Rassemblement à Majdal Shams pour les funérailles du 12ème enfant tué par le Hezbollah
Les proches de Gevara Ebraheem ont dit que la tragédie a "bouleversé nos cœurs" ; Gallant a indiqué qu'il "n'y a pas de différence" entre les enfants Juifs tués dans le sud le 7 octobre et les enfants Druzes qui ont perdu la vie dans le nord

Le 12ème et dernier enfant à avoir perdu la vie lorsqu’une roquette tirée par le Hezbollah s’était abattue sur un terrain de football de Majdal Shams a été inhumé lundi dans cette ville druze, au lendemain des funérailles des autres petites victimes.
Des centaines de personnes sont venues rendre un dernier hommage à Gevara Ebraheem, âgé de seulement onze ans. Un proche a confié que cette tragédie « a bouleversé nos cœurs ».
Selon le quotidien Haaretz, l’enfant avait publié un post sur sa page Facebook en date du 15 octobre, quelques jours après le début de la guerre, où il avait écrit que « nous ne voulons pas la guerre, nous voulons vivre en paix ».
Ebraheem laisse derrière lui ses parents et un frère plus jeune.
Le jeune garçon avait été considéré comme porté-disparu pendant environ 24 heures après la frappe, qui avait tué onze autres enfants dans le nord d’Israël, dans l’après-midi de samedi. Ils étaient venus dans un stade pour y jouer au football quand une roquette fabriquée en Iran s’était abattue sur le terrain, les tuant avant qu’ils ne soient en mesure de se mettre en sécurité.
La police a déclaré, dimanche soir, que de nouveaux éléments recueillis sur les lieux de l’attaque avaient confirmé qu’Ebraheem avait, lui aussi, perdu la vie, faisant disparaître les espoirs nourris par sa famille qui supposait encore que le jeune garçon avait pu prendre la fuite et survivre à l’attaque meurtrière.

Le chef du Conseil régional d’Ein Qiniyye, Wael Mugrabi, un parent d’Ebraheem, avait alors raconté devant les caméras de la Douzième chaîne que l’enfant « a tout simplement disparu ». La famille avait été initialement informée de l’hospitalisation du petit garçon à l’hôpital Ziv de Safed – une information qui s’était avérée être incorrecte, avait-il noté.
Le mystère entourant cette disparition s’était épaissi dans la mesure où les caméras qui, sur le terrain de football, étaient susceptibles de fournir des éléments permettant de localiser l’enfant avaient été détruites dans l’explosion. Certains avaient supposé que son corps, encore petit, avait pu être anéanti dans le souffle de la déflagration, rendant tout travail d’identification difficile.
« Le missile l’a probablement touché directement », a confié un membre du conseil local au site d’information Ynet. « L’entraîneur de football a indiqué qu’il se trouvait avec le groupe d’enfants qui avait été touché ».

Les funérailles des onze autres victimes ont eu lieu dimanche – dix d’entre elles à Majdal Shams, une localité située sur le versant sud du plateau du Golan. Une cérémonie a aussi eu lieu à Ein Qiniyye, une ville à proximité. Des inhumations où ont régné un mélange de chagrin et de colère dans une communauté druze dévastée.
Des drapeaux noirs ont été placés sur les réverbères de Majdal Shams, de Buqata et de Masaada, deux localités environnantes, et tous les commerces locaux ont été fermés, dimanche, à l’heure des cérémonies. Des milliers de personnes, souvent venues d’au-delà le Golan, ont rendu hommage, vêtus de noir, aux cercueils blancs des enfants qui ont traversé le centre-ville, transportés par la foule.
Lors d’une réunion du cabinet de sécurité qui a eu lieu dimanche soir, les ministres ont autorisé le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant à décider de la riposte israélienne qui viendra réponse à cette attaque, qu’il s’agisse du moment où elle se déroulera ou de son ampleur.

Lundi, Gallant s’est rendu pour la deuxième fois depuis l’attaque à Majdal Shams. Il a déclaré aux familles éplorées que le Hezbollah paierait le prix de sa frappe meurtrière.
« A mes yeux, il n’y a pas de différence entre un enfant juif qui a été tué dans le sud d’Israël, le 7 octobre, et un enfant druze qui a été tué sur le plateau du Golan. C’est la même chose, ce sont nos enfants », a expliqué Gallant aux proches des victimes.
« Nous ferons tout pour rétablir la sécurité et pour permettre à la vie de revenir à la normale. Le Hezbollah paiera le prix pour ce qu’il a fait – nos actions seront très parlantes », a-t-il ajouté.

Le Hezbollah avait fait savoir, dimanche, qu’il avait tiré une roquette de fabrication iranienne – le modèle Falaq – sur une base militaire située à proximité de Majdal Shams même si lorsque des informations avaient fait état de victimes civiles, le groupe terroriste avait fait marche arrière, niant être impliqué.
Alors qu’Israël menace le groupe terroriste chiite de représailles lourdes et que les tensions sont d’ores et déjà accrues après presque dix mois d’attaques à la roquette quasiment quotidiennes qui prennent pour cible le nord d’Israël, nombreux sont ceux qui, au Liban, se préparent à la riposte israélienne, avec la crainte qu’une nouvelle réponse de la part du Hezbollah puisse faire plonger la région dans une guerre à grande échelle.
Jusqu’à présent, les hostilités à la frontière ont causé la mort de 24 civils du côté israélien. 18 soldats et réservistes de l’armée israélienne ont également perdu la vie. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a révélé les identités de 384 de ses terroristes qui ont été tués par Israël au cours des affrontements en cours, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 68 autres agents d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et des dizaines de 60 civils, dont trois journalistes, ont été tués.