Il est difficile de dire qui est à l’origine du dernier différend entre les factions palestiniennes du Fatah et du Hamas. S’agit-il d’une campagne d’arrestations par l’Autorité palestinienne en Cisjordanie ou d’une vague majeure d’arrestations d’agents du Fatah par le Hamas dans la bande de Gaza ?
Quoi qu’il en soit, une chose est claire : les retombées de la lutte actuelle entre les groupes rivaux seront certainement ressenties par Israël, notamment sous la forme d’une escalade de la violence.
Le dernier gros titre de la politique intra-palestinienne a été l’abandon par le personnel de l’AP du point de passage de Rafah, une mesure qui a entraîné la fermeture du seul passage permettant aux Gazaouis de voyager à l’étranger.
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Le point de passage fonctionnait depuis de nombreux mois avec la bénédiction de l’Egypte, avec du personnel de l’AP, atténuant ainsi de manière significative le sentiment d’être assiégé dans la bande de Gaza. Même si la sortie n’était en aucun cas libre et que peu de gens avaient été autorisés à passer, la gestion continue du point de passage donnait à la population l’illusion d’un changement.
Cela a pris fin lorsque l’Autorité palestinienne a annoncé ces derniers jours qu’elle évacuait les fonctionnaires qui travaillaient au point de passage et supervisait les entrées et les sorties de Gaza. Les Égyptiens, qui refusent de coopérer avec l’organisation terroriste du Hamas en tant qu’autorité gouvernementale, ont réagi en fermant leur côté du point de passage.
Les forces de sécurité palestiniennes loyales au Hamas (à droite) montent la garde à l’extérieur du poste frontière de Rafah avec l’Égypte quelques minutes seulement avant que l’Autorité palestinienne retire son personnel (à gauche) du poste frontière de Rafah avec l’Égypte le 7 janvier 2019. (DIT KHATIB / AFP)
Le Hamas, fidèle à lui-même, a accusé Ramallah de « déclarer la guerre » à Gaza, mais a commodément ignoré ce qui a conduit l’AP à prendre une telle mesure.
Le Fatah s’apprêtait à organiser un rassemblement de masse à Gaza pour commémorer l’anniversaire du mouvement le 1er janvier, mais le Hamas en a empêché la tenue par divers moyens, notamment une campagne d’arrestation exceptionnellement vaste. Selon le Fatah, quelque 500 agents du Fatah ont été arrêtés ou interrogés dans les jours précédant cet anniversaire prévu, des documents explicatifs ont été confisqués et des assaillants inconnus ont fait irruption dans les bureaux de la télévision et de la radio de l’AP à Gaza et causé des dégâts considérables aux biens et équipements.
Ces mesures ont apparemment franchi quelques lignes rouges dans le statu quo sensible entre les organisations aux yeux de l’Autorité palestinienne, ce qui a conduit à la fermeture du point de passage de Rafah.
C’est alors que la guerre des mots et des menaces a commencé. De hauts responsables du Fatah tels qu’Azzam al-Ahmad ont menacé que le renvoi de responsables du point de passage de Rafah n’était que la première étape d’une longue série de mesures qui renverseront le Hamas, qui cherche ouvertement la destruction d’Israël et a pris le contrôle de Gaza dans un violent coup d’État contre l’AP en 2007.
Selon ces hauts responsables du Fatah, l’approche de l’Autorité palestinienne à l’égard de Gaza est « tout ou rien », ce qui signifie soit que le Hamas lui cède tous les aspects du leadership à Gaza, soit que l’Autorité palestinienne se coupe complètement de la bande de Gaza.
Des manifestants palestiniens tentent de franchir la barrière de la frontière avec Israël lors d’affrontements à la suite d’une manifestation le long de la frontière à l’est de la ville de Gaza le 4 janvier 2019. (Saïd Khatib/AFP)
Il pourrait s’agir simplement d’une mesure visant à faire pression sur le Hamas ou à signaler aux Egyptiens qu’il y a une urgence, mais il semble que la situation fragile à Gaza soit à nouveau en train de se déstabiliser.
Selon un rapport publié dans le quotidien arabophone Asharq Al-Awsat, basé à Londres, le président de l’AP Mahmoud Abbas a clairement fait savoir aux Égyptiens, lors de sa récente visite au Caire, qu’il avait l’intention de prendre des mesures plus fermes contre Gaza, notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation. Il s’agit essentiellement d’une menace de réduire les fonds de l’Autorité palestinienne pour la bande de Gaza, ce qui pourrait entraîner la population déjà appauvrie dans une crise sans précédent.
Les crises et la détérioration des relations entre le Hamas et le Fatah ont souvent entraîné une augmentation des tensions avec Israël : davantage de protestations aux frontières, de tirs de roquettes et d’autres incidents, tels que l’engin explosif attaché à des ballons qui a été lancé en Israël dimanche et a incité Tsahal à lancer un raid contre Gaza en représailles.
Tout cela s’ajoute au retard actuel dans le transfert de l’argent de l’aide qatarie à la bande de Gaza – 15 millions de dollars pour payer les salaires du personnel du Hamas – et donne le sentiment général à Gaza qu’une nouvelle vague de violence se prépare.
La fameuse règle dans l’arène palestinienne n’a pas changé : quand le Fatah et le Hamas se bagarrent, Israël est atteint.
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