Israël en guerre - Jour 537

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Quelques jours après la chute d’Assad, un journaliste israélien a exploré le « centre névralgique » de l’Iran à Damas

Le reporter de guerre Itai Anghel a découvert de nombreux dossiers classifiés, il a parlé à des soldats syriens et rencontré un Juif du pays - une épopée qui était à découvrir dans "Uvda", lundi

Le reporter israélien Itai Anghel,  à gauche,traverse une foule de Syriens à Damas quelques jours après la chute de Bachar el-Assad, en décembre 2024 (Capture d'écran/N12)
Le reporter israélien Itai Anghel, à gauche,traverse une foule de Syriens à Damas quelques jours après la chute de Bachar el-Assad, en décembre 2024 (Capture d'écran/N12)

Quelques jours après la chute du régime de Bachar el-Assad en Syrie, un journaliste israélien s’était promené dans le « centre névralgique » de l’Iran, dans la capitale. Il y avait découvert des piles entières de documents classifiés appartenant à l’ennemi juré de l’État juif.

Dans des images qui ont été diffusées dans la soirée de lundi, dans le cadre de l’émission d’investigation « Uvda », sur la chaîne d’information N12, le reporter de guerre Itai Anghel trouve une porte dissimulée à l’intérieur de l’ambassade d’Iran en Syrie. Derrière cette porte, des serveurs en grand nombre et tout un amas de dossiers secrets.

Itai Anghel, correspondant israélien et réalisateur de documentaires, est connu pour son audace et pour ses reportages dans les zones de guerre – il s’est rendu notamment en Ukraine, en Syrie, en Irak et au Liban.

Anghel était parti pour Damas au mois de décembre dernier, peu après que les rebelles ont déferlé vers le sud, depuis Idlib, pour renverser le régime d’Assad, mettant ainsi fin à plus d’un demi-siècle de règne sans partage d’une dynastie qui tenait le pays d’une main de fer. Les rebelles étaient entrés dans Damas le 8 décembre et ils avaient alors commencé à mettre en place un nouveau gouvernement, placé sous l’autorité de l’ancien chef djihadiste Ahmed al-Sharaa.

« Ils ont déchiqueté de nombreux documents mais beaucoup sont restés intacts », dit Anghel en évoquant ses trouvailles au sein de l’ambassade d’Iran. « On peut y voir des documents classifiés. C’était le plus grand centre de pouvoir de l’Iran chiite. C’est d’ici qu’ils dirigeaient le Hezbollah ».

Lors de son passage en Syrie, Anghel avait, entre autres, visité une mosquée, une prison de triste mémoire pour les Palestiniens, et il avait exploré des bases militaires laissées à l’abandon.

Aux côtés de Yasser Abbas, un civil syrien, à droite, le reporter israélien Itai Anghel examine des dossiers sur des terroristes du Hezbollah laissés à l’ambassade d’Iran à Damas, au mois de décembre 2024. (Capture d’écran/N12.)

« C’est certain, nos agents [des services de sécurité israéliens] étaient, eux aussi, présents lors des premiers jours de chaos dans le but de recueillir des renseignements… Je me promenais seul dans les bases », explique-t-il sur les images. « J’aurais pu prendre des grenades ou des ogives d’avions de chasse sans attirer l’attention de personne. »

Alors qu’Anghel examinait avec attention les documents qu’il avait découvert, un civil syrien, Yasser Abbas, était entré dans l’ambassade, commençant à exprimer son indignation à l’égard de la république islamique. Dans le documentaire, il brandit une photo de son fils – dont les téléspectateurs apprennent qu’il a été tué par des membres du Hezbollah en 2013.

La mission iranienne a effrayé le monde entier. Leur objectif était de conquérir tout le Moyen-Orient

« La mission iranienne a effrayé le monde. Leur objectif était de conquérir tout le Moyen-Orient… par l’intermédiaire d’Assad et de son équipe », dit Abbas à la caméra.

Un civil syrien marche sur une photo du défunt chef du Hezbollah Hassan Nasrallah laissée à l’ambassade d’Iran à Damas, en décembre 2024 (Capture d’écran/N12)

Anghel avait aussi mis la main sur des listes de contacts de l’ambassade au sein du Hezbollah, ainsi que sur de longs documents remplis de noms d’ennemis qui étaient pris pour cible, dont de nombreux noms israéliens et juifs.

Anghel avait visité une usine abandonnée où étaient stockées de grandes quantités de drogues, notamment du captagon, un stimulant. La production et la distribution de captagon étaient devenues une source de revenus importante pour le régime Assad et ses alliés, y-compris pour les proxies de Téhéran qui menaient des opérations en Syrie.

Selon certaines informations, les terroristes du Hamas avaient consommé des pilules de captagon en provenance de Syrie avant de prendre d’assaut le sud d’Israël, le 7 octobre 2023.

Pendant toute sa visite, Anghel s’était entretenu avec des soldats de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) – à la tête des forces qui avaient renversé Assad, au mois de décembre dernier. Anghel explique ainsi, devant la caméra, que la majorité des soldats avec lesquels il s’est entretenu ont tenté de prendre leurs distances avec des groupes extrémistes comme al-Qaida et l’Etat islamique, et qu’ils ont fait preuve de prudence s’agissant de critiquer Israël.

Il fait remarquer, en même temps, que des drapeaux d’al-Qaida ont été brandis dans la foule alors qu’il marchait à travers Damas, et qu’un soldat a explicitement dit que la nouvelle armée avait l’intention d’appliquer la charia au peuple syrien.

Après s’être rendu sur la place où l’espion israélien Eli Cohen avait été exécuté en 1965, Anghel émet l’hypothèse que, sous le nouveau régime, Israël pourra enfin récupérer le corps de Cohen, dont le lieu de sépulture est inconnu, après 60 ans d’efforts livrés pour que sa dépouille soit rapatriée au sein de l’État juif.

Dans le documentaire, Abu Abdu, un civil syrien, confie à Anghel que les musulmans, les chrétiens et les juifs « ont toujours vécu ensemble en Syrie » – avant de lui montrer une synagogue, verrouillée depuis longtemps. Une chrétienne syrienne dit au journaliste qu’elle craint que les nouveaux dirigeants du pays ne fassent preuve d’hostilité à l’égard des populations non musulmanes.

Le reporter israélien Itai Anghel allume les bougies de Hanoukka à Damas avec Bachur Simantov, l’un des derniers juifs de Syrie au mois de décembre 2024. (Capture d’écran/N12)

Plus tard dans le documentaire, Anghel rencontre l’un des derniers Juifs de Syrie. Bachur Simantov, qui se fait appeler « Id » pour mieux se fondre dans la masse, souhaite à Anghel un « Shabbat Shalom » depuis son balcon, lui fait visiter la ville et l’emmène dans un restaurant local de houmous. Selon Simantov, il ne reste que peu de Juifs – « environ 9 ou 10, pas plus ».

Jusqu’en 1992, date à laquelle la loi syrienne avait été modifiée pour permettre aux Juifs de quitter le pays, la communauté juive syrienne était l’une des plus importantes du Moyen-Orient. « Après cela, tout le monde est parti. Sauf moi », dit Simantov en souriant.

Alors que l’Égypte a reconnu le nouveau gouvernement syrien et que le pays a invité al-Sharaa à un sommet de la Ligue arabe au mois de mars, le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a encouragé ses homologues européens à ne pas faire confiance au nouveau gouvernement syrien, le qualifiant de « groupe terroriste islamiste djihadiste d’Idlib » lors de réunions à Bruxelles, dans la journée de lundi.

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