Rapport – Khaled Meshaal cesserait de diriger le Hamas
Le chef politique renoncerait à se représenter à la prochaine élection de la direction du groupe
Dov Lieber est le correspondant aux Affaires arabes du Times of Israël
Le chef politique du Hamas, Khaled Meshaal, n’essaiera pas de conserver son mandant pendant les prochaines élections à la direction de l’organisation terroriste qui dirige la bande de Gaza, a annoncé mardi un média arabe.
Le quotidien arabophone londonien Rai Alyoum a annoncé mardi que Meshaal ne se présenterait pas aux prochaines élections, qui devraient avoir lieu à la fin de l’année. Contrairement aux élections de 2013, où le dirigeant du Hamas avait affirmé qu’il se retirait avant de se présenter aux élections, la décision est cette fois définitive, selon l’article.
Il annoncera publiquement sa décision avant que la préparation des élections ne commence, selon le journal.
Meshaal, 56 ans, est un politicien de longue date qui a des relations étroites avec des puissances régionales comme le Qatar, l’Egypte, et la Turquie. Son rôle a été crucial dans la tentative du Hamas de briser son isolement politique après sa violente prise de contrôle de Gaza en 2007. Il dirige le mouvement depuis 1996.
En 2013, Meshaal n’avait pas eu d’opposant pendant la campagne et avait été réélu à la majorité du Conseil Shura, décisionnaire du mouvement et qui comprendrait une soixantaine de membres.
Pourtant, il a lentement perdu du pouvoir politique au sein de l’organisation terroriste, alors que la fracture entre la branche militaire du Hamas et ses dirigeants politiques s’ouvre de plus en plus.
Meshaal, partisan de campagnes violentes contre l’Etat juif, avait suggéré qu’il pourrait accepter un état palestinien aux côtés d’Israël, mais n’a pas précisé si un tel état mettrait fin au conflit ou ne serait qu’une étape intermédiaire avant un état islamique dans toute la Palestine historique, comprenant ce qui est à présent Israël.
Parmi les successeurs possibles de Meshaal, on compte Ismail Haniyeh, ancien Premier ministre du Hamas, Mahmoud al-Zahar, un des cofondateurs du mouvement, et Moussa Abu Marzouk, qui est l’adjoint de Meshaal et occupait ce poste avant 1996.
Le chef du bureau politique du Hamas est traditionnellement un haut politicien vivant en dehors de la bande de Gaza, particulièrement parce qu’entrer et sortir de Gaza pour voyager est difficile.
L’article de Rai Alyoum suggérait que si la tradition devait continuer, Marzouk, qui vit actuellement au Caire, avait les meilleures chances de l’emporter. De plus, selon l’article, les relations approfondies de Marzouk avec Le Caire sont très importantes pour le Hamas, qui a essayé sans cesse d’améliorer ses relations avec le puissant pays arabe après la chute des Frères musulmans en 2013. Les Frères musulmans sont les bienfaiteurs spirituels et autrefois politiques du mouvement.
Yahya Sinwar, basé à Gaza, haut responsable du Hamas qui a des relations étroites avec la branche militaire du groupe, est aussi un concurrent possible à la direction du mouvement.
Le Hamas compte quatre composantes : les militants à Gaza, en Cisjordanie, et en exil, et les membres emprisonnés par Israël. Chacun de ces quatre groupes élit des dirigeants locaux et des délégués au Conseil Shura.