Russie : 3 ans et demi de prison pour avoir moqué en ligne un symbole patriotique
Iouri Malev, qui est incarcéré depuis décembre 2023, a été condamné pour "réhabilitation du nazisme", selon la chaîne Telegram des tribunaux de la ville de Saint-Pétersbourg
Un ressortissant russo-américain a été condamné mercredi en Russie à trois ans et demi de prison pour des publications sur un réseau social russe moquant un ruban symbolisant la victoire soviétique sur les nazis, élément central de l’idéologie patriotique russe.
Iouri Malev, qui est incarcéré depuis décembre 2023, a été condamné pour « réhabilitation du nazisme », selon la chaîne Telegram des tribunaux de la ville de Saint-Pétersbourg. Selon la Cour, il a reconnu les faits.
Il a été condamné pour deux publications en juin 2022 puis en mai 2023 sur le réseau social russe Odnoklasniki.
L’une, agrémentée de « grossièretés », montrait le ruban de Saint-Georges, symbole porté par les Russes pour commémorer la Seconde Guerre mondiale, et le visage d’un individu « d’une orientation sexuelle non traditionnelle », le terme utilisé en Russie s’agissant des personnes LGBTQ.
La seconde montrait un cadavre barré des mots « voilà comment il faut porter le ruban de Saint-Georges ».
Le tribunal a présenté Malev comme étant un garde de sécurité travaillant à New York.
Le président russe Vladimir Poutine a placé au cœur de son discours patriotique la victoire soviétique face aux nazis, accusant l’Occident de vouloir réécrire l’Histoire en minimisant, selon lui, l’importance du rôle de l’URSS dans la défaite allemande.
Depuis l’offensive russe contre l’Ukraine lancée en février 2022, la Russie a engagé une campagne de répression tous azimuts contre ses critiques, et de nombreux anonymes et personnalités ont écopé de peines de prison.
Plusieurs ressortissants américains et russo-américains sont actuellement incarcérés en Russie, notamment le journaliste juif Evan Gershkovich, accusé, faussement selon son pays, ses amis et son employeur, d’espionnage.
Des négociations sont en cours en vue d’un éventuel échange de prisonniers entre Russes et Américains.