Rivlin recommande l’égalité des droits à un événement commémorant la fusillade de 2009 dans un centre gay
Le président explique que la communauté LGBT fait partie intégrante de la société israélienne et recommande à l'état de trouver un moyen de faire évoluer les conflits qui l'opposent aux homosexuels, lesbiennes et transgenres
Le président Reuven Rivlin a visité jeudi le centre lesbien, gay, bisexuel et transgenre de Tel Aviv pour marquer le huitième anniversaire d’une attaque qui avait eu lieu au bar du centre, causant la mort de deux personnes et qui avait fait également 11 blessés.
« La communauté LGBT fait partie intégrante de la société israélienne », a dit Rivlin.
« Nous ne devons jamais abandonner, Dieu nous en préserve – il y a des désaccords relatifs à la société dans son ensemble et nous devons lutter pour ce à quoi ressemble notre société. Nous devons lutter, chacun d’entre nous, selon nos croyances. Débattons, trouvons des solutions pour résoudre nos conflits dans le respect mutuel les uns des autres ».
Dans ce qui a semblé être une référence à un débat en cours sur les droits des couples de même sexe à adopter des enfants, Rivlin a ajouté : « Je suis rempli de l’espoir que l’Etat d’Israël et toutes ses institutions sauront comment agir de manière responsable au cours des processus décisionnaires et d’une manière qui ne niera, ni ne dégradera, aucune population, même dans les luttes portant sur des problèmes conflictuels ».
L’épouse de Rivlin, Nechama Rivlin, le maire de Tel Aviv, Ron Huldai, sa femme Yael Huldai, et le président du centre communautaire municipal LGBT Itai Pinkas Arad ont également assisté à l’événement.
« Au cours des dernières semaines, nous avons été témoins d’un certain nombre de moments difficiles dans le combat pour l’égalité des droits de la communauté LGBT en Israël », a expliqué Arad, qui est également membre de la municipalité de Tel Aviv.
« Nous sommes reconnaissants au président qui a choisi d’honorer notre communauté et qui prouve que là où la haine, les préjugés et la violence montrent leurs visages, il y a des dirigeants nationaux qui se dressent pour promouvoir le respect, l’acceptation et l’égalité dans la société israélienne. C’est un message qui doit être partagé par tous les citoyens d’Israël », a-t-il dit.
Le mois dernier, le gouvernement a notifié à la Haute cour de justice qu’il s’opposait à l’adoption entre couples du même sexe dans la mesure où une telle situation « poserait un fardeau supplémentaire » sur les enfants.
Les couples homosexuels sont autorisés légalement à postuler à une adoption, mais ils doivent attendre plus longtemps et ne pourront accueillir un enfant que si aucun autre couple hétérosexuel n’est disponible. De nombreux couples de même sexe adoptent des enfants d’autres pays.
La réponse du gouvernement, soumise au nom des ministères des Affaires sociales et de la Justice, suivait une requête déposée par l’Association des pères gays israéliens, qui réclamait une égalité de traitement lors du processus d’adoption.
Cette opposition déclarée a suscité l’indignation de la communauté LGBT et de nombreux hauts-responsables. La Haute cour a demandé à l’Etat de reconsidérer sa prise de position.
Cette fusillade de 2009 avait été un moment marquant pour la communauté et une enquête est encore ouverte.
Un suspect, Hagai Felician, avait été inculpé en juillet 2013 pour meurtre et tentative de meurtre pour cette attaque perpétrée le 1er août 2009 et qui, selon le procureur, entrait dans la catégorie des crimes de haine.
Toutefois, en 2014, l’homme avait été relâché et toutes les charges abandonnées après qu’il a purgé huit mois de prison. Et le témoin de l’accusation, Tarlan Hankishayev, qui avait apporté un témoignage décisif contre Felician, avait été accusé d’obstruction à la justice et de faux témoignage.
Il avait été finalement condamné à 65 mois de prison. Felician, pour sa part, avait reçu 2,2 millions de shekels d’indemnisation pour son incarcération abusive.
L’enquête portant sur cette attaque avait été, à ce moment-là, la plus onéreuse de toute l’histoire de la police israélienne, avec plus de 1 000 personnes qui avaient été interrogées par les autorités. Le tireur n’a jamais été identifié.