le sud du Liban. Cette présence, qui avait débuté en 1982 lors de la première guerre du Liban, s’est prolongée pendant 18 ans jusqu’au retrait israélien en 2000.

« Cette place a vu des mères sortir leurs fils du bourbier libanais. C’est maintenant à notre tour de les sortir du bourbier de Gaza », a-t-elle lancé.

Des manifestants contre le gouvernement participent à un rassemblement contre la guerre à Gaza, à Tel Aviv, le 26 juin 2025. (Crédit : Flash90)

« Nos enfants ne devraient pas être ceux qui paient le prix de l’échec de nos dirigeants », a-t-elle ajouté. « C’est au gouvernement de le faire. Et c’est lui qui devra en payer le prix. »

Parmi les groupes organisateurs de la manifestation figurait Ima Era [Maman est réveillée], un collectif de mères de soldats. Le nom fait référence à ces mères qui ne trouvent plus le sommeil, rongées par l’angoisse que leurs enfants puissent être tués à la guerre – une peur qui, selon les oratrices, ne semble pas effleurer ni le Premier ministre Benjamin Netanyahu ni plusieurs de ses ministres.

Michal Hadas Rubin, militante d’Ima Era, dont le fils sert à Gaza, a accusé le gouvernement « d’acheter jour après jour sa survie politique et de payer le prix avec la vie de nos enfants ».

Elle a précisé qu’elle avait inculqué à ses enfants l’importance de servir dans Tsahal par sens de la responsabilité nationale, mais que cela ne constituait « pas un blanc-seing pour les sacrifier ».

« La mission militaire a pris fin depuis longtemps. Les guerres ne se terminent que par des accords diplomatiques. »

Après les discours, les manifestants ont défilé jusqu’à l’entrée de la rue Begin, menant au quartier général de Tsahal, où la manifestation s’est poursuivie. Beaucoup portaient de petites bougies électriques. Un faux cortège funèbre, composé de huit cercueils symboliques, accompagnait la marche.

La police a arrêté au moins quatre manifestants sur la rue Begin, selon des avocats bénévoles qui apportent une assistance juridique aux personnes interpellées lors des manifestations contre le gouvernement.

Le quotidien Haaretz a indiqué que les manifestants avaient été arrêtés pour avoir bloqué la circulation sur la route Namir, un axe majeur qui débouche sur la rue Begin.

Les familles des otages détenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza tentent, avec le soutien de hauts responsables américains, d’organiser une rencontre avec le président américain Donald Trump la semaine prochaine, selon la chaîne N12.

« Trump est le seul capable de faire pression non seulement sur les médiateurs et sur le Hamas, mais aussi sur le gouvernement israélien pour parvenir à un accord global, malgré l’opposition du [ministre des Finances d’extrême droite] Bezalel Smotrich et du [ministre de la Sécurité nationale] Itamar Ben Gvir », ont déclaré les familles à N12.

Cette initiative semble s’inscrire dans le cadre de plusieurs articles indiquant que le président américain pousse Netanyahu à mettre fin à la guerre contre le Hamas, après la victoire militaire israélienne contre l’Iran.

Une bannière montrant des photos d’otages détenus à Gaza, à Tel Aviv. 26 juin 2025. (Crédit : Miriam Alster/FLASH90)

La chaîne Kan a également rapporté que l’appel de Trump, jeudi, en faveur de l’annulation du procès pénal de Netanyahu était lié à cet effort.

Selon Israel Hayom, dans le cadre du plan proposé par Trump pour mettre fin à la guerre, de nouveaux pays rejoindraient les accords d’Abraham et Israël devrait s’engager à soutenir la création d’un futur État palestinien.

Citant une source anonyme informée d’un appel téléphonique entre Netanyahu et Trump, Israel Hayom a indiqué que les deux dirigeants auraient convenu de mettre fin à la guerre à Gaza dans un délai de deux semaines, en conditionnant l’arrêt de l’offensive militaire israélienne à la libération des 50 otages restants par le Hamas.

Selon l’article, les dirigeants du Hamas seraient exilés, et quatre États arabes – dont les Émirats arabes unis et l’Égypte – prendraient en charge la gestion de Gaza après la guerre. Les deux autres États arabes impliqués n’ont pas été identifiés.

Toujours selon Israel Hayom, dans le cadre de la réhabilitation de la bande de Gaza, les habitants de Gaza souhaitant émigrer seraient accueillis par plusieurs pays tiers non précisés.

Les alliés arabes ont toutefois affirmé à maintes reprises qu’ils ne participeraient pas à la reconstruction de Gaza tant qu’Israël n’accepterait pas un rôle pour l’Autorité palestinienne (AP) dans l’enclave, dans la perspective d’une solution à deux États. Netanyahu a jusqu’à présent catégoriquement rejeté tout retour de l’AP à Gaza.

En outre, les dirigeants du Hamas ont depuis longtemps rejeté les propositions d’exil.

Un groupe d’ex-otages rencontrant le président américain Donald Trump, dans le Bureau ovale, le 5 mars 2025. (Crédit : Maison Blanche/X)

Dans le cadre de ce plan, Trump et Netanyahu auraient convenu qu’Israël exprimerait, pour sa part, un soutien conditionnel à une solution à deux États, sous réserve de réformes au sein de l’Autorité Palestinienne. Washington reconnaîtrait parallèlement la souveraineté israélienne sur certaines parties de la Cisjordanie.

Avec la fin de la guerre à Gaza et un engagement renouvelé d’Israël en faveur d’une future solution à deux États, l’Arabie saoudite et la Syrie établiraient des relations diplomatiques avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham, et d’autres pays arabes et musulmans pourraient suivre.

L’Arabie saoudite conditionne de longue date la normalisation avec Israël à son engagement envers la création d’un État palestinien, tandis que la perspective d’une paix avec la Syrie a été évoquée à plusieurs reprises ces derniers mois, les deux pays étant apparemment en contact direct depuis la chute du régime d’Assad l’an dernier.

La chaîne Kan indique, cependant, que même si les efforts pour mettre fin à la guerre ont repris, aucun progrès significatif n’avait été réalisé au Caire, où l’activiste politique à la double nationalité palestinienne et américaine Bishara Bahbah s’est entretenu avec un haut responsable du Hamas, Ghazi Hamad, au sujet d’une proposition de cessez-le-feu des États-Unis.

Un responsable de la sécurité au fait des détails des pourparlers a confié jeudi à N12 que des proches du chef du Hamas, Khalil al-Hayya, exerçaient une pression croissante sur lui pour qu’il accepte un accord. Ils lui auraient dit qu’il n’a « ni soutien ni sponsors »

 » Tu dois bouger, tu n’as personne sur qui compter », a rapporté le responsable.

Les groupes terroristes palestiniens de la bande de Gaza détiennent actuellement 50 otages, dont 49 des 251 personnes enlevées par le Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux, les dépouilles d’au moins 28 personnes dont la mort a été confirmée par Tsahal. Vingt otages seraient encore en vie et l’état de santé de deux autres suscite de vives inquiétudes, ont précisé des responsables israéliens. Le Hamas détient également le corps d’un soldat de Tsahal tué à Gaza en 2014.

Lazar Berman a contribué à cet article.

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