Roei Sadan, Israélien qui a parcouru 66 000 km à vélo, décède après un accident
Athlète chevronné féru d’aventures extrêmes ayant connu un rétablissement époustouflant après une grave chute en 2015, il a été percuté alors qu'il faisait du vélo près de chez lui
L’athlète israélien féru d’aventures extrêmes Roei « Jinji » Sadan, qui est devenu célèbre en voyageant cinq ans à vélo et en parcourant 66 000 kilomètres autour du monde, et qui a plus tard connu un rétablissement improbable après une chute de 500 mètres, est décédé vendredi à l’âge de 39 ans, après avoir été percuté par un bus près de chez lui en début de semaine.
La famille de Sadan a décidé de faire don de ses organes. Les funérailles auront lieu dimanche.
Sadan faisait du vélo près du kibboutz Rosh Hanikra dans le nord d’Israël, où il vivait, lorsqu’un bus United Tours l’a percuté vers 14h30 mercredi.
Le personnel médical a trouvé Sadan inconscient avec des blessures sévères et sans signes vitaux. Après que les efforts de réanimation ont permis de rétablir son pouls, il a été transporté au centre médical Galilée à Nahariya, sous sédation et assistance respiratoire. Après que les médecins se sont battus pour sauver sa vie durant deux jours, l’hôpital l’a déclaré mort vendredi.

« C’était une personne charmante », a déclaré Yogev, ami de Sadan, à la Douzième chaîne. « Faire de sa vie un rêve était sa devise. Il avait la vie d’une rockstar, c’était intense. Il a été tué au milieu d’un entraînement en montée, simulant l’ascension du mont Everest à vélo. Ce n’était pas difficile pour lui, il était maintenant en pleine forme. »
De 2007 à 2011, Sadan a parcouru montagnes, déserts, champs de glace et vallées à vélo, à travers 42 pays sur six continents.
Le tour du monde en vélo de Sadan l’a emmené du nord de l’Alaska, le long de la côte ouest d’Amérique du Nord, en Amérique centrale et en Amérique du Sud, puis, à partir de la pointe de l’Afrique du Sud, jusqu’en Ethiopie et, après une pause de deux semaines, jusqu’en Israël. Il a ensuite pédalé à travers l’Europe, de l’Espagne à Istanbul, à travers la Turquie, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan, puis a effectué un voyage à travers la Chine, et finalement pendant quatre derniers mois en Australie, le long de la côte, où il a fait du vélo pendant deux semaines sur un tandem avec une motarde israélienne aveugle, Orly Tal.

Sur son chemin, il a représenté Israël de façon informelle dans les coins les plus reculés du monde, emmenant son vélo bleu et blanc hybride Thorn, nommé Emouna (qui signifie « foi » en hébreu), paré d’un drapeau israélien flottant à l’arrière, aux quatre coins de l’outback australien, dans les déserts de l’Afrique et les jungles d’Amérique centrale qui n’avaient jamais croisé un Israélien auparavant.
Il a parlé dans les écoles, les ambassades, les communautés juives et des synagogues, encourageant les gens à poursuivre leurs rêves. Ensuite, il réenfourchait toujours Emouna et pédalait en direction de l’horizon, seul.
En 2015, Sadan a glissé sur un rocher en redescendant le Stok Kangri, une montagne de 6 100 mètres d’altitude dans le nord de l’Inde, avec un ami. Il a dégringolé de plusieurs centaines de mètres, son corps rebondissant sur les rochers comme une poupée de chiffon.
Il a été miraculeusement récupéré par un groupe d’alpinistes qui se trouvaient en contrebas de Sadan et de ses amis. Lorsqu’ils ont vu un corps tomber sur le flanc de la montagne, ils ont enfoncé leurs piolets dans la neige et ont stoppé la force de la chute de Sadan, puis l’ont alimenté en oxygène jusqu’à ce qu’un hélicoptère vienne le secourir.
Il a finalement été transporté dans un hôpital en Israël, où il est resté dans le coma pendant plus d’un mois.
« Le médecin a dit à mes parents que du fait de la lésion cérébrale, je reviendrais soit dans le même état que le vieux Roei, soit que je serais un légume, rien d’autre », a dit Sadan au Times of Israël en 2016.
Bien qu’il ait subi une lésion cérébrale diffuse (dommages au cerveau sur une large zone, et non à un endroit précis), six mois après l’accident, le 9 février, Sadan se levait de son fauteuil roulant et quittait l’hôpital Tel Hashomer de Tel Aviv. Il a réenfourché son vélo peu après.

Sa blessure l’a rendu plus dépendant des autres, modifiant radicalement ses relations avec sa famille et ses amis. Il souffre d’une faiblesse du côté gauche, de fatigue chronique et de troubles de la mémoire à court terme.
Sadan laisse derrière lui ses parents et un frère.
Chili Tropper, ministre de la Culture et des Sports, a déclaré dans un communiqué être « peinée par le décès de Roei ‘Jinji’ Sadan, homme de sport et d’aventure avec toutes les fibres de son être. Roei était un Israélien inspirant. Il nous a bien représenté dans le monde entier et nous a surtout montré que rien n’était impossible. Qu’il repose en paix ».
Melanie Lidman a contribué à cet article.