Réunion des ministres des Affaires étrangères israélien, grec et chypriote
Eli Cohen a exhorté ses homologues à inscrire le corps des Gardiens de la révolution islamique sur la liste terroriste de l'UE; la Grèce a déjoué un complot antijuif de Téhéran
Le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen, a rencontré ses homologues grec et chypriote vendredi à Nicosia, la capitale de Chypre, à l’occasion de discussions trilatérales sur la situation internationale et régionale, avec notamment au menu de ces entretiens la guerre russe en Ukraine et la menace croissante des activités terroristes iraniennes sur le sol européen. Une rencontre survenue seulement trois jours après que la Grèce, avec l’aide du Mossad, a déjoué un complot iranien présumé visant à attaquer des cibles juives et israéliennes à Athènes.
Les ministres ont aussi évoqué le renforcement de la coopération internationale dans plusieurs secteurs comme l’énergie, la prise en charge des catastrophes environnementales, la sécurité et le tourisme.
Pendant la réunion, Cohen a vivement recommandé à ses homologues de faire inscrire le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) sur la liste des organisations terroristes au sein de l’Union européenne, particulièrement au vu de l’attaque iranienne qui a été déjouée cette semaine, en Grèce, « contre des cibles israéliennes et juives », selon un compte-rendu de la réunion émis par le ministère des Affaires étrangères.
Le bloc formé de 27 nations a imposé plusieurs séries de sanctions aux officiels et aux organisations iraniennes – s’en prenant notamment à des ministres du gouvernement, à des officiers militaires et à la police des mœurs – pour ses violations aux droits de l’Homme ou pour sa répression brutale des manifestations qui avaient été entraînées à la mi-septembre par la mort brutale de Mahsa Amini alors qu’elle était placée en détention. L’Union européenne n’a néanmoins pas inscrit les Gardiens de la révolution sur sa liste noire du terrorisme – comme l’ont fait les États-Unis et l’Union européenne – malgré l’appel lancé à cette fin par le Parlement européen.
La semaine dernière, les autorités grecques ont arrêté, en collaboration avec le Mossad, deux ressortissants pakistanais, nés en Iran, qui sont soupçonnés d’avoir programmé un attentat contre un centre juif, dans un quartier animé situé au cœur d’Athènes. Le ministre de l’Ordre public grec, Takis Theodorikakos, a fait savoir qu’il était probable que les deux suspects avaient été rémunérés par un Iranien pour commettre cette attaque.
Dans ses discussions, vendredi, avec le ministre des Affaires étrangères de Chypre, le docteur Konstantinos Kombos et avec le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, Cohen a aussi souligné la présence de drones iraniens en Ukraine, où la Russie a lancé une offensive depuis le mois de février 20222 et où elle utilise les drones kamikazes développés et fabriqués en Iran contre des cibles civiles et militaires, depuis l’automne dernier.
« L’Iran est une menace pour le monde. Le terrorisme iranien nuit au Moyen-Orient, à l’Ukraine, à l’Europe et à d’autres endroits », a dit le ministre, selon le compte-rendu.
Selon la Douzième chaîne, Cohen a expliqué à ses homologues que les sanctions et la diplomatie n’arrêteraient pas les agressions iraniennes, ajoutant qu’il fallait opposer à Téhéran une forte menace militaire de dissuasion.
Concernant le programme nucléaire présumé de la république islamique, l’État juif a menacé l’Iran de manière répétée de recourir à l’action militaire contre ce qu’il considère comme une menace existentielle.
« La seule chose qui a jamais arrêté les nations voyous dans leur volonté de développer l’arme atomique, c’est une menace militaire ou un recours à l’action militaire crédibles », avait déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d’une conférence de sécurité nationale, au mois de février. « Une condition nécessaire – et qui est souvent suffisante – est l’action militaire crédible. Et plus on attendra, plus difficile cela deviendra : et nous avons déjà attendu trop longtemps ».