Ron Dermer chargé de négocier la phase 2 de l’accord – médias

Le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, très proche conseiller du Premier ministre Benjamin Netanyahu, dirigera les négociations sur la deuxième phase de l’accord de libération des otages et de cessez-le-feu avec le Hamas, selon les information des médias israéliens publiées mardi.

Le chef du Mossad, David Barnea, a dirigé les cycles précédents de pourparlers.

Netanyahu a écarté Barnea, le chef du Shin Bet, Ronen Bar, ainsi que le responsable des otages au sein de Tsahal, Nitzan Alon, avec lesquels il était en désaccord tout au long des négociations. Les chefs des services de sécurité estiment depuis longtemps qu’un accord aurait pu et dû être conclu plus tôt, mais que des considérations politiques en Israël ont entravé ces efforts.

Ronen Bar a révélé lors d’une récente conversation qu’il ne faisait plus partie de l’équipe israélienne de négociation sur les otages, a rapporté la chaîne publique Kan. Sa présumée éviction fait suite à des informations selon lesquelles Netanyahu chercherait à le renvoyer après avoir limogé son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant avec qui il était aussi profondément en désaccord sur la gestion de la guerre.

Barnea et Bar n’ont pas non plus été invités à une discussion cruciale sur la sécurité au cabinet de Netanyahu mardi soir, a rapporté la Treizième chaîne, alors que les dirigeants israéliens ont formulé leur position sur les négociations concernant la deuxième phase.

Un responsable israélien a déclaré au Times of Israel que Netanyahu n’avait pas encore donné son accord pour qu’une équipe de négociateurs israéliens se rende au Qatar pour entamer les discussions.

Cependant, la dynamique se met lentement en place, sous la pression des États-Unis. Dermer devrait rencontrer l’envoyé spécial américain Steve Witkoff pour discuter de la deuxième phase de l’accord dans les prochains jours, a rapporté le site d’information Walla.

Le chef du Mossad David Barnea (à droite) et du Shin Bet Ronen Bar, assistant à une cérémonie marquant le premier anniversaire selon le calendrier hébraïque du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre en cours à Gaza, au cimetière militaire du mont Herzl, à Jérusalem, le 27 octobre 2024. (Crédit : Gil Cohen-Magen/AFP)

La chaîne d’information N12 a rapporté que certaines familles d’otages sont préoccupées par la décision de Netanyahu de placer Dermer à la tête de l’équipe des négociateurs israéliens.

Les familles ont rappelé les remarques de Dermer lors de récentes réunions avec elles, au cours desquelles il a déclaré qu’il ne soutiendrait aucun accord sur les otages qui mettrait fin à la guerre avant que le Hamas n’ait été entièrement démantelé.

Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a déclaré mardi qu’Israël entamerait dans les prochains jours des négociations sur la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, y compris un échange des otages israéliens restants contre davantage de prisonniers de la sécurité palestinienne, et a ajouté qu’Israël exigeait une démilitarisation complète de l’enclave.

On estime que 24 otages vivants pourraient être libérés dans le cadre de la deuxième phase de l’accord.

Saar a déclaré à des journalistes étrangers à Jérusalem que les pourparlers commenceraient « cette semaine ».

Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar préside à une réunion de son parti Tikva Hadasha à la Knesset, le 17 février 2025. (Yonatan Sindel/Flash90)

« Nous avons tenu une réunion du cabinet de sécurité hier soir. Nous avons décidé d’ouvrir les négociations sur la deuxième phase. Cela se fera cette semaine », a-t-il déclaré à propos des pourparlers, qui devaient initialement commencer le 3 février dernier.

Khalil al-Hayya, un haut responsable du Hamas, a déclaré dans un communiqué que le Hamas était prêt à entamer immédiatement les négociations concernant la deuxième phase de l’accord.

Saar a déclaré qu’Israël n’accepterait aucun scénario dans lequel les groupes terroristes de Gaza conserveraient leurs armes.

Un « modèle Hezbollah » à Gaza ne serait pas acceptable pour Israël « et nous avons donc besoin d’une démilitarisation totale de Gaza et d’une absence de l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

Israël ne soutiendra pas un plan qui verrait le contrôle civil de Gaza transféré du Hamas à l’Autorité palestinienne, a précisé Saar.

Le cessez-le-feu stipule que les parties doivent entamer les négociations concernant la deuxième phase de l’accord au plus tard le 16e jour de la première phase, soit le 3 février, mais les pourparlers n’ont pas encore commencé. La deuxième phase prévoit la fin de la guerre et le retrait de toutes les troupes de Tsahal de Gaza.

Le Hamas a jusqu’à présent libéré 24 otages — 19 civils et soldates israéliens, et cinq ressortissants thaïlandais — au cours du cessez-le-feu actuel, qui a débuté le 19 janvier. Le groupe terroriste a également libéré 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre 2023, et quatre otages ont été libérés avant cela.

Des terroristes armés du Hamas palestinien faisant défiler les otages israéliens (de gauche à droite) Ohad Ben Ami, Or Levy et Eli Sharabi sur une scène avant de les remettre à une équipe de la Croix-Rouge, à Deir el-Balah, dans le centre de Gaza, le 8 février 2025. (Crédit : Eyad Baba/AFP)

70 otages se trouvent toujours à Gaza, dont les corps de 35 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.

Huit otages ont été secourus vivants par des troupes israéliennes, et les corps de 40 otages ont également été retrouvés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.

Le Hamas détient également Hisham al-Sayed et Avraham Mengistu, deux civils israéliens qui sont entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015 respectivement, ainsi que le corps d’un soldat de Tsahal tué en 2014. Le corps d’un autre soldat de Tsahal, également tué en 2014, a été récupéré à Gaza en janvier.